Diaz Bonilla : "Je veux connaître mes dernières années de rugby en France"

Par Rugbyrama
  • Joaquin Diaz Bonilla sous le maillot des Pumas (Argentine)
    Joaquin Diaz Bonilla sous le maillot des Pumas (Argentine)
  • Test match - Mario Ledesma
    Test match - Mario Ledesma
  • Super Rugby - Joaquin Diaz Bonilla avec le maillot des Jaguares
    Super Rugby - Joaquin Diaz Bonilla avec le maillot des Jaguares
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TOP 14 - En proie à une pénurie d’ouvreurs, le Racing 92 a fait une bien belle pioche en dégotant Joaquin Diaz Bonilla comme joker médical de François Trinh-Duc. L’international argentin, qui a accordé à rugbyrama.fr sa première interview en France, évoque son choix de venir dans l’hexagone après sa non-sélection pour le Mondial.

Rugbyrama : Entre la finale du Super Rugby, le Rugby Championship, votre non-sélection pour la Coupe du monde et désormais le Top 14, ces deux derniers mois ont été riches en émotions…

Joaquin Diaz Bonilla : Cela a été une année globalement superbe. Nous avons travaillé très dur avec les Jaguares pour atteindre la finale du Super Rugby, qui était une grande première en Argentine. On l’a malheureusement perdue (19-3 contres les Crusaders, ndlr) mais on a pris cette défaite comme un apprentissage pour continuer à grandir et s’améliorer. Une semaine après cette finale, il a fallu déjà basculer sur le Rugby Championship, qui est une compétition également hyper exigeante. Nous avons tenté de faire de notre mieux même si l’équipe était fatiguée de la saison de Super Rugby. On voyait quand même cela comme une très bonne préparation pour la Coupe du monde et on a bien joué par moments. Il y a ensuite eu l’annonce de la liste pour le Mondial, où je ne figurais pas, et heureusement pour moi l’opportunité de venir au Racing s’est présentée rapidement.

Quand et comment le Racing 92 s’est-il manifesté pour vous recruter ?

J.D.B. : Le jour de l’annonce de la liste pour le Mondial, Juan Imhoff a parlé avec un ami à moi, Horacio Agulla (ex Castres et Brive), et lui a dit que le Racing cherchait un ouvreur. Le club est alors entré en contact avec mon agent et, une semaine après, l’affaire était déjà conclue.

Je rêvais de jouer une Coupe du monde et je pensais vraiment être du voyage

Ce changement d’air vous a-t-il permis de mieux digérer la déception de ne pas être retenu pour la Coupe du monde ?

J.D.B. : Pour être honnête, cela a été très dur à vivre. Je rêvais de jouer une Coupe du monde et je pensais vraiment être du voyage. Ce sont des décisions qu’il faut accepter. J’étais satisfait de ce que j’ai pu faire, j’ai tout donné donc je me sentais tranquille sur ce point. C’est vrai que l’opportunité de venir au Racing est bien tombée car cela m’a permis de rapidement basculer dans ma tête sur autre chose.

N’étiez-vous tout de même pas un peu amer du fait que le sélectionneur argentin Mario Lesdesma ait assuré vouloir privilégier les joueurs évoluant en Argentine et ait malgré tout retenu deux pensionnaires du Top 14 à votre poste (Nicolas Sanchez et Benjamin Urdapilleta) ?

J.D.B. : Je ne vais pas commenter ce qu’a dit et pas fait Mario. Il devait composer une liste de 31 joueurs et il en a préféré d’autres que moi. Comme je l’ai dit, j’ai fait tout ce que j’ai pu pour y être. Mario a pris des joueurs qui évoluent en France, c’est ça décision et il faut la respecter.

Test match - Mario Ledesma
Test match - Mario Ledesma

Que diriez-vous des chances de l’Argentine au Japon ?

J.D.B. : Je crois que l’équipe s’est très bien préparée pour cette Coupe du monde. Tout le monde était un peu fatigué après la saison de Super Rugby et cela s’est vu au Rugby Championship mais l’équipe a eu un mois pour se reposer et faire les choses au mieux donc je pense qu’elle sera performante au Mondial.

J’allais voir jouer Quesada quand j’étais gamin

Pourriez-vous la rejoindre en cas de blessure de Sanchez ou Urdapilleta ?

J.D.B. : Oui, c’est même signé. La UAR (la fédération argentine) m’a laissé venir au Racing à la condition que je sois libéré en cas de blessure d’un des deux ouvreurs. Mais il ne faut pas vouloir forcer les choses, ma tête est désormais au Racing et non à la Coupe du monde.

Vous avez 30 ans et seulement trois saisons professionnelles derrière vous, dont une seule pleine avec les Jaguares (la dernière). Peut-on parler de maturité tardive ?

J.D.B. : J’ai toujours joué avec mon club d’Hindu. En amateur donc, c’est vrai, mais j’ai toujours essayé d’avoir l’attitude la plus professionnelle au quotidien. Ma priorité a toujours été le rugby et de donner le meilleur de moi-même pour ce sport. J’ai eu également plusieurs sélections avec la Province de Buenos Aires et Argentina XV, qui est l’Argentine B… Donc oui je me suis révélé un peu tard mais aussi au bon moment, je crois. Je me sens bien physiquement, bien préparé mentalement et je crois que c’est le bon moment pour moi.

Super Rugby - Joaquin Diaz Bonilla avec le maillot des Jaguares
Super Rugby - Joaquin Diaz Bonilla avec le maillot des Jaguares

Vous avez vraiment explosé sous les ordres de Gonzalo Quesada l’an dernier. Quel est votre lien avec lui ?

J.D.B. : Gonzalo vient du même club que moi en Argentine, Hindu. Je le connais depuis que je suis gamin, j’allais le voir jouer. J’ai suivi de près sa carrière en France. Quand il a pris en mains les Jaguares, j’ai découvert un entraîneur très minutieux dans la préparation des matchs. J’ai essayé de profiter au maximum de cette année ensemble pour apprendre sous ses ordres, surtout qu’il était ouvreur comme moi. Cela a été une belle année à ses côtés.

C’est un grand défi mais je préfère ça aux challenges faciles

Vous arrivez au Racing pour une courte période, dans un pays dont vous ne maîtrisez pas la langue et où le rugby pratiqué est bien différent du Super Rugby. Comment performer dans ces conditions, surtout à un poste où la communication est capitale ?

J.D.B. : C’est un grand défi mais je préfère ça aux challenges faciles. Pour moi, le défi est incroyable et je vais l’aborder de la meilleure manière en donnant mon maximum pour apporter quelque chose au Racing. En ce qui concerne la langue, Juan Imhoff m’aide à faire le lien avec plusieurs personnes mais je parle anglais et je peux communiquer avec beaucoup de joueurs, avec l’entraîneur des trois-quarts (Mike Prendergast, ndlr), Chris Masoe, et puis Pato Noriega bien-sûr… Donc je ne parle pas un mot de français mais j’arrive à me débrouiller.

Qu’attendez-vous de votre passage au Racing ?

J.D.B. : Je veux continuer à grandir et m’améliorer en tant que joueur de rugby. Évidemment, je souhaite jouer au maximum et aider l’équipe à avoir de bons résultats.

Votre aventure en France sera-t-elle sans lendemain ?

J.D.B. : J’ai encore une année de contrat avec les Jaguares après mais mon souhait est, ensuite, de revenir pour y poursuivre ma carrière et y connaître mes dernières années de rugby. Ce n’est donc, je crois, que le début de mon aventure ici.

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