Van Rensburg, le touche atout

  • Van Rensburg (Montpellier) balle en main
    Van Rensburg (Montpellier) balle en main
  • Van Rensburg (Montpellier) contre le Stade toulousain
    Van Rensburg (Montpellier) contre le Stade toulousain
  • Van Rensburg (Montpellier) en touche face à Pau
    Van Rensburg (Montpellier) en touche face à Pau
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TOP 14 - Sans bruit, le Sud-Africain de 24 ans est devenu depuis l’an dernier une pièce maîtresse du pack héraultais. Brillant par sa régularité et ses qualités de sauteur, il s’impose aujourd’hui comme l’un des meilleures deuxièmes lignes du championnat.

Dans une œuvre de fiction, tirée du cinéma ou de la littérature, Nicolaas van Rensburg serait l’antihéros parfait. Au premier coup d’œil, il vous parait "banal". Plus épais qu’il y a un an, mais toujours pas impressionnant pour son poste (plus 4kg ; 115kg). Grand (1,99m) certes, sans pour autant faire partie de la caste des géants. Intimidant ? Pas vraiment… Et pourtant, vous avez face à vous l’un des meilleures deuxièmes lignes du championnat. L’indispensable capitaine de touche du MHR, sans qui l’alignement héraultais perd de sa superbe et parfois même, le fil de sa stratégie.

En l’absence du Sud-Africain cette saison (blessé au plancher orbitaire) ; à Agen, face à Bordeaux et à Clermont; Montpellier a affiché ses plus mauvaises statistiques en touche. Et il n’a décroché que deux points au classement. Contre quinze en sa présence (en 5 matches). Et surtout, avec le Sud-Africain, les Cistes conservent la majorité de leurs munitions, comme face à Toulouse (86% de réussite). Et parviennent même à perturber leurs adversaires dans les airs (trois lancers perdus par les Toulousains). En plus d’être un excellent sauteur, l’intéressé est un fin stratège passionné par ce secteur : "Je passe énormément de temps à bosser la touche avec notre coach Nathan Hines. Le lundi par exemple, j’arrive avant les autres joueurs en salle vidéo, pour bosser avec lui notre tactique sur nos possessions face au prochaine adversaire. Je continue ensuite le mardi et le jeudi, sauf qu’on se concentre plus sur la défense."

Van Rensburg (Montpellier) contre le Stade toulousain
Van Rensburg (Montpellier) contre le Stade toulousain

Cerveau de l’alignement héraultais

Depuis l’an passé, Van Rensburg a changé de dimension sans gagner forcément en notoriété. Il n’a plus rien de ce joueur "moyen" débarqué en 2016 dans l’ombre de ses compatriotes Willemse et Jacques Du Plessis ; sur lequel on n’aurait pas misé une pièce. Mais il évolue encore aujourd’hui dans l'ombre. Sous-coté, à l’image d’un autre Sudaf de grand talent, Henry Immelman… La faute, à ses amis colosses qui lui piquent toute la lumière, mais n’abattent pourtant pas autant de tâches que lui sur le pré. Car le grand blond casqué est devenu bien plus qu’un maître des airs.

Capable de se déplacer vite et longtemps, plus dense qu’avant, il plaque comme un troisième ligne (12 plaquages face à Toulouse ; 6 pour Willemse et 10 pour Du Plessis) et couvre une grande partie de terrain. Intelligent, il est toujours bien placé et sait conserver son sang-froid en toutes circonstances (une seule faute contre Toulouse). Et ce, même lorsqu’il est provoqué et secoué comme un cocotier par le Bayonnais Luamanu. "En début de préparation, Xavier (Garbajosa, NDLR) m’a demandé de prendre un peu plus de poids pour être plus physique sur les premiers impacts. J’ai donc pris quatre kilos. Et il m’a aussi dit de travailler ma vitesse de course pour gagner en rapidité sur mes prises de balle. Je travaille beaucoup pour parvenir à multiplier les tâches sur le terrain et à porter aussi plus le ballon. Tactiquement, je dois devenir plus performant sur la prise de décision, savoir quand je dois passer le ballon ou le garder."

Van Rensburg (Montpellier) en touche face à Pau
Van Rensburg (Montpellier) en touche face à Pau
J’ai l’ambition de jouer pour les Springboks

Alors, le "Sudaf" de 25 ans exprime-t-il désormais le maximum de son potentiel ? "Je n’espère pas ! Je veux encore monter mon niveau car j’ai l’ambition de joueur un jour pour les Springboks. Je dois devenir plus endurant et explosif physiquement, plus précis sur mes skills. Je dois m’améliorer sur mes passes avant et après contact, pour m’adapter au jeu d’offloads pratiqué par l’équipe. A la reprise, l’équipe va se déplacer à Toulon avant de débuter la Champions Cup. Dans cette compétition, les équipes anglaises (Gloucester) et irlandaises (Connacht) sont plus physiques et jouent plus vite qu’en Top 14. Ils sont plus athlétiques. Et l’équipe comme moi, nous devrons donc monter en puissance."

Ambitieux, Nicolaas van Rensburg est persuadé que Montpellier peut réussir une belle saison après avoir retrouvé le chemin du succès contre le Stade toulousain (32-22) : "L’équipe a très bien démarré la saison et même si elle a connu des difficultés derrière (quatre matches sans victoire, NDLR), elle a su rester soudée."

Rentré au pays cette semaine pour se ressourcer en famille, l’intéressé était dans l’avion au moment où les Springboks battaient les Nippons pour atteindre les demi-finales, dimanche face au pays de Galles : "Je suis confiant. L’Afrique du Sud a un pack excellent et un jeu au pied très performant, qui peut déstabiliser n’importe quelle nation." Mais pour rejoindre après le Mondial cette bande de rugbymen bodybuildés, qui s’est exhibée sur une photo avant son départ pour le Japon, Van Rensburg devra avaler des kilos de viande pour rattraper son retard : "En effet, je vais devoir manger beaucoup de biltong (viande séchée sud-africaine) !" Pas trop non plus…

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