Matera : "Des mots qu’il ne faut pas dire"

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TOP 14 - Depuis son retour en France, le capitaine des Pumas et troisième ligne du Stade français tente de faire amende honorable, reconnaissant son erreur de jeunesse.

Le capitaine des Pumas et troisième ligne du Stade français Pablo Matera a été invité par plusieurs médias à donner sa version des faits sur l’incroyable histoire des tweets racistes et xénophobes publiés en 2010 et 2011. Ce dimanche, il répondait aux questions du Canal Rugby Club en répétant une nouvelle fois ses excuses : "J'imagine qu'il y a énormément de personnes qui se sont senties offensées, blessées et j'aimerais leur demander pardon. C'est vraiment une mauvaise utilisation des réseaux sociaux avec mes amis du lycée. C'était certainement une très mauvaise blague sur le moment. J'aimerais simplement demander pardon. Je veux juste que les personnes offensées sachent que je ne pense aucun de ces mots, qu'ils ne représentent en rien mes valeurs."

Pablo Matera est revenu sur le contexte de ses tweets au début de la décennie alors que Twitter n’était pas devenu la caisse de résonance qu’il est aujourd’hui : "C’était un moyen de s’envoyer des messages entre amis et parmi les nombreux messages que nous nous envoyions on faisait des blagues de mauvais goûts. Il faut dire qu’en Argentine, les mots que j’ai utilisés ont une signification très différente. Malheureusement dans mon pays on les utilise beaucoup, même s’ils n’ont pas de connotation raciste, ça reste des mots qu’il ne faut pas dire. Je ne suis vraiment pas fier, et même plutôt honteux de ce que j’ai écrit à l’époque."

J'étais un garçon immature

Pablo Matera n’était quand même plus un enfant, et plaider l’erreur de jeunesse ne peut être un argument pour certains qui ne accepter cette ligne de défense. Le joueur parisien en est conscient, tout en se justifiant : "J’étais un garçon immature, assez rebelle, je n’étais un enfant facile à élever pour ma mère […] J'ai eu une enfance un peu compliquée avec le décès de mon père. Et d'une certaine manière, je me suis retrouvé avec pas mal de liberté très jeune. Peut-être que cela m'a pris un peu plus de temps pour me mettre sur les rails. Mais le plus important pour moi aujourd'hui, c'est de savoir que j'ai commis une erreur, je sais que je vais en commettre d'autres dans ma vie. Mais ce que je n'accepterai pas, c'est de commettre deux fois la même."

C’est le message qu’il a voulu transmettre à ses coéquipiers du Stade français : "J'étais pressé de parler à tout le groupe. Je voulais qu'ils aient ma version. À la première réunion du matin, on s'est réunis tous ensemble dans le vestiaire, joueurs et staff. J'ai pu leur parler, demander pardon, à ceux qui se sont sentis offensés. Et je crois que le groupe l'a bien pris. Je les remercie de m’avoir si bien accueilli et d’avoir accepté mes excuses." Reste à savoir si l’accueil sera aussi chaleureux sur toutes les pelouses du Top 14. Le joueur qui doit déjà subir les "jugements" populaires à travers les réseaux sociaux qui se sont déchaînés contre lui mais aussi sa famille, en est conscient : "C’est sûr que je vais me retrouver dans des situations difficiles à l’avenir. Certains vont me faire des commentaires mais je dois l’accepter et ne pas réagir. Je sais que ce sera plus dur pour certains d’accepter mes excuses. Je sais que je vais devoir vivre avec ça."

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