Paiva : "Une belle année qui, j'espère, va bien se finir"

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  • Pro D2 - Thierry Paiva (Carcassonne)
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TOP 14 - Le jeune pilier gauche de l'UBB, réalise une année pleine. De ses débuts en minimes, jusqu'à cette saison, Thierry Paiva progresse avec régularité. Interview d'un joueur qui devrait constituer une arme supplémentaire pour l'Union, à l'avenir.

Rugbyrama : Thierry, quand le coach rentre dans le vestiaire, donne la compo et dit : pilier gauche, Thierry Paiva ; cela te fait quoi ?


Thierry Paiva : Aujourd'hui, ça va, mais pour mes premiers matchs, en particulier le premier à Enisei, cela a été quelque chose de très bizarre, car je me suis dit qu'enfin, j'allais porter le maillot de titulaire de l'UBB dans un match important, car il fallait aller gagner là-bas. C'est quelque chose qui m'a fait très plaisir et après, plus je jouais et plus c'était beau pour moi.

Avais-tu songer à effectuer un parcours comme cela à tes débuts ?

T. P. : Au début, quand j'ai commencé, c'était juste pour le plaisir de jouer avec mes copains à Floirac. Une fois, en benjamin, on a fait un tournoi à Marcoussis pendant la coupe du monde 2007 et on était aller voir France-Argentine. C'est la première fois où j'ai vu ce qu'était le très haut-niveau. Je me suis dit que ce serait quelque chose de tellement énorme si je pouvais participer à des matchs pro. À partir de là, je ne dis pas que je voulais en faire absolument mon métier, mais cela devenait un rêve. Je me disais : "C'est tellement ce que j'aimerais faire un jour". Après, je suis arrivé ici en minimes 2e année, où cela se passe super bien. On finit champion de France sous l 'égide de Bruno Seguy et et on était plusieurs jeunes de la région dont Lucas Blanc (NDLR : ancien ailier de l'UBB).

Ton prêt par la suite à Carcassonne, a été facile à accepter ?

T. P. : Oui. C'était quelque chose que je voulais absolument faire parce que je savais que je n'étais pas dans les plans ici. Je savais que si je restais, je n'allais pas beaucoup jouer. Cette année-là, on finit champion de France Espoir. Je ne me voyais pas faire une année de plus en espoir, en étant le plus "vieux" de l'équipe. Quand on m'a proposé de jouer en PRO D2, que l'on m'a dit que j'allais avoir du temps de jeu, que je pourrais me tester, j'ai dit oui. La Pro D2, au niveau du 8 de devant, je la conseille à tous les gars de mon âge. Pendant que j'y étais, je disais à Gauthier Brut de Rémur, d'y aller. Même Xerom, je lui ai dit de me rejoindre, car c'est hyper formateur. Tu vas prendre du temps de jeu et tu vas prendre du crédit.

Pro D2 - Thierry Paiva (Carcassonne)
Pro D2 - Thierry Paiva (Carcassonne)

À Carcassonne, pour ma première pro, je ne m'attendais pas à jouer autant, mais de suite, je suis tombé sur de super coachs, de super joueurs qui m'ont pris tout de suite sous leurs ailes. Ils m'ont mis en confiance, dés le début et donc, cela a été bien plus facile de m'intégrer. À partir de là, j'ai joué les matchs, j'ai enchaîné. Ils aimaient bien me faire rentrer en impact-player et c'était un truc que j'aimais bien aussi. J'ai fait beaucoup de "feuilles", et à chaque fois, je rentrais. Et comme c'était des matchs différents, j'apprenais énormément. C'était vraiment une super année, et je le conseille à tous les jeunes à partir de 19 ans. Tu peux y aller et c'est là-bas que tu vas jouer.

Quand tu reviens à l'Union, tu rentres donc plus expérimenté ?

T. P. : Que certains jeunes, oui. Mais je ne savais pas ce que je valais en Top 14. Mais je savais que par rapport à ce que j'avais montré en Pro D2, je pouvais venir. Comme dans le jeu, on me disait que je m'en sortirais, je n'avais pas trop d'appréhension dessus. C'est surtout dans le secteur de la mêlée où je devais prouver. Dès qu'il y avait un petit truc, on croyait que c'était moi. Au début, c'était difficile, car j'ai eu longtemps cette étiquette de pilier qui n'est pas très bon. Après, on a fait un travail monstrueux avec Jean-Baptiste Poux. On a fait un travail qui m'a permis de choisir la position qui me plaît en mêlée, savoir s'adapter par rapport à cela, parce que chacun à sa morphologie, bien s'adapter à son talonneur. On a fait beaucoup de spécifiques. Et, puis j'ai eu "Jeff" (NDLR : Jefferson Poirot) qui était là aussi avec un parcours qui ressemble au mien à ses débuts. Il était tout

le temps pour me rassurer. Même quand j'étais à Carcassonne, c'était pareil ! Il a vu tous mes matchs. Il m'appelait, me conseillait. Cela m'a aidé énormément. Je pense que tout le monde n'a pas cette chance.

Et puis cette année, tu éclates au grand jour ?
T. P. : Oui, cette année, cela a vraiment été le tremplin, où dés le début de saison, je suis arrivé prêt, même dans ma tête. J'ai fait de la préparation mentale, une grosse préparation physique. J'étais prêt à jouer cette année, tout en sachant que j'avais une concurrence monstrueuse : Jefferson, Peni (Ravai) et Laurent Delboulbes. Tu sais que tu dois encore plus te préparer, parce que sinon, il ne reste plus qu'à aller dormir ! Après, il a eu des facteurs qui font que Jefferson part en équipe de France. Peni se blesse. C'est là où il faut saisir sa chance ; ce que j'ai su faire, je pense.

Avec cette fin de saison, tu penses que vous avez tout à gagner ?

T. P. : On est encore 6e. Bien sûr, cela va être compliqué à Toulon. Après le match contre Castres, où pourtant, on les domine en mêlée, je n'ai pas pu dormir pendant au moins 2 jours. J'ai dû le voir 6 ou 7 fois ce match. J'aime revoir mes matchs, car je ne sais jamais si j'ai été bon ou pas. Parfois, je peux faire un bon match et dire qu'il n'est pas bon parce que j'ai loupé un placage. Je revois tout aussi en détail avec Jean-Baptiste Poux. Quand tu as un coach comme lui ou Jefferson qui parle, tu écoutes. C'est une aide que tous les jeunes n'ont pas à certains postes qui m'a permis de progresser.


Top 14 - Bordeaux face à Grenoble
Top 14 - Bordeaux face à Grenoble

La mêlée, c'est toujours un peu particulier ?

T. P. : Oui. On doit se dire surtout que chaque mêlée peut être différente : ne pas se dire celle d'avant, j'ai pris une pénalité, c'est mort ou se dire celle d'avant, j'ai eu la pénalité en ma faveur. Chaque mêlée, tu recommences à zéro. Tu peux te faire prendre. Il faut être prêt, être dans cet état d'esprit. Mais cela, je pense que tu l'apprends beaucoup en Pro D2. Parce que ç'est dur, que chaque mêlée est disputée jusqu'au bout. Après, quand tu arrives ici, tu as aussi cela, mais différemment.

La qualification s'est éloignée avec la défaite contre Castres, qu'est-ce que vous vous êtes dit entre vous pour finir les 4 derniers matchs ?

T. P. : Oui, elle s'est éloignée, mais ce n'est pas terminé. On n'allait pas non plus se dire que c'est fini. Donc, on a perdu, on est très déçu. Mais on a quand même toujours envie de se qualifier, et même si on a perdu un match, il y a un autre qui arrive et on ne peut se permettre de pleurer et s'arrêter de s'entraîner ou quoi que ce soit. Bien au contraire. Il faudra se servir de cette défaite et de cette frustration pour essayer de tout mettre ce week-end. Après ces deux semaines, c'est comme si on repartait à zéro parce que l'on sait qu'à Toulon, cela va être quelque chose de différent. Donc, non, on n'est pas resté sur le bon match que l'on a fait en mêlée contre Castres. Bien au contraire. On va se servir de ça, mais on a beaucoup travaillé sur le secteur de devant parce que Toulon est une équipe très puissante et on connaît leurs qualités aussi bien devant que dans les lignes arrières.

Que retireras-tu de cette saison, qu'elle qu'en soit l'issue ? C'est une année particulière pour l'UBB ?

T. P. : Oui, on a une ambition affichée et dés le début. Quand on a eu ces problèmes de staff, cela a été vite annulé chez certains. Tout le monde pensait que l'on allait vers une saison morte, que Joe n'allait pas pouvoir assurer le relais, que l'équipe n'allait pas pouvoir se relever. Au final, on a enchaîné les victoires à domicile, jusqu'à Castres malheureusement. Et il nous a manqué quelques petits détails à l'extérieur pour gagner certains matchs. Donc, je trouve que dans l'ensemble, c'est une belle année qui j'espère va bien se finir. Et j'y crois.

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