Nakaitaci : "Rentrer dans le vestiaire visiteurs sera bizarre"

Rugbyrama : Si l’on regarde le début de saison du LOU, que ce soit en termes de résultats ou de contenus, êtes-vous satisfait ?

Noa Nakaitaci : Nous ne sommes pas satisfaits car nous savons qu’il y a pleins de choses que nous devons améliorer. Comme nous avons un groupe qui est en train de grandir ensemble, je pense que chaque semaine nous essayons d’améliorer des choses, de les corriger. Jusque-là, nous sommes plutôt contents d’être dans le Top 6 mais fin novembre, nous savons que ce n’est pas encore fait. Nous sommes contents par rapport à la performance globale de l’équipe mais nous avons encore besoin d’améliorer pleins de choses sur le plan stratégique. Chaque semaine il manque toujours de petits trucs sur le terrain, comme de l’agressivité. Mais je pense que ça va venir avec le temps.

Du point de vue personnel cette fois, déjà 8 matches toutes compétitions confondues pour 4 essais. Êtes-vous satisfait ?

N.N. : Je suis content mais le premier mois, j’ai eu un peu de mal à cause de mon genou. Je revenais de blessure. Je sais que j’ai encore besoin de travailler sur le plan physique. Je n’ai pas encore récupéré toute ma puissance. Je peux encore progresser. Mais je commence à prendre du plaisir sur le terrain, à retrouver de petites sensations, les petites choses que j’ai perdues pendant les dix mois de ma blessure.

Les premiers mois passés à Lyon vous confortent dans ce choix de venir dans ce club ?

N.N. : Je suis très content. C’est vrai que c’est un gros changement pour moi après neuf ans à Clermont. Ma fille et ma femme ont changé de ville aussi. C’était un peu dur pour moi, pas que sur le plan rugby, sur le fait d’arriver dans une grande ville. Je n’ai pas l’habitude des bouchons (rires). Mais j’étais plutôt content de découvrir une nouvelle ambiance et de changer mes habitudes. Le LOU est un club qui est en train de grandir et qui fait le maximum pour les joueurs, sur le terrain et pour la famille. C’est un peu comme à Clermont, c’est familial. On est en train de grandir en tant que club et équipe.

J’espère que je vais être bien accueilli

Le défi de dimanche s’annonce relevé pour le LOU !

N.N. : Oui ça va être dur car ils ont fait un bon début de saison. Ils ont fait un résultat nul sur leur dernier match à Grenoble et que je pense qu’ils vont vouloir gagner celui-ci pour faire le plein de points pour cette fin d’année. C’est toujours dur de jouer au Michelin, il n’y a pas beaucoup d’équipes qui ont gagné là-bas… Pour l’instant, nous sommes concentrés sur nous.

Il y aura de l’émotion pour vous ?

N.N. : Oui je pense… Après neuf ans là-bas, rentrer dans le vestiaire visiteurs sera bizarre. J’essaie de ne pas penser à ça et de rester concentré. J’ai fait ma vie là-bas, j’y ai rencontré ma femme donc c’est encore une deuxième maison pour moi. Il y a toute ma belle-famille et ils vont venir me voir dimanche.

Votre départ ne s’est pas fait dans les meilleures conditions. On imagine que vous aurez à cœur de renouer certains liens ?

N.N. : Je ne sais pas comment ils vont m’accueillir, j’espère que je vais être bien accueilli… Il y a un peu de regrets mais cela fait partie de la vie d’un sportif. J’essaie de regarder en face et d’avancer.

C’est sûr que je pense à l’équipe de France

Vous avez regardé le XV de France contre l’Afrique du Sud et l’Argentine, qu’en avez-vous pensé ?

N.N. : Le premier résultat est dur. Je pense qu’ils ont bien fait les choses contre l’Afrique du Sud, ils étaient bien dans le match et la fin est un peu cruelle. Cela m’a rappelé un match contre le Pays de Galles dans le Tournoi des VI Nations (en 2017 mais la France avait tenu le résultat avec une victoire 20-18, ndlr). Les joueurs ont tout donné pendant le match et ils ont été récompensés contre l’Argentine. Tant mieux pour eux, j’espère qu’ils seront encore à un meilleur niveau cette semaine.

Un match en plus particulier pour vous, avec des amis dans les deux équipes.

N.N. : Je vais le regarder. Les Fidjiens ont gagné l’Uruguay mais ils ont pris une bonne fessée contre l’Ecosse. Il y a de bons joueurs comme Peceli Yato mais je pense que l’équipe de France va gagner.

Et cette équipe de France, vous avez envie de la retrouver ?

N.N. : Oui, comme tous les joueurs (sourires). En plus il y a une Coupe du Monde qui arrive. Pour l’instant, j’essaie de me préparer physiquement et de bien jouer pour mon club. Je sais que si je veux être en équipe de France, ça se passe d’abord en club en enchainant les performances toutes les semaines. Il faut aider l’équipe à atteindre les meilleures places. C’est sûr que je pense à l’équipe de France. Il y a beaucoup de bons ailiers en Top 14 comme Teddy Thomas ou Benjamin Fall, je ne suis pas seul. J’ai besoin de travailler plus pour y arriver et retrouver le niveau international.