Montpellier : la leçon de maître Jacques

Les Montpelliérains ont fait le boulot à Agen : une victoire 18-15 sans brio excessif, avvc tout de même deux essais de François Steyn et de Ruaan Pienaar. Il y aurait pu y en avoir au moins deux de plus. Montpellier était clairement plus fort, même si Agen a vendu chèrement sa peau. Mais la rencontre a été marquée par la performance exceptionnelle d'un homme, un grand blond sculptural, Jacques Du Plessis. Vern Cotter l'avait aligné au poste de numéro 8, une fonction qu'il a rarement occupée depuis son arrivée en France en 2015. Il a plutôt été aligné en position de numéro 8 ou de flanker. A Armandie, il a été phénoménal : par sa puissance à l'impact d'abord, mais aussi par son jeu de passes (il fut à l'origine des deux essais) et aussi par la profusion de ses plaquages.

Ce joueur qui est passé par les Bulls en Super Rugby (30 matchs) a montré qu'il aurait largement le niveau international si on faisait appel à lui, en Afrique du Sud ou ailleurs . Il sort d'une longue blessure après s'être rompu le tendon d'Achille la veille du Noël 2017. Sa guérison et sa rééducation ont été longues, comme prévu. Mais il est revenu dix mois après, début novembre contre le Racing. "Je me souviens de lui, l'été dernier. Il ne pouvait pas encore jouer, mais il se préparait comme un fou...", explique Yvan Reilhac, le jeune espoir du club. "Du Plessis ? Si Panini sort son image, je la garde pour l'encadrer. Il a été énorme !", confiait Mauricio Reggiardo, l'entraîneur d'Agen, médusé par la performance de ce joueur finalement méconnu du grand public et qui n'est âgé que de 25 ans. Il était censé remplacer Louis Picamoles, pris par l'équipe de France. Mais tous les spectateurs d'Alfred-Armandie étaient unanimes. Sans lui, cet Agen-Montpellier n'aurait pas été le même match, c'est sûr.