Défis ultimes pour Montpellier

Par Rugbyrama
  • Top 14 - Enzo Sanga et Gabriel Ngandebe (Montpellier)
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  • Top 14 -  Nemani Nadolo (Montpellier)
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  • Ruan Pienaar, Alexandre Dumoulin et Louis Picamoles (Montpellier)
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TOP14 - Battu dans le money-time à Newcastle (23-20), le MHR (4e) veut se relever de cette défaite cruelle qui a mis fin à une série de quatre succès. Amoindris par les blessures et contraints de reposer quelques cadres, les Héraultais devront faire évoluer leur jeu pour exploiter leurs nouvelles forces et espérer ainsi rivaliser avec le Stade Français samedi.

Deuxième meilleure attaque du Top14 avec 24 essais et 196 points marqués, Montpellier ne parvient pas à séduire et les critiques sur son jeu direct pleuvent. Pourquoi ? Car souvent, la note "artistique" prime. Et il est vrai qu’aujourd’hui, les Bleu et Blanc ne sont pas spectaculaires à voir jouer, contrairement à Toulouse ou Clermont par exemple. Mais il ne faut pas oublier que leur effectif, composé majoritairement de joueurs taillés pour aller défier frontalement la ligne d’avantage, est différent de ceux de ses deux concurrents. Et aussi, des squads sur lesquels Vern Cotter s’appuyait à l’ASM ou en Ecosse... Les rugbys proposés ne peuvent donc pas être identiques…

Au fond, les Héraultais ne font qu’adapter leur style de jeu à leurs forces. Ou à des conditions climatiques difficiles et à un profil adverse opposé au leur, comme à Newcastle. Que fallait-il faire dimanche en seconde période, après avoir été absent et constamment pris de vitesse lors du premier acte ? Appuyer sur les points faibles adverses, la mêlée, les mauls et le jeu dans l’axe, qui correspondent aux atouts des Cistes. Ou jouer à tout va en écartant vite les ballons pour se casser les dents sur des Anglais plus vifs et bien en place sur les extérieurs… On parle là d’adaptation tactique. Et s’ils avaient mieux géré leur dernière possession dans le camp adverse à une minute du terme ou bénéficié d’un arbitrage plus clément sur l’interminable série de pick and go des Falcons dans le money-time, ils auraient réalisé le coup parfait (défaite 23-20).

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— Montpellier Rugby (@MHR_officiel) October 26, 2018

Le leitmotiv : s’adapter pour triompher

Alors, que disent les statistiques ? Le MHR développe-t-il le rugby le plus restrictif du Top14 ? Cette saison, il n’est pas celui qui fait le moins de passes dans l’Hexagone (801, 10e), ni l’équipe qui franchit le moins (58 franchissements, 7e) ou passe le plus de temps à plaquer (6e, 871 plaquages)…

Et pour aller plus loin sur un autre sujet souvent abordé, Montpellier n’a pas l’effectif qui comprend le plus de joueurs non-JIFF (39% ; 6e), n’est pas non plus le club qui a utilisé le moins de JIFF après sept journées (14,86 JIFF par match, 8e ; mais dernier sur le nombre de JIFF titulaires par match), ni celui qui fait le moins confiance à ses jeunes (Giudicelli, Reilhac, N’Gandebe, Vincent, Kornath et Sanga ont joué plusieurs matchs, les quatre premiers cités seront titulaires à Paris). "Tout ce qui peut se dire autour de Montpellier, nous, ça ne nous pose pas de problème et on s’en fout ! Si on nous dit qu’on va gagner les matchs, qu’importe la manière, on signe de suite", note Alexandre Dumoulin.

Ça bosse dur sur le Béchu ! ??#AtelierRucks pic.twitter.com/UnZRdJYYI4

— Montpellier Rugby (@MHR_officiel) October 25, 2018

Certes, mais aujourd’hui ils vont être obligés de faire face aux critiques de leurs détracteurs. Car, avec l’hécatombe de blessés qui frappe actuellement le club, leurs forces ont changé. Et ils doivent se tourner vers un style de jeu axé sur l’évitement et la vitesse, plus attrayant.

Des profils différents à exploiter

Vern Cotter confirme: "La première chose est de faire avec le profil des joueurs dont nous disposons et aussi, avec les conditions climatiques du jour à Paris (pluie possible, NDLR). Mais à un moment donné, il faut aussi surprendre l’adversaire par de la vitesse. Un peu plus de volume de jeu serait une bonne chose face au Stade Français. Je pense qu’on va être un peu plus léger qu’eux sur le terrain donc ce sera peut-être la journée pour jouer sur l’évitement. Après, il faudra aussi contrer leur puissance."

Samedi à Paris, les Héraultais auront l’occasion de prouver que leur philosophie rugbystique est dictée par l’adaptation aux éléments et non à une volonté de fermer le jeu.

Privés de la puissance des Nadolo, Nagusa, Steyn et Serfontein derrière et de la densité physique des Willemse, B. Du Plessis et Nariashvili (tous deux prévus remplaçants), ils courent à leur perte s’ils s’entêtent d’entrée à faire des pick and go ou à défier sans mouvement la défense parisienne…

Top 14 -  Nemani Nadolo (Montpellier)
Top 14 - Nemani Nadolo (Montpellier)

A eux de miser sur les qualités des Reilhac, Vincent, N’Gandebe ou Cruden tournées vers l’évitement et le mouvement, en s’appuyant aussi sur la capacité de déplacement de Galletier, Van Rensburg ou Giudicelli, pour assurer le liant avants/trois quarts. "Nous sommes capables de développer du volume de jeu, on l’a déjà prouvé par séquences (contre Toulouse, Toulon et Edimbourg cette saison). Mais on voit que nous sommes toujours en dents de scie sur nos matchs offensivement, parce que chacun veut porter le ballon pour aller défier physiquement les défenses tout seul, en sortant de nos systèmes. Et à ce niveau-là, ça ne paye plus ou moins. La clé est de parvenir à développer du jeu plus longtemps dans un match sans retomber dans nos travers", précise Julien Tomas.

Inconstance et défense, deux secteurs faibles

Le manque de constance est en réalité la plus grande faiblesse de Montpellier aujourd’hui, une équipe capable d’afficher deux visages diamétralement opposés dans une rencontre. Le contraste a été frappant en Champions Cup contre Edimbourg et Newcastle. Le centre Dumoulin (1ère titularisation samedi) explique : "C’est ce qu’on cherche. Soit on démarre bien les matchs et on termine mal, soit on commence mal et on finit bien. Notre objectif désormais est de réussir nos entames pour rester ensuite constants durant 80 minutes."

Ruan Pienaar, Alexandre Dumoulin et Louis Picamoles (Montpellier)
Ruan Pienaar, Alexandre Dumoulin et Louis Picamoles (Montpellier)

Une des clés au Stade Français samedi, notamment en défense, un secteur souvent défaillant cette saison. Neuvième défense du championnat en termes de nombre d’essais encaissés (19, comme Perpignan !), septième sur le plan des points (155), les Bleu et Blanc ont aussi concédé 85 pénalités (12 par matchs, 4e pire bilan). "C’est un secteur que nous devons tous travailler individuellement mais surtout collectivement. Il faut plus communiquer, mieux se placer et surtout ne pas trop se consommer dans les rucks pour conserver de l’énergie. Dès qu’il y a deux joueurs dans un ruck, des espaces se libèrent ailleurs. C’est aujourd’hui ce qui fait la différence entre les grandes équipes et nous", ajoute-t-il.

Début de la semaine de préparation pour le déplacement chez @SFParisRugby ! ☀️ #SFPMHR pic.twitter.com/AnxfylLzgT

— Montpellier Rugby (@MHR_officiel) October 23, 2018

Les grandes équipes, dont le Stade Français se rapproche à grands pas. Le mot de la fin pour le manager Cotter : "Le Stade Français est une équipe très organisée. Je connais très bien leur entraîneur (Meyer) qui était à la tête de l’Afrique du Sud et on voit qu’il a inculqué une forte mentalité "test match" à son équipe. Tu ne joues pas trop chez toi et tu essayes de forcer l’adversaire à faire des erreurs pour marquer ensuite. Il y a aussi eu une grande amélioration physique, avec une très bonne mêlée et une bonne conquête. C’est robuste, costaud et efficace. Il n’y a jamais une dépense énergétique pour rien, tout est calculé."

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