Mola : "Je ne veux pas entraîner des mecs qui m'écoutent au doigt et à l’œil"

  • Ugo Mola (Stade toulousain)
    Ugo Mola (Stade toulousain)
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TOP 14 - Avec sa verve habituelle et son enthousiasme, le manager du Stade toulousain Ugo Mola s'est présenté souriant et satisfait en conférence de presse. Mais, en perfectionniste, il a aussi fait part de sa désapprobation sur certains choix de son équipe. Entretien.

Rugbyrama : Quel est votre sentiment à l'issue de qualification pour la finale du Top 14 ?

Ugo Mola : C'est une joie mesurée, parce justement il faut très vite basculer sur la suite. Au regard de notre saison, jouer une finale de Top 14, après une saison régulière qui a été incroyable, c'est une satisfaction, mais qui ne sera totale que si on gagne samedi prochain. On sait d'où on vient, le club s'est remis en ordre de marche, il fallait faire bouger les lignes, changer beaucoup de choses.

Êtes-vous satisfait de la prestation de votre équipe ?

U. M. : Ce qui est bien aujourd'hui, c'est que ce rugby positif, enthousiaste et fait d'audace a été récompensé. J'espère qu'on ne se reniera pas en finale, ne serait-ce que pour porter cet étendard d'équipe qui propose et qui ose. Regardez les champions qui ne sont jamais les mêmes deux fois de suite depuis un bail. Ce n'est pas le rugby que j'ai connu comme joueur, où j'avais tellement l'impression que c'était simple d'aller à Paris qu'on pouvait se permettre de réserver très tôt. Là, tous les ans, il y a un champion différent, des derniers carrés différents. On a vraiment changé d'ère.

Qu'est ce qui a fait la différence ?

U. M. : Il y a eu des intentions, mais on s'est rendus la partie plus facile dès qu'on a réglé la guerre des rucks autour de la 50e. L'apport de notre banc a été colossal. On savait qu'on avait ce profil-là de joueur pour faire ça (ndlr : jouer dans l'axe et autour des rucks). Les garçons entrés en jeu nous ont permis de resserrer la défense rochelaise. Je pense à Tolofua, Van dyk ou Castets qui ont fait une entrée monumental. Le jeu est porté par les hommes et les hommes de la fin de match nous ont permis de gagner.

N'avez vous donc aucun regret d'avoir laissé Sébastien Bézy sur le banc au coup d'envoi de la rencontre ?

U. M. : Aucun car stratégiquement, c'est ce qui était voulu. C'est toujours facile de constater après-coup mais nous avons quand même raté treize points au pied, dont la moitié qui était dans nos cordes. C'est peut-être ce qui nous a manqué pour changer le cours du match et obliger La Rochelle à jouer un peu plus. Mais, nous sommes tombés sur une équipe incroyable.

Avez-vous eu peur après cette série de mêlée en fin de première période où vos joueurs n'ont pas souhaité tenter les pénalités ?

U. M. : Manquer de respect au jeu, ça se paie cash. Mais je vous promet que ce sont les joueurs qui décident. C'est à eux de décider, ce sont les joueurs qui jouent. Vous comme moi, nous ne sommes que l'environnement. Et même si on fait tout pour que ça se passe bien, ce sont eux qui décident. Sur ce coup, ils ont fait un choix – mauvais – mais à la mi-temps, ça nous a permis de dire qu'il fallait passer à autre chose. Mais oui, c'est un choix qui ne respecte pas le rugby. Et tant mieux. Je ne veux pas entraîner des mecs qui m'écoutent au doigt et à l’œil. Je veux des mecs audacieux.

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