Ahki, un autre sourire à Toulouse

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TOP 14 – Soumis à la rude concurrence qui fait rage au poste centre dans la Ville rose, le Néo-Z Pita Ahki s’y est imposé en fin de saison dernière sur la route du titre. Son retour chez les Rouge et Noir est une bonne nouvelle en forme de sourire qui le caractérise aussi, mais pas que.

Au Stade Toulousain, il y a la banane bien connue de Sofiane Guitoune. Mais un autre élément n’est pas avare de sourires : Pita Ahki. Et justement, son retour de façon prolongée suite à des soucis à ce genou qui le gêne depuis longtemps serait de nature à donner le "smile" à tout un club. Déjà, le weekend dernier, il y a eu l’explosion de joie d’Ernest-Wallon quand, entré à la 68e minute, l’ex international néo-zélandais à sept (39 capes, 27 ans, 1,89m et 96kg) a offert le bonus offensif dans les arrêts de jeu après avoir ramassé et pénétré au bord du ruck. Mais au-delà de cet essai à cinq points, d’autres qualités sont connues et attendues chez lui.

Au sein du riche effectif des Rouge et Noir, ils sont huit à pouvoir évoluer aux deux postes de centres pour une sacrée concurrence (Ahki, Belan, Fouyssac, Guitoune, Holmes, Mermoz, Ntamack ou Tauzin). Mais Ahki semble le seul avec une certaine signature. "C’est un profil hybride, explique l’entraîneur des trois-quarts Clément Poitrenaud. Il est à la fois puncheur, capable de casser les plaquages mais il a aussi de très bonnes mains avec une bonne passe, ce qui lui permet de faire jouer après lui ou devant la défense. Défensivement, c’est quelqu’un qui est fort sur l’homme. Sur un plaquage, une intervention, une attitude, il est capable de déstabiliser une attaque. C’est donc un joueur très complet qui se connecte bien avec coéquipiers. Il comprend bien le jeu et il est capable de se sortir de bien des situations."

Top 14 - Pita Ahki (Toulouse) contre le Stade Français
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Depuis les départs de Florian Fritz et Yann David et les blessures de Pierre Fouyssac, peu de centres de l’effectif ont cette touche pénétrante en force quand les portes se ferment. Ahki peut le faire. Maxime Mermoz loue les qualités de son concurrent au poste. "Il est capable de casser les plaquages en force tout comme de faire jouer après avoir fait des décalages. Il a su s’adapter au système en mettant ses qualités au service du jeu à la toulousaine. C’est un premier centre, capable de redresser la course, de fixer pour servir les autres."

Alors que le centre du terrain a été pris à revers quelques fois contre le Connacht en Champions Cup, le retour de la défense façon Ahki est aussi une bonne nouvelle. "Il aime défendre, conforte Laurent Théry, coach de ce secteur. Il est très fort sur l’homme. Avec ses capacités physiques, il parvient à remettre en question les intentions de ses adversaires."

Faux timide ?

Pourtant, tout le monde se souviendra de ses débuts difficiles après son recrutement en début de saison dernière. Genou, forme physique et adaptation aux exigences du jeu à la toulousaine derrière lui, Pita a pris sa chance après janvier pour ne plus beaucoup sortir de l’équipe type malgré quelques rares défauts. "Il se sert peu de son jeu au pied, d’autant que ce n’est pas son rôle non plus, étaye Clément Poitrenaud. On pourrait aussi penser qu’il va un peu moins vite que ses coéquipiers mais il est capable de créer des brèches dans la défense avec ses appuis et de maintenir l’avance prise."

Autre source de progression : le réalisme offensif. Celui qui a inscrit trois essais en vingt matches la saison passée a déjà franchi la ligne à deux reprises en sept matches depuis cet été. Encourageant pour lui qui prend "énormément de plaisir avec le style de jeu proposé par le Stade et les qualités des garçons qui le pratiquent."

Alors que ce professionnel est en contrat jusqu’en 2021, qui se cache derrière ce fan des couvre-chefs au civil, portant aussi son casque gris sur les pelouses ? Ayant enfilé le maillot rouge des Tonga en équipes de jeunes de par ses origines, ce papa de deux enfants est décrit comme "heureux quand il est sur le terrain ou avec un ballon, détaille Laurent Thuéry. Il a un caractère introverti mais montre sur les pelouses ou dans un vestiaire qu’il ne l’est pas." Quelqu’un de sérieux revient aussi. "Il fait le job aux entraînements précise Clément Poitrenaud. Il est assez discret dans l’ensemble mais pas forcément à l’intérieur du groupe. Il est même plutôt moteur." Pour Maxime Mermoz, "il est tout le temps positif. Il sourit et rigole sans cesse. Un mec cool." Et quand on demande au principal intéressé de confirmer, il dégaine son grand sourire qui vire à l’éclat de rire.

Champions Cup - Pita Ahki (Toulouse) marque l'essai du bonus
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"Mes loisirs ? Changer des couches"

Qu’est-ce qui fait sourire Pita alors ? Sa famille déjà. Comme beaucoup d’Îliens, elle est son socle. "Mes loisirs, dit-il ? Changer les couches de notre dernière, s’occuper des enfants, penser à récupérer et peut-être joueur aux cartes ou jeux de société." A ses côtés, il peut évidemment s’appuyer sur sa femme Kayla, de quatre ans son aînée. Connue pour être la sœur d’un certain Luke McAlister, elle a aussi été internationale All Black à sept et meilleure joueuse mondiale 2013. Autant dire qu’on comprend la mentalité d’un champion et les exigences du haut niveau chez les Ahki.

Et puis ce cocon semble s’agrandir auprès de quelques-uns de ses coéquipiers du club de la Ville rose et de leurs familles, notamment ceux venant de l’Hémisphère Sud. "Le club et la ville ont été très accueillants. Et aujourd’hui, nous nous aidons les uns les autres et passons de bons moments ensemble" apprécie celui qui avait remporté la Coupe du monde 2013 à sept.

Enfin, il y a aussi ce côté rêveur et éminemment positif chez Pita Ahki. Ce que traduit aussi ce qu’il a écrit sur son profil de son compte Instagram : "L’art n’est pas ce que vous voyez mais ce que vous faites voir aux autres." Alors que Kolbe sera qualifié dès la semaine prochaine, c’est tout Toulouse qui attend aussi d’Ahki qu’il leur fasse voir les matches d’une autre manière. A sa manière.

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