Patat : "On ne va pas faire la fine bouche"

Rugbyrama : Grégory vous ramenez les cinq points, même si ça a été laborieux pour décrocher le bonus offensif…

Grégory Patat : Oui bien sûr, mais on venait chez une équipe qui a de la qualité, même si elle n’a gagné qu’un match à domicile. On savait que ça allait être compliqué, et il fallait se remobiliser après le contexte demi-finale de Challenge Cup. Ce championnat est cruel, on l’a vu avec la victoire d’Agen contre Lyon. Alors on ne va pas faire la fine bouche. La manière n’y est peut-être pas, mais il y a les cinq points.

Ces cinq dernières minutes ont été complètement folles…

G. P. : C’est le Super 15 (rires) ! On dit qu’il ne faut pas de rugby spectacle dans notre Top 14, nous en avons proposé ce soir, avec du suspense. Mais c’était aussi le contexte qui voulait ça. L’Usap a cru à un moment pouvoir recoller au score, puis les Catalans se sont écroulés et c’est la dominante psychologique qui rentre en compte lors du dernier essai.

Avec les contre-performances de Lyon, Castres et du Racing 92, peut-on dire que 23e vous est favorable ?

G. P. : C’est une journée importante pour nous. J’espère qu’elle le sera la semaine prochaine aussi. Il faut faire le job tous les week-ends car notre marche de manoeuvre est restreinte. Les résultats nous sont favorables mais le week-end ça sera peut-être l’inverse. Occupons-nous de nous. On va profiter de cette victoire mais demain il faudra se remobiliser pour la réception de Toulon. On a les cartes en mains en recollant au peloton. C’est l’essentiel.

On aurait signé pour un tel résultat

Qu’avez-vous pensé de cette rencontre ?

G. P. : Franchement c’était un match bizarre. Je ne sais pas si l’on fait une bonne première mi-temps. J’ai trouvé Aimé-Giral éteint, ça jouait à deux à l’heure. Il y a eu des opportunités de marque que l’on a saisies. Mais sinon, c’était vraiment particulier. Je pensais qu’il y allait avoir beaucoup plus d’excitation de la part des Usapistes en début de rencontre. Ils nous ont regardés, on les a regardés. Puis c’est notre indiscipline qui les a remis dans le match ensuite.

Le réalisme est-il la clé de votre victoire ?

G. P. : On a été sérieux et opportuniste oui. On voulait prendre le vent en première période, mais je savais que ça allait être compliqué. L’Usap met beaucoup de pression aux équipes qui jouent contre le vent et on prend un essai juste avant la pause. On l’a vu, quand on a été indisciplinés, quand ils ont gardé la maîtrise du ballon, ils se sont excités. Et ils s’excitent plutôt pas mal. Ils nous ont imposé des séquences qui ont fait mal. Malheureusement pour eux, ils n’ont pas score comme nous. C’est ce qui a fait la différence ce soir.

Quelles sont les choses à revoir enfin ?

G. P. : Notre défense était bien en place en début de partie mais nous ne sommes par arrivés à s’exciter sur les ballons de turnovers, à remettre de la vitesse, à se déplacer. Puis on a pris la pression sur la conquête. L’Usap a eu l’opportunité de garder des ballons et il faut reconnaître que cette équipe a de la qualité. On a subi, mais on n’a pas plié. Et comme je le dis, on passe d’un contexte de demi-finale de coupe d’Europe à un contexte championnat. On aurait signé pour un tel résultat, car à 25-15, on subissait vraiment proche des lignes.

La Rochelle a inscrit 120 points lors des deux derniers matchs, l’attaque fonctionne plutôt très bien…

G. P. : On en marque 120 mais on en prend cinquante aussi. Si on veut taper en haut, il va falloir être beaucoup plus consistant en défense. Ce soir, on a donné trop de balles faciles à l’Usap, avec la conquête, des fautes de hors-jeu, dans les rucks… Et ça, ça ne passera pas lors de matchs à fort enjeu.