Neuf équipes, six places, un bouclier

Toulouse :

Le Stade toulousain est, sans surprise, l'équipe la plus titrée de ce championnat. En 27 finales, les Rouge et Noir ont remporté pas moins de 19 titres. Impressionnant, mais pourtant leur dernier sacre remonte à 2012. Cette année-là, les hommes de Guy Novès et Yannick Bru sont champions en titre et terminent premiers au classement, à égalité de points avec Clermont. Ils l'emporteront face à Castres en demi-finale (24-15) et contre Toulon en finale (18-12). S'en suit une longue traversée du désert pour le club qui ne fera pas mieux qu'une demi-finale lors de l'édition 2014-2015 perdue contre l'ASM 14-18. En 2017, ils terminent 12ème avant de se reprendre l'année d'après. Une année où ils se feront battre par Castres en match de barrage.

Cette année rien, ou presque, ne semble pouvoir résister aux joueurs d'Ugo Mola en Top 14. Pas même la redoutable formation du CO à domicile. Déjà qualifié pour leur demi-finale, ils ont leur destin entre les mains et ne demandent qu'à soulever une nouvelle fois ce bouclier de Brennus, sept ans après.

Clermont :

Le terrible chiffre de onze finales perdues se bouscule dans toutes les têtes. l'ASM est l'une des équipes les plus stables dans l’enchaînement de ses saisons. Malheureusement sur treize finales, l'armoire aux trophées ne sera ornée que de deux titres. Le premier en 2010 face à Perpignan, 19-6, et le second contre Toulon en 2017, 22-16. L'avalanche de blessures dont a été victime Clermont la saison passée - ils auront jusqu'à douze blessés dans les lignes arrières- a été un coup dur pour le moral des coéquipiers de Morgan Parra qui ne termineront que neuvièmes avec 54 points.

L'histoire parle pour eux, il faudra une fois de plus compter sur les hommes de Franck Azéma dans le dernier carré. Ils se retrouvent même en finale de la Challenge Cup face à La Rochelle le 10 mai prochain. Une saison presque pleine, à condition de ramener au moins un titre à la maison.

Lyon :

Le Lou Rugby est le club le moins expérimenté en Top 14 sur ces neuf équipes. Ils ont connu pour la première fois le plus haut niveau national en 2011 après avoir terminé premier de Pro D2. Ce baptême du feu sera un calvaire puisque Lyon finira dernier et retrouvera la deuxième division la saison suivante. Bis repetita en 2014, le Lou finit premier de Pro D2, remonte, termine dernier et redescend l'année d'après. Il faudra donc attendre 2016 pour les voir se pérenniser en Top 14. Mieux, ils arrivent à se qualifier pour les phases finales, à remporter le match à Toulon (sur le nombre d'essais après match nul 19-19), et à jouer une demi-finale qu'ils perdront contre Montpellier.

Son palmarès est donc encore vierge de titre à ce niveau là. Mais la qualité du groupe de Pierre Mignoni en fait un candidat légitime au titre. Un groupe qui devrait s'épaissir en plus l'année prochaine avec l'arrivée de Bamba et Tuisova. Un seul objectif donc, être plus qu'un outsider en Top 14.

Castres Olympique :

Certains la détestent, d'autres lui vouent une véritable admiration. Qu'importe, cette équipe ne laisse pas les amoureux du rugby indifférents. Championne en titre, elle a joué sept finales et soulevé le bouclier à cinq reprises. Sur leurs trois dernières finales, les joueurs actuels de Christophe Urios, en ont remporté deux en 2013 et 2018. L'année dernière le Castres Olympique avait terminé quatrième et avait réussi à soulever le bouclier de Brennus contre Montpellier 13-29.

Même histoire en 2013. L'équipe termine quatrième et finit championne devant Toulon 19-14, après avoir éliminé le leader clermontois au Stade de la Beaujoire 9-25. Cette année Castres est...quatrième. Peut-être que l'histoire va leur sourire une nouvelle fois.

Racing 92 :

Le club parisien est bien parti pour se qualifier pour un barrage. Actuellement cinquièmes, les Racingmen disposent d'un calendrier, si ce n'est favorable, au moins à leur portée. Ils reçoivent leur voisin du Stade français ce week-end, avant de se déplacer par deux fois, à Perpignan et à Agen.

Sur les treize finales jouées dans son histoire, le Racing remportera le Graal par six fois. Le dernier en date était en 2016 dans une finale complètement dingue remportée face à Toulon, en infériorité numérique, 29-21.

La Rochelle :

Le Stade rochelais est l'une des seules équipes du Top 14 à n'avoir jamais gagné de titre de champion de France. En première division depuis la saison 2014-2015 grâce à une victoire en finale d’accession face à Agen sur le score de 31-22, les Jaune et Noir n'ont jamais remporté un titre. Ils ont pourtant joué une demi-finale face à Toulon en 2017 qu'ils perdent 15-18 alors qu'ils avaient été premiers pendant tout le championnat. Les hommes de Garbajosa, depuis, n'ont pas fini dans les six premiers pour jouer le titre.

Cette année l'équipe rochelaise est pour l'instant bien embarquée pour finir sixième avec un seul déplacement à Lyon et deux réceptions face à Toulon et Bordeaux.

Montpellier :

L'équipe de Montpellier est aussi l'une des seules équipes qui n'a jamais remporté un titre en Top 14. Les Bleu et Blanc de l'Hérault ont joués deux finales, en 2011 d'abord où ils avaient éliminé le Racing en demi-finale pour finalement s'incliner face à Toulouse 15-10. En 2018 ensuite avec une défaite en finale 29-13.

Avec une formation XXL composée en bonne partie d'internationaux, Vern Cotter court toujours derrière une place qualificative. Septièmes à quatre points de la Rochelle premier qualifié, ils n'ont plus le droit à l'erreur. En déplacement ce week-end à Castres, ce pourrait être leur dernière chance de pouvoir espérer se qualifier. Un match sous haute tension.

Bordeaux-Bègles :

Les prochains joueurs de Christophe Urios ont retrouvé le chemin du Top 14 en 2011. Depuis le club fait quand même mieux que de se maintenir mais toujours sans parvenir à se qualifier dans un top 6 qui lui a toujours échappé. Son meilleur classement aura été septième en 2015 et 2016. Depuis les saisons s’enchaînent et se ressemblent, les Bordelais sont capables de se qualifier, mais n'y parviennent pas. En cause, des séries de défaites en championnat qui leur sont fatales :

2017-2018 : Série de cinq défaites de fin janvier à début mars

2016-2017 : Série de six défaites et un match nul de décembre à mars

2015-2016 : Trois défaites de suite, dont deux à domicile en avril

2014-2015 : Quatre défaites de suite de novembre à décembre et quatre nouvelles défaites de suite de mars à avril

2013-2014 : Trois défaites de suite sur les quatre dernières journées.

Une baisse de régime dans une saison qui empêche les coéquipiers de Baptiste Serin de voir plus grand.

Stade français :

Sa défaite à domicile contre des Clermontois toujours aussi impressionnants a presque anéanti les espoirs parisiens pour le top 6. Pourtant mathématiquement rien n'est fait, ils ne sont qu'à six points du Stade rochelais, sixième. Sa fin de championnat ressemble à un long chemin de croix. Le club se déplace à Montpellier et au Racing avant de recevoir la Section paloise. Il faudra un petit exploit pour les voir se qualifier, mais rien n'est impossible. Son expérience du haut niveau auréolée de six titres de champion de France ne suffira peut-être pas cette année.