Irréductibles Catalans

  • Eroni Sau (Perpignan) contre La Rochelle
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  • Perpignan champion de France
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  • Karl Chateau (Perpignan) contre le Stade français
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  • Top 14 - Patrick Arlettaz (Coach assistant de Perpignan)
    Top 14 - Patrick Arlettaz (Coach assistant de Perpignan)
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TOP 14 - Décrochée au classement après un début de saison catastrophique, l’Usap est toujours en quête d’un premier succès cette saison. Mais malgré l’urgence comptable et le manque de certitudes, les Perpignanais s’accrochent et sont loin d’avoir jeté les armes. Alors qu’un exploit sera de mise, ce week-end contre Montpellier.

À la question "L’Usap a-t-elle vraiment le niveau du Top 14 ?", les Catalans n’ont pas apporté de réel élément de réponse, samedi dernier à Grenoble. Englué dans une dynamique dangereuse, après cinq défaites en cinq matchs, Perpignan a vu la quête du maintien se réduire considérablement. Mais en dépit de tous les signes négatifs, et des prédictions les plus pessimistes, les Sang et Or se sont resserrés cette semaine à l’entraînement. Patience, travail et abnégation sont plus que jamais les mots d’ordre du vestiaire catalan, à l’aube de recevoir le mastodonte montpelliérain.

Soigner le mental

Plusieurs équipes auraient déjà baissé les bras. Auch (2004-2005), Toulon (2005-2006), Albi (2009-2010), Mont-de-Marsan (2012-2013)… Toutes ces formations ont elles aussi vécu un début de saison semblable à celui de l’Usap aujourd’hui. Après cinq défaites en autant de rencontres, ces dernières n’ont jamais su inverser la tendance à l’époque, sombrant dans une saison noire auréolée d’une maigre poignée de victoires. Les Catalans le savent, deux chemins s’offrent désormais à eux : imiter leurs malheureux prédécesseurs et baisser les bras, ou bien se battre chaque week-end pour espérer un maintien aujourd’hui compromis. Après quatre longues saisons en Pro D2, les Sang et Or connaissent le prix de leur remontée dans l’élite du rugby français, et ne voudraient pour rien au monde gâcher le fruit de leurs efforts passés.

Perpignan champion de France
Perpignan champion de France

Seulement voilà, l’Usap est dans le dur. Noyée par ses doutes et ses défaites successives. Celle de Grenoble a porté un coup plus douloureux que les autres. Une énième désillusion qu’il a d’abord fallu digérer. "J’ai dû soigner mon mental, parce qu’on fait tous partie du même bateau. Et ensuite, avec Perry (Freshwater) et Christian (Lanta), j’ai essayé de soigner celui des joueurs", concède Patrick Arlettaz, la mine davantage éprouvée que celle des semaines précédentes. "Toutes les équipes ont des plus gros budgets, des plus grosses équipes. Nous n’allons pas le répéter chaque semaine. On l’a voulu ce Top 14, et bien maintenant il faut qu’on existe là-dedans. Nous aussi, nous avons des joueurs qui commencent à se révéler. Nous aussi, nous avons un jeu à mettre en place", enchaîne l’entraîneur des trois-quarts.

Être enfin acteurs de ce championnat

Terminé le complexe d’infériorité, vraiment ? Les Sang et Or semblent en tout cas bien décidés à fermer le premier chapitre de leur retour en Top 14. "Je suis prêt à perdre contre meilleur que moi. Ce que je ne supporte pas, c’est perdre contre quelqu’un dont on ne sait pas s’il est meilleur. Parce qu’on leur donne le match, que l’on n’est pas au rendez-vous… C’est notre condamnation cette année, l’Usap doit toujours être à son plus haut niveau" martèle Patrick Arlettaz. "Il faut arrêter de regarder les autres. À force de les regarder, peut-être que l’an prochain ce sera à la télé qu’on les regardera", insiste Karl Chateau.

Karl Chateau (Perpignan) contre le Stade français
Karl Chateau (Perpignan) contre le Stade français

Le discours du troisième ligne résume l’état d’esprit de l’ensemble de ses coéquipiers. Les Catalans ne se lamentent pas sur leur sort après une telle entame de championnat. Habitués aux galères en Pro D2, les Perpignanais n’ont pas la tête au fond du sceau. Si le revers grenoblois n’a pas apporté de la confiance à la formation roussillonnaise, il a semble-t-il été un élément déclencheur pour la suite des événements. "Nous sommes passés dans cet état esprit. Celui de ne plus compter sur les autres. De se concentrer uniquement sur nous-mêmes, et de ne plus être spectateurs. Nous voulons être enfin acteurs de ce championnat, et rien n’est perdu", poursuit celui qui avait déjà participé aux joutes du Top 14 avant la relégation du club catalan.

Montpellier, le grand empire

Pour mettre fin à cette dynamique négative, l’Usap n’a pas beaucoup d’alternatives devant elle. Ce samedi, c’est le finaliste de la précédente édition qui se présente à Aimé-Giral. Montpellier, monstre physique, un rouleau compresseur venant de planter dix essais au Stade Toulousain… En bref, un sacré défi pour le Petit Poucet du championnat. Au vu de l’état de forme respectif des deux formations, une victoire catalane face au MHR relèverait de l’exploit. "Quand vous avez 85 internationaux dans votre effectif, que vous avez Vern Cotter comme entraîneur et un milliardaire comme président, je pense que vous êtes capables de faire à peu près tout. Ils sont forts, très forts, immensément forts. Et on va essayer de s’accrocher", résumait Patrick Arlettaz, non sans une touche d’ironie.

Face à une équipe construite par le jeu dans l’axe, la philosophie offensive de Perpignan pourrait, elle, trouver une certaine fenêtre d’expression ce samedi. "Ça a été le discours de la semaine aussi. L’Usap s’est construite sur certaines caractéristiques, a réussi avec celles-ci. Il faut être meilleur dans ce système-là, confirme Patrick Arlettaz, avant de tempérer : Montpellier, ça bourrine dans l’axe, oui. Mais n’allez pas les vexer, car s’ils veulent changer de plan de jeu samedi, je suis persuadé qu’ils seront quand même très compétitifs", assure t-il.

Top 14 - Patrick Arlettaz (Coach assistant de Perpignan)
Top 14 - Patrick Arlettaz (Coach assistant de Perpignan)

"Il y a des équipes qui ont déjà réussi à les faire tomber, comme Castres par deux fois, en finale et chez eux en début de saison. À chaque fois, les ingrédients sont les mêmes : il faut énormément de courage et beaucoup d’abnégation pour contrer leur système. Ce sera à ce prix-là pour nous aussi", conclut Karl Chateau, désireux de porter l’Usap vers sa première victoire depuis son retour en Top 14.

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