Sinzelle : "Que ça nous serve de leçon"

Par Rugbyrama
  • Top 14 - Jérémy Sinzelle (La Rochelle)
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TOP 14 - Jérémy Sinzelle livre sans filtre son analyse de la victoire sur le fil de son équipe contre le Stade français (28-26). L’arrière rochelais regrette notamment la défaillance dans les 20 dernières minutes.

Rugbyrama : Vous êtes passés tout proche d’un match nul. Comment avez-vous vécu cette dernière transformation de Jules Plisson ?

Jérémy Sinzelle : On a une pénalité pour Ihaia (West) quand il rentre à 50 mètres. On va en touche et je pense qu’à ce moment là on doit se mettre à l’abris. Ça peut faire 31-14. Les matches, il faut les construire petit à petit et ne pas se précipiter à vouloir tout le temps marquer des essais, des ballons portés, des lancements de jeu. Il faut faire des choses simples et aujourd’hui ça a failli faire match nul.

Avez-vous glissé un mot à l’oreille de Jules Plisson avant sa transformation ?

J.S. : Pas du tout. Je pense que ça ne doit pas être facile pour lui. Aujourd’hui ça nous sourit mais que ça nous serve de leçon

Plus globalement, comment expliquer ce trou d’air à partir de la 60e minute ?

J.S. : On mène 28-14, on se dit qu’on est à l’abris, qu’on est à plus 14 et qu’on ne craint rien et à la sortie on prend un essai. Il reste moins de 5 minutes on pense qu’avec un bon coup d’envoi on va repartir chez eux et "bim" une faute, une touche et on prend un essai. En plus sans être méchant, ils étaient trois sur le terrain côté Stade français. Plisson et Danty quand ils sont entrés ils se touchaient entre eux. Les deux ont marqué ou ont fait marquer, franchement il n’y a rien de marrant.

Vous êtes l’auteur d’un très bon retour en défense à la 70e minute. Un moment important ?

J.S. : Non. Ensuite il y a essai. Donc c’est juste un fait de jeu, on s’en fout. Ça n’a aucune importance sur le jeu.

On vous sent un petit agacé malgré la victoire..

J.S. : Non (sourire). Vous allez apprendre à me connaitre c’est pour ça. Il y a de bonnes choses, on finit la première mi temps avec beaucoup de passes après contacts, on joue debout, on relance le terrain de notre en-but. On repart sur de bonnes intentions en seconde mi-temps et puis il y a la passe de trop, le turnover, et derrière on perd le fil du match tout simplement. Je me souviens d’une action où on est chez eux : pénalité ; une pénal-touche ; pénalité ils se retrouvent à 5 mètres de notre en-but sans avoir rien fait. À ce niveau, tu perds le fil du match.

L’indiscipline a encore une fois été l’un des problèmes majeurs avec 13 pénalités concédées...

J.S. : Treize encore aujourd’hui ? Ça fait deux fois d’affilée… On avait mis l’accent dessus en début de semaine et on en refait 13. Comme à Clermont. C’est un gros point noir. À ce niveau c’est interdit.

C’est surtout lorsque vous commencez à déjouer que vous êtes plus sanctionnés.

J.S. : On le cherche aussi ! On se retrouve dans cette situation tout seul. Au bout d’un moment on est bien dans le match et on se retrouve dans leur camp, dans nos 50, dans nos 22 et à 5 mètres de notre ligne. Après ils avaient un super banc aujourd’hui. Ça a fait la différence lorsqu’ils sont rentrés. Automatiquement pour nous derrière, c’est plus dur, on subit un peu et on ne monte plus en défense.

Justement cette défense. Vous avez été plusieurs fois transpercés par les Parisiens notamment sur les deux premiers essais.

J.S. : En plus on se fait transpercer sur des lancements de jeu en première main ! Je crois que ça fait longtemps en Top 14 qu’il n’y a pas eu d’essais comme cela.

C’était votre 2e match à l’arrière. Vous prenez vos marques ?

J.S. : Je prends mes marques oui et non car je ne sais pas combien de temps je vais continuer à y jouer. Comme je dis tout le temps, je suis au service de l’équipe. Le plus important aujourd’hui c’est d’avoir gagné. Personnellement je joue et c’est ce qui m’importe le plus, prendre du plaisir sur le terrain. Après, la liste de l’équipe de France va être annoncée. On va peut-être récupérer quelques joueurs, du moins on l’espère pas pour eux. Par rapport à Vincent (Rattez) et Dany (Priso) on ne sait pas trop. Mais si Vincent revient, ça sera très bien surtout pour le groupe car on en a besoin. Derrière, on n’est pas nombreux. Teddy Stanaway est arrivé en tant que joker Coupe du monde. Tous les nouveaux joueurs sont les bienvenus.

Comment expliquer que vous n’arrivez pas à convertir un certain nombre d’occasions d’essais ?

J.S. : C’est notre point faible en ce moment. Dès qu’on ne score pas, je ne vais pas dire qu’on a la tête sous l’eau mais on subit, on se dit qu’on va repartir mais après on fait des fautes. Ce sont des petits détails mais le fil du match on le perd tout seul à chaque fois.

On en revient à cette pénalité. Est-ce de la suffisance, le soutien du public qui veut encore en voir davantage ?

J.S. : Pas du tout. Je pense qu’au bout d’un moment, c’est à nous de prendre les bonnes décisions. Même s’il y a des séquences un peu longue, c’est à nous de savoir dire : "on se calme, c’est quoi le mieux pour l’équipe ?" Quand West rentre, la pénalité à 50 mètres peut nous mettre à plus 17 et il faut qu’ils marquent trois fois. Là, on passe tout près d’un match nul. Il faut vraiment qu’on fasse attention pour la suite.

Propos recueillis par Paul Arnould

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