Le Stade Français va-t-il coincer ?

Rugbyrama : Pensez-vous que la disparition tragique de Nicolas Chauvin puisse être difficile à vivre pour la suite de la saison ?

Christophe Moni : Honnêtement, c’est très difficile à dire. Je n’ai jamais été confronté à ce type de situation. J’aurais bien du mal à me prononcer compte-tenu de cette disparition terrible qui nous touche tous. C’est du domaine de la psychologie et un sujet beaucoup trop personnel pour se prononcer. Ça sort du cadre du sport. Il faut surtout laisser les joueurs tranquilles avec ça.

Pour revenir sur le terrain, quel regard portez-vous sur cette première partie de la saison ? Après un très gros départ, le Stade Français semble marquer le pas avec trois défaites consécutives…

C.M. : C’est toujours une période un peu délicate à gérer. Déjà, physiquement. On a vu que les Parisiens étaient partis très fort. Ils ont eu une très grosse préparation athlétique avec l’objectif d’attaquer la saison pied au plancher. Ils vont peut-être commencer à piocher. Il y a eu les sélectionnés, le problème des internationaux à gérer. Il ne faudrait pas que ce petit creux s’accentue cet hiver. Il va falloir apprendre à gérer les périodes de moins bien et c’est souvent là que ça coince. Le Stade Français n’apprécie pas toujours les terrains plus lourds.

Cette équipe a largement les moyens de venir frapper à la porte des qualifiés

Cette équipe vous a-t-elle surpris ?

C.M. : Je n’ai pas étonné par leur début de saison. Je savais qu’ils seraient au rendez-vous. Pour les avoir vus travailler, je m’attendais à ce qu’ils démarrent très fort. Et puis, le talent est là. Mais c’est vrai que l’arrivée de ce nouveau staff à redynamiser ce groupe qui en avait besoin. Les joueurs avaient besoin d’être challengés. C’est certainement la clé. Et des cadres comme Yoann Maestri ont fait du bien à ce collectif.

L’arrivée de Nicolas Sanchez peut-elle également relancer cette dynamique ou le staff va-t-il surtout devoir gérer la concurrence avec Steyn et Plisson ?

C.M. : C’est surtout un problème de riches et que beaucoup de clubs de TOP 14 aimeraient connaître. On connaît les problématiques d’une saison avec les blessés, les sélectionnés… Le staff aura besoin de tous ces talents, de joueurs compétiteurs.

Lors de ses trois prochains matches (Agen, Grenoble, Perpignan), le Stade Français sera opposé à des équipes qui se battent pour le maintien. Vous pensez que les Parisiens ont tout à y perdre ?

C.M. : C’est sûr que ces équipes sont prêtes mentalement à ne rien lâcher. Mais est-ce qu’il y a des matches évidents dans une saison ? Tous les matches sont aujourd’hui compliqués.

On a beaucoup mis en avant Gaël Fickou. Le Stade Français est-il dépendant de ses performances ?

C.M. : Justement, je ne trouve pas que les Parisiens attendent systématiquement un exploit de Fickou pour débloquer une rencontre. Il y a un véritable effectif avec des joueurs de talents, des Waisea, Danty, Camara… pour faire des différences. Je n’ai pas vu un Stade Français spectateur d’une fulgurance de Fickou.

Pensez-vous que ce groupe a les moyens d’accrocher les phases finales ?

C.M. : Quand je vois la qualité des matches de cette équipe sur le début de saison, je suis plutôt confiant. Cette équipe a largement les moyens de venir frapper à la porte des qualifiés. C’est certain.