Stade Français : un mental à l’épreuve

Les répercussions au classement auront finalement été minimes. Malgré sa défaite à Jean-Bouin face au Racing 92 le week-end dernier (16-17), le Stade Français Paris a préservé sa deuxième place au classement du TOP 14, à cinq longueurs du leader, Clermont. Mais nul doute que ce revers contre le rival francilien a quelque peu refroidi l’enthousiasme des hommes de Heyneke Meyer qui surfaient sur une vague de confiance depuis cinq journées. "C’est un coup dur, une défaite douloureuse face à l’ennemi numéro 1. Il y avait beaucoup de choses positives dites sur nous, un engouement ultra favorable mais il va falloir repartir de l’avant", confiait le capitaine Yoann Maestri à l’issue de la rencontre.

Un travail sur l’aspect mental un peu tabou

Depuis le début de la saison, les Parisiens ont pourtant surpris de nombreux observateurs. Avec des victoires probantes contre Toulon (37-10) ou sur les pelouses de Perpignan (15-46) et Pau (13-25), la formation du milliardaire allemand Hans-Peter Wild a démontré de sérieuses qualités rugbystiques. Et les performances XXL du trois-quarts centre Gaël Fickou, auteur de 5 essais en 5 matches, irradient toute la ligne de trois-quarts. Au final, le Stade Français semble idéalement lancé dans sa saison… enfin presque.

Un point pourrait en effet menacer la saison des Parisiens. "On a essayé de travailler sur l’aspect mental qui nous faisait un peu défaut. Heyneke (Meyer) est très porté là-dessus", nous expliquait dernièrement le trois-quarts aile Julien Arias conscient des trop nombreux passages à vide de son équipe par le passé. Le mental, un sujet un peu tabou dans les coulisses du Stade Français mais qui révèle bien la crainte du club de voir ressurgir ses vieux démons. Relégués dans la course au maintien à de multiples reprises ces dernières saisons, les Parisiens ont-ils le mental pour assumer les premiers rôles dans ce championnat ? Auront-ils cette faculté à supporter la pression écrasante de légitimes candidats au Bouclier de Brennus ? Le spectre de ces saisons à trimer ne ressurgira-t-il pas dès la première série de défaite ? Rien n’est acquis.

C'est maintenant qu'on va voir la solidarité de cette équipe

Le mental, cette arme si difficile à maîtriser mais qui fait souvent la différence pourrait être la clé du succès parisien. "A nous de relever la tête, insiste Yoann Maestri. C'est maintenant qu'on va voir la solidarité de cette équipe, c'est dans les mauvais moments qu'on construit aussi. Il faut connaître les bons et les mauvais moments dans un nouveau projet pour savoir bâtir." Dimanche (12h30), sur la pelouse Pierre-Fabre où les Parisiens ont rarement rivalisé ces deux dernières saisons (défaites 28-6 et 33-10 en concédant à chaque fois le bonus offensif aux Tarnais, ndlr), le Stade Français a l’occasion de prouver qu’il n’est pas un feu de paille…