Worsley, vainqueur mais frustré !

Joe Worlsley n'a pas cherché à se cacher derrière son petit doigt, ce match son équipe l'a gagné, certes (25-17). Mais l'entraîneur en est ressorti déçu et frustré. Il est vrai que les supporteurs de Chaban-Delmas ont souffert en fin de deuxième mi-temps au point sans doute de prier pour que le coup de sifflet final arrive le plus vite possible. L'essai de l'Agenais Facundo Bosch (55e) a ouvert une période d'incertitude pour les Bordelais qui ont bien cru que leur avance allait fondre comme neige au soleil.

"On sort d'un bloc ne neuf matchs, alors globalement le bilan est positif. Mais si on veut aller plus haut, on doit être bien meilleurs que ce soir. Ce n'était pas très bon, ce qu'on a vu... Nous avons une période de calme devant nous. Il faudra travailler pour régler tout ça, car je le répète, dans les fondamentaux, dans certains comportements, nous n'avons pas été très performants." Son équipe a quand même marqué trois essais par ses trois quarts : Connor, Buros et Tamanivalu, on a même cru que l'UBB allait surclasser un adversaire résigné. C'est le contraire qui s'est passé.

"Le jeu offensif a oscillé entre le très bon et le très mauvais. Disons que nous avons souvent fait les mauvaises choses au mauvais moment. Vous avez vu les turn overs que nous avons subis ? Il y a eu aussi trop de risques dans certaines passes par exemple." Joe Worsley ne cachait pas qu'il n' a pas du tout apprécié le premier essai du SUA qui est venu d'un turn over justement, qui déboucha sur une relance de 80 mètres suivi d' une mêlée près de la ligne bordelaise. L'UBB a notamment fini le match par un épisode désastreux en touche, quatre ballons perdus avec un nouveau lanceur (Lamothe à la place de Pelissié). "Oui, nous avons fait du coaching qui a gâché notre alignement. Mais je n'incrimine personne en particulier..."

Joe Worsley a joué son rôle de coach exigeant, mais en son for intérieur, il devait quand même apprécier ce succès à domicile, sans Poirot ni Serin, avec Alexandre Roumat sur le banc au coup d'envoi, avec aussi une première ligne décimée par les blessures (le pilier gauche remplaçant avait 18 ans et n'avait aucune expérience du haut niveau). L'UBB a un peu bafouillé, c'est vrai, mais quelques talents ont répondu présent : le pilier gauche Paiva, le troisième ligne Woki, des jeunes Français parfois éblouissants.