Dumora : "Il faudra être en place à Lyon si on ne veut pas en prendre trente"

Rugbyrama : Après cette victoire face au Racing 92, le CO se replace en vue Top 6. Comment analysez-vous cette victoire acquise dans la douleur ?

Julien Dumora : Nous savions que le Racing venait chez nous avec des intentions après leur déconvenue la semaine passée à domicile. C’était un match compliqué, fermé, avec beaucoup de jeu au pied. Nous avons réussi à marquer des points quand nous en avons eu l’occasion, ce qui nous a permis de gagner ce bras de fer. Ils repartent avec zéro point, c’est une bonne chose pour nous.

Ce genre de prestation a-t-elle vocation à resserrer le groupe ?

J. D. : Forcément, ce sont des gros matches contre des grosses équipes. Nous avons senti cette semaine que tout le monde était concerné pour jouer ce genre de match a enjeu.

Quatre victoires consécutives, que s’est-il passé ces dernières semaines à Castres ?

J. D. : Nous avons connu un gros passage à vide au mois de décembre, les résultats ne suivaient pas. Nous avions du mal à trouver des solutions à nos problèmes. L’équipe a réussi à faire front dans cette période compliquée, maintenant, nous sortons la tête de l’eau. Nous avons enchaîné quatre bons matches d’affilée, mais le plus dur reste à venir. Il reste neuf rencontres, c’est le sprint final avant la fin de la saison. Il ne faut pas se sentir arrivés, nous effectuons de bonnes performances mais il faut savoir se remettre en question et avancer chaque week-end.

À l’image de la saison dernière, le CO n’est jamais mort.

J. D. : Tant que ce ne sera pas fait, nous nous donnerons toujours à fond. Nous avons à cœur de nous qualifier cette saison et nous allons tout mettre en œuvre pour atteindre cet objectif-là.

Gagner au détriment du spectacle, est-ce le crédo côté Castrais ?

J. D. : Ce week-end nous n’avons pas vu un grand match, c’est vrai. Que ce soit de notre côté ou le Racing, c’était un match cadenassé, avec beaucoup de jeu au pied je le répète. Mais nous avons gagné et c’est le point positif de cette rencontre ou les spectateurs n’ont pas dû prendre beaucoup de plaisir. Les quatre points sont suffisants pour nous aux vues de notre parcours.

Il est assez inattendu de voir Lyon réaliser une telle saison, comment abordez-vous ce déplacement chez une équipe qui rayonne actuellement ?

J. D. : Ils sont sur une très bonne dynamique, je crois que c’est la meilleure défense du Top 14. Ils sortent de deux grosses performances au Stade Français et face à Clermont le week-end dernier. C’est une équipe solide sur les bases, ça va encore être un très gros match pour nous.

Le LOU bénéficie d’une ligne de trois-quarts très prolifique ces dernières semaines. Christophe Urios a-t-il abordé ce sujet à l’entraînement ?

J. D. : Forcément. Ils sont costauds devant et dangereux derrière. Ils ont une sacrée ligne de trois-quarts avec des centres puissants et un champ profond qui aime relancer les ballons. Grâce à leur vitesse ils parviennent à créer des déséquilibres. Pour faire un bon match à Lyon, il faudra être en place défensivement et à 100% dans ce qu’on fait si on ne veut pas en prendre trente comme l’année dernière.

Désormais, je suis focalisé sur cette fin de saison qui va être compliquée mais passionnante

Un mot sur Jonathan Wisniewski qui marche sur l’eau ces dernières semaines ?

J. D. : Il est très bien en place que ce soit dans les tirs au but ou le jeu à la main. Il fait beaucoup de bien à cette équipe lyonnaise.

À titre personnel, comment vivez-vous cette saison particulière (5 titularisations) ?

J. D. : Ce fût compliqué en début de saison car mes adducteurs me faisaient souffrir. Je n’étais pas tout le temps à 100% de mes moyens. Entre temps, une opération m’a tenu éloigné des terrains pendant trois mois, j’ai pu travailler correctement durant ce laps de temps et j’entrevois enfin le bout du tunnel. Je commence à retrouver de très bonnes sensations. Je vais enfin pouvoir faire certains efforts que je ne pouvais pas permettre en début de saison. Cette mauvaise période est derrière moi. Désormais, je suis focalisé sur cette fin de saison qui va être compliquée mais passionnante.

La concurrence avec Geoffrey Palis est-elle saine dans le vestiaire ?

J. D. : Très saine. Nous sommes très proches depuis que je suis à Castres. Ça fait maintenant cinq ans que nous partageons notre chambre en déplacement. Nous partageons souvent des moments en dehors du rugby.

Propos recueillis par Thomas Saint-Antonin