Le Racing 92 est-il en danger ?

"C’est compliqué mais on va continuer à bosser. Mais pas d’abattement aujourd’hui car venir gagner à Castres ce n’est pas facile". À écouter les propos d’Henry Chavancy après la défaite contre le C.O dimanche après-midi (18-9), on pourrait se dire qu’il n’y a pas matière à paniquer. Manque de réalisme ou langue de bois ? Difficile à dire. Pourtant, la réalité du classement, elle, est toute autre et les chiffres parlent d’eux-mêmes. Le Racing vient d’enchainer une troisième défaite à Pierre-Fabre, après un revers à Lyon avant la trêve (32-11) et une défaite le week-end dernier à domicile contre le Stade Toulousain (29-34). La dernière victoire des Franciliens remonte au 5 décembre dernier et un succès poussif contre le RC Toulon (22-13) à la Paris Défense Arena.

La tête à l’Europe ?

Difficile d’imaginer une équipe comme le Racing 92 louper les phases finales. Pourtant, les ciels et blancs s’éloignent peu à peu du top 6 (8ème, à cinq points du Stade Français Paris, premier qualifiable). Dans l’immédiat, rien d’alarmant. Mais à laisser trop de points en route, le Racing grille de précieux jokers et pourrait se mettre réellement en danger en cas de défaite le week-end prochain lors de la réception de La Rochelle.

"Il faudra faire tout ce qu’il faut pour être plus performant la semaine prochaine, parce que ça va être rude en recevant cette équipe qui a perdu chez elle ce week-end. Ça va être un match très âpre", prévient Laurent Travers, l’entraîneur des avants du Racing, qui appelle à la mobilisation générale de ses joueurs.

Surtout que les ciels et blancs préparent aussi la réception du Stade Toulousain en quart de finale de Champions Cup (le 31 mars). Un match déjà dans les têtes ? "On n’y pense pas encore. Pour le moment, la priorité c’est le championnat et la qualification", assure le trois-quart centre Henry Chavancy.

Une infirmerie bien remplie

Mais ce qui inquiète le plus du côté de la Paris Défense Arena, c’est le contenu. "Deux domaines ont été défaillants contre Castres. Notre jeu au pied qui n’a pas été bon et la conquête qui a balbutié", regrette Laurent Travers. Deux secteurs qui coûtent beaucoup de points aux Ciel et Blanc, et un mal récurrent pour Henry Chavancy. "On investit tout le temps et on essaie de faire le maximum à chaque rencontre. Mais on manque d’efficacité et de confiance". De précision aussi tant le Racing a semblé brouillon et indiscipliné (14 pénalités concédées) contre Castres.

Le Racing doit aussi gérer une infirmerie bien remplie (Le Roux, Machenaud pour ne citer qu’eux) à laquelle est venu s’ajouter le nom de Teddy Iribaren, blessé à la cheville (vraisemblablement une entorse). Des absences qui n’arrangent pas les affaires du duo Travers-Labit déjà privés de certains internationaux (Wenceslas Lauret et Camille Chat étant avec le XV de France) mais qui pourra compter sur l’arrivée de Dan Carter courant mars, venant palier la retraite anticipée de Pat Lambie. "On dispose de 23 joueurs à chaque match. On ne va pas se cacher derrière ça, on ne l’a jamais fait et on ne le fera jamais", précise le coach des avants franciliens.

Le Racing n’a donc plus le droit à l’erreur et doit impérativement gagner le week-end prochain pour rester au contact des six premières places. Henry Chavancy reste confiant. "On a des joueurs avec du caractère dans cette équipe et j’espère qu’on arrivera à aller au bout de nos objectifs. À nous de gérer au mieux les deux compétitions".

Par Lény-Huayna TIBLE