Titulaire au dernier Mondial, Ben Arous a retrouvé l’anonymat

  • Champions Cup - Eddy Ben Arous (Racing 92) contre les Leicester Tigers
    Champions Cup - Eddy Ben Arous (Racing 92) contre les Leicester Tigers
  • Eddy Ben Arous lors d'un entrainement avec l'équipe de France
    Eddy Ben Arous lors d'un entrainement avec l'équipe de France
Publié le Mis à jour
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TOP 14 - Incontournable en deuxième partie de mandat de Philippe Saint-André, Eddy Ben Arous est, depuis, lentement rentré dans le rang, aussi bien en sélection qu’au Racing 92. Le pilier francilien évoque cette petite traversée du désert, ponctuée par les blessures, les méformes et les doutes.

Le sport de haut niveau est ainsi fait qu’il peut monter et redescendre aussi sec ses têtes d’affiche. À seulement 28 ans, Eddy Ben Arous est encore loin de la retraite mais ses meilleures années semblent déjà derrière lui. Celles des saisons à presque trente feuilles de matchs et des louanges sur son profil de pilier moderne, à la fois coureur et gratteur redoutable. Des sélections qui s’enchaînent, aussi, avec un statut de titulaire offert par Philippe Saint-André au Tournoi des 6 Nations 2015 et qu’il étrennera à la Coupe du monde quelques mois plus tard.

C’était il y a quatre ans. Aujourd’hui, Ben Arous semble aussi loin du Mondial japonais que les Bleus de se hisser dans le dernier carré de la compétition. Sa seule et unique sélection avec Jacques Brunel remonte à l’Écosse – France du Tournoi 2018. A-t-il fait pour autant une croix sur la grand-messe du rugby international ? "Tant que l’avion n’est pas parti, je dirais que non, répond timidement l’intéressé. Maintenant, j’ai connu des blessures qui ne m’ont pas permis de continuer avec cette équipe. J’essaie déjà d’être titulaire en club car j’ai deux concurrents de très bon niveau". Deux rivaux géorgiens nommés Guram Gogichashvili et Vasil Kakovin qui ont plus de temps de jeu que lui cette saison (21 et 22 feuilles de match contre 16 pour le Français, dont seulement trois en Champions Cup).

On se remet en question sur l’hygiène de vie, la situation familiale…

Comme souvent, les raisons sont plus à chercher du côté médical que d’une perte subite de talent rugbystique. Déchirure du pectoral, fracture du cartilage des côtes, déchirure du mollet, traumatisme aux cervicales… Autant de blessures qui l’ont éloigné des terrains et fait rater quantité de matchs importants, à la fois en club et en sélection. Et à chaque pépin son lot d’heures de cardio et de musculation à la pelle pour récupérer une condition d’athlète. "C’est compliqué car on est obligé de tirer encore plus sur le corps. Il faut rattraper le retard physique accumulé par rapport aux coéquipiers qui, eux, ont avancé pendant que toi, tu étais dans la salle de soin. Cela demande deux à trois fois plus d’efforts. Et à force de tirer et encore tirer, je pense que c’est aussi cela qui ne m’a pas permis d’enchaîner les matchs à chaque fois que je revenais".

À l’instar de son coéquipier Teddy Thomas, Eddy Ben Arous a pris de plein fouet cette fatalité qui volent aux joueurs des pans entiers de leurs plus belles années. "Dans ces moments, on doute forcément car on ne comprend pas pourquoi cela arrive. On se remet en question sur l’hygiène de vie, la situation familiale… À peu près tout en fait. J’ai des enfants en bas âge et je me suis même demandé si je dormais suffisamment. On se pose des questions sur tout et n’importe quoi. Comprendre, c’est un travail que j’essaie de faire et qui me paraît très important pour pouvoir continuer et enchaîner les performances". Une introspection forcée mais nécessaire pour inverser le cours d’une carrière à la courbe descendante.

Eddy Ben Arous lors d'un entrainement avec l'équipe de France
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