Diaby : "Pas d'autres chemins vers la réussite que le travail"

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TOP 14 - Le 3ème ligne Mahamadou Diaby est devenu un élément clé de l'effectif de l'UBB. Il expose ici sa façon de concevoir le rugby et ses espoirs pour la fin de saison.

Rugbyrama : Mahamadou, dans tes interviews, tu as l'habitude d'être "cash" ; c'est le cas tout le temps ?

Mahamadou Diaby : Oui, je suis comme ça. J'essaie d'être le plus honnête possible. J'ai cette conscience qui me dit : dis les choses comme tu les penses et comme tu les vois. Sans quoi, j'ai un peu de mal à me regarder dans la glace.

C'est dû à ton parcours ?

M.D. : C'est d'abord le fruit d'une éducation. Mes parents m'ont toujours éduqué sur ces principes : de l’honnêteté, dire la vérité, dire ce qu'on pense avec respect. C'est ce qui m'a suivi durant tout mon parcours. C'est aussi ce qui me fait avancer. Pour le moment, je pense que cela m'a plus servi que desservi.

Deux ans à l'UBB et tu fais désormais partie des incontournables ?

M.D. : Incontournable, je n'aime pas trop le mot. Personne n'est indispensable. En revanche, cela fait deux saisons que je suis présent sur les feuilles de match. J'essaye d'apporter un maximum à cette équipe. Je me donne corps et âme pour le club. Ça, je peux le dire avec fierté car je fais les efforts et le simple fait d'être sur le terrain, tous les week-ends, en est la preuve. Parce que c'est très difficile aujourd'hui de garder un maillot de titulaire. Voilà. C'est du donnant donnant. Le club me donne et moi, j'essaye de lui rendre au maximum, par mon engagement sur les terrains tous les week-ends.

Ta parole compte désormais au sein du vestiaire ?

M.D. : Oui. La première saison, je n'avais pas forcément la parole. Il y avait des joueurs qui étaient déjà là pour ça. Je l'ai un peu plus cette année, en tant que leader de groupe avec d'autres joueurs, pour épauler le capitaine Jefferson Poirot. Mon rôle dans ces périodes ou Jeff et Baptiste sont à Marcoussis, c'est quand je sens qu'il y a un petit peu de relâchement, de trouver les mots justes pour remobiliser tout le monde. C'est difficile, mais cela fait partie du nouveau rôle que j'ai dans l'équipe.

Top 14 - Mahamadou Diaby (Bordeaux) contre Grenoble
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Le jeu de l'UBB, cette saison, te convient-il ?

M.D. : Oui, c'est un jeu dans lequel je prends énormément de plaisir. Déjà, il y a l'aspect défensif. J'aime défendre, plaquer. Je fais énormément de collisions aussi. C'est un peu cet aspect du rugby que j'aime, le contact, l'affrontement. Et en contre partie, offensivement, je suis amené à jouer sur un champ d'actions un peu plus large dans lequel je peux m'exprimer en terme de vitesse et d'avancée avec le ballon.

Vous êtes parfaitement placés dans la course aux play-off ?

M.D. : Je crois que l'on n'a jamais été aussi bien placé à cette période de l'année. Cela fait 2 journées d'affilée où on est 5e. Il va falloir dans un premier temps être très sérieux à domicile, éviter de se faire peur, si possible. Et puis aller jouer les coups à l'extérieur. Mais bon, quand on voit ce qui arrive, c'est assez costaud. On va chez des équipes qui, quoi qu'on en dise, sont de grandes équipes et que l'on a battues chez nous. Elles vont donc avoir à cœur de nous rendre la monnaie de notre pièce.

Vous avez bien passé l'hiver contrairement aux autres saisons ?

M.D. : On a fait preuve surtout de plus de pragmatisme. Et il y a une chose, tout le monde a adhéré au projet de jeu. A partir de ce moment là, on a su mieux maîtriser les matchs. L'année dernière, c'était un peu ce qui nous faisait défaut. On pouvait faire une bonne 1re mi-temps et en 2e complètement s'effondrer ou l'inverse. Mais là, le fait que tout le monde aille dans la même direction, cela nous a permis en hiver, dans des conditions difficiles, avec des organismes un peu plus fatigués, d'être plus pragmatiques et d'engranger des victoires importantes.

Avec le changement d'entraîneur, vous n'avez pas eu de période de doute ?

M.D. : Le fait d'avoir vécu la même chose l'an dernier, même si ce n'est pas le même contexte, nous a permis d'acquérir une certaine expérience. Et cette année, on s'est dit qu'à un moment donné, il y a des choses que nous ne contrôlions pas, mais que la saison allait être encore longue et que, quoi qu'il arrive, c'était nous qui devions aller sur le terrain. Donc, on s'est vite remis la tête à l'endroit. Je pense que tout le monde a compris que notre intérêt était de gagner. Il n'y avait pas d'autres options pour nous.

Si vous cherchez du talent chez moi, vous n'allez pas le trouver

Autre changement cette année, ce sont vos installations ?

M.D. : Ce que l'on nous propose ici, c'est l'excellence. Je ne vois pas ce que l'on peut demander de plus. Savoir que l'on a autant de moyens à notre disposition, c'est parfait. Si on arrive à se mettre individuellement à la hauteur de l'outil que l'on a, je pense que le club peut devenir un grand club d'Europe. Mais cela demande une prise de conscience. C'est vrai qu'à trop être dans le confort, on peut en oublier qu'il fut une époque où cela ne fut pas aussi bien. Moi, à titre personnel, j'essaye de me le rappeler assez souvent. À chaque fois que j'arrive au centre d'entraînement, je vois que l'on met tous les moyens à ma disposition pour que je sois meilleur. Du coup, j'essaye d'être meilleur tout simplement. Le club s'est doté d'installations de haute performance. Et bien, il faut être performant et se comporter comme quelqu'un digne de cet outil.

Personnellement, tu étais déjà très précis au niveau de ta préparation individuelle ?

M.D. : J'avais déjà cette démarche pour la simple raison que je ne vois pas d'autres chemins vers la réussite que le travail. Si vous cherchez du talent chez moi, vous n'allez pas le trouver. Non. Il y a tout un travail derrière. Il faut être exigeant envers soi-même. Sinon, je vais être bon un match ou deux, mais pas pendant deux saisons. Et le but, c'est de durer, d'inscrire son nom dans une histoire, dans un club. Cela demande énormément de sacrifices. Il faut se prendre un minimum au sérieux de part la nature de notre sport, l'engagement, les contraintes que cela demande. Il y a un autre point. J'ai conscience que je suis un exemple pour énormément de personnes. Il est important pour moi qu'ils comprennent qu'il y a derrière, énormément de travail. On ne devient pas un Poirot, un Serin, un Semi Radradra sans boulot. C'est cela que j'essaye de mettre en avant. Cela serait facile de dire "oui, j'ai toujours été comme cela, toujours été rapide". Non, c'est faux. Il y a du travail derrière.

Allez, l'UBB va se qualifier dans le top 6 cette année. C'est certain ?

M.D. : On n'est jamais certain de rien. En tout cas, je sens que tout le monde en a envie. Et quand on a envie, on se donne beaucoup plus de chances d'y arriver. Et là, je sens qu'il y a une équipe qui a envie de faire quelque chose. Que ce soit les Français, les étrangers, je pense que tout le monde a conscience de ce que l'on peut faire. À partir de là, avec l'envie, on a fait 50 % du boulot. Après, il faut se donner les moyens, être très sérieux jusqu'à la fin de saison et voilà. Si c'est notre destin, on va y arriver.

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