Cordin-Retière : "Nous sommes comme des frères depuis tout petits"

Par Rugbyrama
  • Cordin et Retière
    Cordin et Retière
  • Arthur Retière (à gauche) et Gervais Cordin (à droite) - (crédit photo : Stéphanie Besancenot)
    Arthur Retière (à gauche) et Gervais Cordin (à droite) - (crédit photo : Stéphanie Besancenot)
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TOP 14 - Ils ont fait ensemble leurs premiers pas et leurs premières passes avec un ballon de rugby. L’arrière du FC Grenoble Gervais Cordin (20 ans) et celui du Stade Rochelais Arthur Retière (21 ans), tous les deux originaires de Nuits Saint-Georges (Bourgogne), se retrouveront dimanche au Stade des Alpes. Le temps d’une interview croisée, ils ont remonté le fil de leurs souvenirs d’enfance.

Rugbyrama : A quand remonte exactement votre première rencontre ?

Arthur Retière : On était chez la nourrice ensemble, on avait seulement deux ou trois ans, on était vraiment petits. On s’est ensuite retrouvés à l’école de rugby à Nuits Saint-Georges.

Gervais Cordin : Avant même de commencer à jouer au rugby, nos parents se côtoyaient et se connaissaient. J’allais chez Arthur et je crois qu’on jouait déjà au rugby dans sa maison. On s’amusait à regarder le haka. Ensuite, Arthur a démarré le rugby à cinq ans et j’ai suivi l’année d’après.

A.R. : A Nuits Saint-Georges, à part le rugby, il n’y a pas grand-chose. Enfin si, il y a le rugby et le vin…

G.C. : Ce n’est pas trop une terre de rugby mais notre club est très réputé chez les jeunes. Dans les tournois, on brillait toujours.

Que retenez-vous en premier de cette époque où le rugby n’était encore qu’un jeu ?

A.R. : Comme tous les gamins, je crois que je retiens d’abord les tournois du dimanche avec des grandes barquettes de frites à midi. On jouait toute la journée, on s’éclatait, on mangeait le midi, on faisait les cons sur le terrain, on repartait jouer le ventre lourd et on était fatigués (rires)…

G.C. : On s’amusait tout le temps en fait ! Et en plus, on allait souvent en finale. On gagnait même souvent, on peut le dire franchement. C’était une très belle époque. Il n’y avait pas vraiment de postes, mais je jouais plutôt dix et lui centre. Il était déjà plus costaud que moi…

A.R. : Gervais était sacrément hargneux et il détestait perdre. Il était mauvais joueur à un point incroyable. Et j’ai l’impression que c’est toujours le cas aujourd’hui !

G.C. : Arthur avait un an de plus, il était talentueux mais je ne le voyais pas comme un modèle. Je le côtoyais tous les jours en fait. Nous sommes comme des frères depuis tout petits. J’ai plein de souvenirs sur le terrain avec lui, on arrivait souvent à faire la différence. En gros, je lui faisais la passe et il allait marquer !

Arthur Retière (à gauche) et Gervais Cordin (à droite) - (crédit photo : Stéphanie Besancenot)
Arthur Retière (à gauche) et Gervais Cordin (à droite) - (crédit photo : Stéphanie Besancenot)

Quand vous portiez le maillot de Nuits Saint-Georges, vous imaginiez-vous fouler les pelouses du Top 14 un jour ?

A.R. : Alors, là pas du tout (rires) ! Quand tu es petit, tu ne te rends pas compte de tout ça. C’est plus à l’adolescence que tu commences à avoir envie de faire pareil que les mecs que tu voies à la télé…

G.C. : Quand on était petit, on se disait plutôt qu’on allait toujours jouer ensemble ! C’est seulement à partir du moment où j’ai enchaîné quelques matches en Pro D2 que je me suis dit que c’était parti, qu’il fallait désormais tout faire pour ne plus que ça s’arrête.

A.R. : Chez les jeunes, on gagnait souvent, on faisait les sélections, mais c’était un jeu. On ne pensait pas à faire carrière.

Votre amitié a-t-elle servi à vous épauler pour vos débuts dans le monde professionnel ?

G.C. : Avec Arthur, on parle rugby mais sans plus. Ce n’est pas notre premier sujet. Chacun sait ce qu’il fait, on n’a pas besoin d’en rajouter. On bouffe tellement du rugby tout le temps que c’est bien d’avoir une autre soupape de décompression. Même sans s’envoyer 40 messages par semaine, car on n’a pas besoin de cela, on se tenait au courant, on s’encourageait. Tout se faisait toujours très naturellement.

A.R. : Il pouvait nous arriver, et encore aujourd’hui, d’échanger lors des blessures. Ce ne sont jamais des moments faciles, c’est aussi là qu’on a besoin de ses potes.

G.C. : C’est drôle, car Arthur s’est fait le ligament croisé du genou un an avant moi. Quand il est revenu, c’est moi qui suis passé sur le billard. On se parlait de nos genoux défoncés !

A.R. : Mais les meilleurs moments, c’est quand même quand on se retrouve à Nuits Saint-Georges. Hors rugby. On retombe presque en enfance.

G.C. : La preuve, la semaine dernière, on a passé trois jours tous les deux. Avec les mêmes délires de gamins, les mêmes potes, les mêmes soirées… Si jamais on se croise dimanche sur le terrain, ce sera très particulier. Ce n’est pas seulement jouer contre son pote, c’est jouer son pote d’enfance que tu connais depuis l’âge de deux ans au meilleur niveau français. Ce sera une grande fierté pour nous deux, pour nos parents et pour nos éducateurs de Nuits Saint-Georges…

Si vous deviez chacun prendre quelque chose chez l’autre, ce serait quoi ?

A.R. : Ses appuis, sans hésiter ! En revanche, si je peux éviter d’être chiant comme lui ça m’arrangerait…

G.C. : Enfin il l’est aussi, c’est d’ailleurs pour cela qu’on s’entend bien je pense. De mon côté, je ne piquerai certainement pas son cerveau. Autant il est très talentueux sur un terrain, mais en dehors c’est compliqué (rires)…

Entretien réalisé par Thomas PEROTTO

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