Petites histoires et grands derbys

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TOP 14 - La LNR a décidé de mettre en scène les derbys, notion clé de l’histoire du rugby français. ce week-end baptisé "Fan days" va devenir un événement annuel. L’occasion de se souvenir de certaines anecdotes croustillantes...

Déguisements, drapeaux, slogans facétieux, stades pleins. Cette sixième journée promet d’être spéciale, peut-être même bouillante (mais sans excès, on l’espère) de l’Ain au Pays basque en passant par les beaux quartiers de la capitale. Sous l’appellation "Fan Days", elle sera le fruit d’une mise en scène autour de la notion de derby, la forme la plus excitante de la querelle de voisinage. Il suffit de lire les témoignages des Biarrots et des Avironards pour s’en persuader. Le rugby français s’est toujours prêté à cette inépuisable machine à anecdotes, à souvenirs et à polémiques.

C’est même l’une de ses marques de fabrique, l’un de ses feuilletons récurrents qui s’est même parfois joué en finale du championnat (Biarritz-Bayonne en 1934 et les négociations fébriles pour changer le lieu du match ; Mont-de-Marsan-Dax en 1963, coup de poing de Cazals sur Bérilhe sous un ciel de suie ; Béziers-Narbonne en 1974, Palmié qui fait le coup du lacet à Claude Spanghéro pour offrir le drop décisif à Cabrol). Certains duels de 2018 n’ont peut-être pas la patine du temps, mais se sont constitués très récemment comme Bordeaux - La Rochelle qui promet d’être une grosse affluence, comme l’an passé (36 000 personnes tout de même).

Un événement médiatique supplémentaire

La notion de derby ne pouvait qu’être récupérée par le professionnalisme et sa vision du sport spectacle. Il veut en faire un événement dans l’évènement. La LNR l’a bien compris. Elle a décidé de créer une journée spéciale du Top 14 et du Pro D2 : quatre jours consacrés à ces duels de proximité. Évidemment, certains sont de vrais classiques : Bayonne - Biarritz ou Stade français - Racing. D’autres sont plus tirés par les cheveux : Pau -Agen, ou Perpignan-Montpellier. Les incontestables Tyrosse-Dax (le vrai derby landais pour les puristes) ou Béziers-Narbonne sont devenus impossibles à organiser. "La première idée, c’était de récompenser et valoriser les supporters, dont on parle moins que les joueurs, les entraîneurs et les dirigeants. Nous nous sommes demandé ce qu’ils aimaient particulièrement et nous avons pensé à ces derbys, ces rendez-vous contre les ennemis intimes", explique Thomas Otton, directeur de la communication de la LNR.

À la manœuvre, il y a Anne-Sophie Sarrazin, directrice "Compétitions et Stades". C’est elle qui a concocté cette journée spéciale et unique dans la saison puisqu’il n’y aura pas de matchs retour (les oppositions ne sont plus symétriques entre la première et la deuxième partie du championnat). "Il a fallu déterminer les affiches et laisser le logiciel mouliner. Il lui fallait tenir compte des autres journées bien sûr en termes de réceptions et de déplacements. C’est l’ordinateur qui a fourni le" sens" de ces derbys." Si c’est Oyonnax-Bourg-en-Bresse et non l’inverse, c’est au raisonnement implacable de la machine qu’on le doit et à personne d’autre.

On comprend bien l’esprit de l’opération : construire un événement annuel supplémentaire pour donner plus de visibilité et donc de force aux championnats professionnels. "Nous avions les phases finales bien sûr, le boxing day au moment de Noël. Nous voulions un nouveau moment fort en saison régulière", poursuit Anne-Sophie Sarrazin. La LNR a déployé son arsenal moderne pour faire de ce Fan Days un triomphe en collaboration avec la fédération nationale des supporters. "Nous voulons créer un vrai temps fort, comme un épisode d’une série. Nous cherchons un écho médiatique, évidemment", reprend Thomas Otton.

"C’est pourquoi, nous invitons les supporters à venir déguisés. Nous avons mis à la disposition des supporters des "Photo Booth" pour que les plus beaux déguisements soient diffusés sur les réseaux sociaux, les écrans géants des stades. Et à la télévision bien sûr. " Il ne manquait plus que ça à nos bons vieux derbys : la puissance des forces numériques. Avec ça, ils seront éternels, c’est sûr.

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