Lacroix : "Eaton est une personne de confiance"

  • Gabriel Lacroix (La Rochelle)
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Gabriel Lacroix revient sur ses six derniers mois, qui ont suivi sa grave blessure en janvier en Champions Cup. L’ailier est sur la voie du retour. Il commente, au passage, les évolutions de l'organigramme rochelais.

Rugbyrama : Le 13 janvier, vous vous blessiez grièvement sur le terrain de l’Ulster en match de poule de Champions Cup (fracture et déplacement du plateau tibial, avec ménisque fissuré). Où en êtes vous six mois après ?

Gabriel Lacroix : Je me suis fait opérer le 18 janvier. Comme c’était une fracture, il y avait une interdiction de poser le pied pendant deux mois. Ce fut donc deux mois avec béquilles. Ensuite, on a fait des images de contrôle pour savoir si je pouvais reposer le pied à terre. Le chirurgien a donné son accord. Il fallait retrouver des sensations de marche. Petit à petit, de marche rapide, de footing puis de course. Et à la fin, j’ai pu faire des sprints, avec prises d’appuis. J’ai encore des trucs à faire en plus par rapport à un joueur qui n’a pas eu de blessure. Je travaille beaucoup avec Lylian (Barthuel, kiné du Stade rochelais, ndlr), j’essaye de faire avec Xav’ (Xavier Garbajosa, entraîneur des arrières) des exercices de proprioception. Je suis obligé d’en faire si je veux retrouver l'intégralité de mes capacités. C’est une blessure un peu spéciale, dans la mesure où ça n’arrive pas souvent. Les médecins n’avaient pas trop de recul. Ils m’ont donné une fourchette allant de 7 à 9 mois pour revenir.

Était-ce le premier vrai coup d’arrêt de votre carrière ?

G.L. : Oui, c’était ma première grosse blessure. Je ne m’étais jamais trop blessé. Ça fait bizarre. Quand ça arrive aux autres, on leur dit que ce n’est pas grave, pour leur remonter le moral, que tout le monde s’en remet. Mais c’est autre chose quand ça vous arrive. Il a fallu apprendre à gérer ça.

Qu’est ce qui a été le plus difficile à vivre ?

G.L. : Déjà, j’ai une grosse phobie des opérations. Une piqûre et je ne suis déjà pas bien ! Intégrer le fait que j’allais me faire ouvrir le genou, que j’allais avoir une plaque et des vis, c’était très compliqué. Au final, on n’a pas le temps d’y penser. Tu te réveilles le lendemain, tu as mal mais c’est passé. Ça a été très dur de ne pas pouvoir poser le pied pendant deux mois. De janvier à mars, c’était la période la plus délicate. J’étais dépendant de tout le monde, pour tout ! A la maison, je ne pouvais rien faire. Heureusement qu’il y avait ma copine... C’était mon pied droit donc même une voiture automatique, je ne pouvais pas conduire. Pierre Aguillon (centre du Stade rochelais, ndlr) venait me chercher le matin pour aller à l’entraînement, il me ramenait le soir. Il me trimballait par-ci, par-là. C’était une sale période. Pour me doucher en béquilles, à l’Apivia Parc, il fallait faire attention à ne pas glisser. Il y avait plein de petits trucs comme ça. Gérer les pansements, se faire enlever les agrafes... C’était une sacrée merde ! Rien que le fait de reposer le pied vous rend heureux. Quand on recommence à trottiner, on est encore plus content.

Gabriel Lacroix (La Rochelle)
Gabriel Lacroix (La Rochelle)

Pourriez-vous faire votre retour en août ?

G.L. : J’aimerais mais je ne le sais pas encore. Pour le moment, je travaille beaucoup le renforcement de ma jambe. J’ai un petit différentiel de force entre les deux jambes, il faut donc que je le gomme. Si dans les semaines qui arrivent, ce déficit disparaît, pourquoi pas ? Je sais que dans le staff, tout le monde veut prendre son temps. Xavier sait ce qu’est une blessure au genou, il en a eu pas mal. Il ne veut vraiment pas se précipiter.

Pendant votre convalescence, Patrice Collazo a quitté le Stade rochelais. Comment l’avez-vous vécu ?

G.L. : C’était un peu comme un coup de tonnerre. On ne s’y attendait pas. On nous a simplement annoncé qu’il s’en allait. Il a fait son choix.

Jason Eaton endosse un nouveau rôle, celui de coordinateur entre le groupe et le staff. Mesurez-vous déjà son impact ?

G.L. : Ce n’est que le début. Je pense qu’il peut beaucoup apporter car il est très proche des joueurs. Il nous connaît tous assez bien, ainsi que le staff. C’est une personne de confiance pour l’effectif et le staff. Je pense que s’il y a des informations à faire remonter du staff vers les joueurs ou inversement, il sera parfait.

Avant votre blessure, vous aviez été appelé pour les test-matchs d’automne, avec votre première sélection contre le Japon. La Coupe du Monde 2019 occupe-t-elle une place dans votre tête ?

G.L. : Je ne pense pas à ça pour l’instant. Je pense à récupérer toutes mes capacités, à être compétitif avec mon club. J’avais plus une place de blessé ou de supporter en fin de saison que celle de joueur. Quand on vit une blessure comme ça, on n’est pas à l’écart mais on ne fait plus grand chose avec l’équipe. Là, j’ai repris l’entraînement avec eux. Ça fait du bien de s’entraîner avec le groupe, d’avoir les mêmes horaires. Il y a quelques mois, des fois, on ne se croisait presque pas ! Donc non, la Coupe du Monde, je n’y pense pas.

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