Rouet : "Malgré les mauvais résultats, le groupe n’a pas explosé"

  • Top 14 - Guillaume Rouet (Bayonne) contre Bordeaux
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TOP 14 - Revigoré par sa victoire face au Stade Français, le week-end dernier, l’Aviron reçoit l’ogre toulousain samedi soir. Les Bayonnais, parviendront-ils à faire tomber le champion de France en titre ? Guillaume Rouet, présent au club depuis plus de dix ans, nous a fait part de son regard sur la concurrence au poste de numéro neuf, sa bonne forme du moment, la suite de la saison…

Rugbyrama : Quel impact pour la suite peut avoir votre victoire face au Stade Français ?

Guillaume Rouet : Elle fait du bien au moral, parce que nous n’avions pas gagné en championnat depuis le mois d’octobre. Bien sûr que ça va nous faire gagner en confiance, mais il ne faut surtout pas s’enflammer, parce que nous avons gagné un match en quatre mois. La saison est longue et loin d’être finie. Ce n’est qu’une victoire, nous n’avons rien gagné. Samedi, nous recevons le champion de France en titre. J’espère que ça va nous booster et nous montrer que, quand on met les ingrédients nécessaires, on peut rivaliser contre ces équipes-là, surtout à domicile. Ce sera à nous de faire le nécessaire pour que le résultat soit le même.

Pensez-vous avoir basculé sur une dynamique positive ?

G.R : Sur les deux derniers matchs, oui, puisque nous avons ramené des points. C’est ce que nous voulions. Après, il n’y a encore rien de fait. Il reste encore dix matchs. Nous devons continuer comme ça et tout donner jusqu’à la fin.

Concrètement, qu’est-ce qui a changé ?

G.R : Il y a des matchs qui ne se sont pas joués à grand-chose non plus et sur lesquels nous n’avons pas eu la chance que nous avions en début de saison. Peut-être, aussi, que le groupe a vraiment pris conscience de l’état où en était le club. Nous sommes vraiment en danger et il fallait basculer pour se mettre en mode "douze matchs, douze finales".

Comment essayer de confirmer, ce week-end, face à l’ogre toulousain ?

G.R : Nous savons, que pour battre le Stade Toulousain, nous devrons être à 150 % et il faudra que l’on ait ce facteur chance. Notre défense devra être intraitable. Dès que nous louperons un ou deux plaquages, ça ira au bout. Ce sera à nous de rester concentrés pendant quatre-vingts minutes. Le moindre ballon donné à Toulouse est une occasion d’essai. L’idéal serait de gagner, mais nous voudrons encore ramener des points.

Top 14 - Guillaume Rouet (Bayonne) contre le Stade français
Top 14 - Guillaume Rouet (Bayonne) contre le Stade français

Ces matchs à domicile, contre des gros du Top 14, sont-ils plus simples à aborder que ceux face à vos concurrents directs au maintien ? Ressentez-vous moins de pression ?

G.R : Contre Pau, Brive ou Agen, ça s’est joué à des détails sur la fin. Face à la Section, nous avons une balle d’essai sur la sirène. Contre Brive, on prend une pénalité à la dernière minute, sur le match d’Agen, on encaisse un essai à la 78e… Moins de pression, je ne pense pas. Ça reste une rencontre à la maison qu’on doit gagner. Nous connaissons le calendrier des autres équipes avec lesquelles nous bataillons pour le maintien. Si on ne gagne pas samedi, on peut se retrouver derniers du classement. Tout va très vite dans ce championnat. Tous les matchs, jusqu’à la fin de la saison, seront à pression.

À vos yeux, est-ce vraiment un avantage d’affronter le Stade Toulousain sans ses internationaux ?

G.R : À l’aller, ils n’étaient pas là et on en avait quand même pris quarante… Franchement, contre une équipe comme Toulouse, qu’il y ait les internationaux ou pas, ils ont un effectif plein. Honnêtement, je pense que ça ne change rien pour eux.

Il y a trois ans, vous les aviez battus (16-13) sur une période de doublons…

G.R : C’est vrai. Une semaine plus tôt, nous avions battu Clermont. Les conditions étaient un peu difficiles.

Comme celles qui s’annoncent pour ce week-end…

G.R : Ils annoncent la pluie toute la semaine, oui. Les Toulousains sont, certes, très rapides derrière, mais ils ont également un gros paquet d’avants et une grosse conquête. On parle beaucoup du "jeu de mains, jeu de Toulousains", mais ils s’appuient aussi énormément sur leur pack.

Plus personnellement, à l’arrivée de Michael Ruru à l’intersaison, avez-vous eu peur de moins jouer ?

G.R : Non. Les effectifs doivent être complétés. Ça fait un concurrent de plus, mais je connais aussi mes qualités. Tout ça fait partie du jeu et permet à tous d’élever son niveau. C’est aussi pour ça qu’on fait ce sport.

Top 14 - Michael Ruru (Bayonne)
Top 14 - Michael Ruru (Bayonne)

Quel regard portez-vous sur vos performances, à la mi-saison ?

G.R : Sur le plan personnel, ça va. Je suis content de mon début de saison. Il y a une période où j’ai un peu moins joué aussi, mais, depuis quelque temps, j’enchaîne. Mais la joie de ma saison sera d’autant plus grande si on se maintient. En cas de descente en Pro D2, ce sera un échec.

Est-ce compliqué de gérer, en plus, la sélection nationale ?

G.R : Non, du tout. C’est sûr que ça me fait enchaîner et que, pour l’instant, je ne profite pas des vacances, mais ça me permet de voir un autre rugby, donc c’est bien. Quand je reviens, je suis encore plus motivé. Ça me fait du bien aussi à la tête de partir un peu de Bayonne et d’aller en Espagne. C’est tout bonus. Comme ce n’est pas une année qualificative pour la Coupe du Monde, nous nous étions mis d’accord que, pour les doublons et sachant qu’il n’y en avait qu’un (la semaine dernière, NDLR), je resterais avec le club.

Globalement, on vous sent vraiment en forme depuis un an et votre retour de suspension en novembre 2018…

G.R : C’est sûr que sur le plan physique, je me sens bien. Au final, je pense que cette sanction et cette blessure (une fracture du péroné en avril 2018, NDLR) m’ont fait du bien, parce que ça faisait quelques années que je n’avais pas trop coupé. Tout ça m’a permis de penser, un peu, à autre chose. Quand je suis revenu, je savais que j’avais failli tout perdre avec cette suspension. Je profite de chaque instant et je suis vraiment épanoui.

On sent que le plan de jeu vous correspond, vous êtes très actif autour des rucks, vous cassez parfois la ligne…

G.R : Si je break de temps en temps, c’est parce que les autres, à côté, font le travail. C’est sûr que le plan de jeu me convient. Il y a un certain cadre et des zones définies. Même lorsque nous avons enchaîné les mauvais résultats, ce n’est pas pour ça que nous avons fermé le jeu. Au contraire, Yannick nous laisse toujours l’initiative du jeu, il nous encourage à en prendre et ça me plaît. Ma complicité avec Jean Monribot ? Nous sommes très amis dans la vie, et je pense que ça se ressent sur le terrain. On se trouve assez facilement.

Top 14 - Guillaume Rouet (Bayonne)
Top 14 - Guillaume Rouet (Bayonne)

De par votre âge et votre connaissance du club, puisque vous êtes à l’Aviron depuis une dizaine d’années, Yannick Bru vous a-t-il confié plus de responsabilités ?

G.R : Oui, il essaye de s’appuyer sur les gars qui sont du club et sur les anciens comme Jean Monribot ou Aretz Iguiniz dans des moments comme ça. Nous avons déjà connu ces situations où on joue le maintien. Nous avons notre part de responsabilités et c’est pour ça qu’on aimerait tous maintenir le club en Top 14 à la fin de la saison.

Êtes-vous confiant, pour la suite ?

G.R : Bien sûr. Nous avons notre destin entre les mains. Nous ne sommes pas derniers, on ne peut dépendre que de nous. Nous ne sommes pas obligés de regarder les résultats des autres. C’est à nous de faire le travail. Malgré les mauvais résultats, le groupe n’a pas explosé cette année. C’est quand même un bon signe et j’espère que ça se confirmera à la fin de la saison. Il y a trois ans, nous étions déjà bien décrochés au classement. Là, nous sommes quatre ou cinq équipes à jouer le maintien. En 2017, c’était entre Grenoble et nous. Dès le mois de mars, nous avions compris que nous étions quasiment condamnés...

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