Steyn : "Clermont est probablement la seule équipe constante cette saison"

Rugbyrama : Face à Agen, vous avez été titularisé à l’arrière pour la première fois sous les couleurs du MHR. Comment jugez-vous votre prestation ?

François Steyn : Je pense avoir bien joué et je suis content d’avoir pu marquer mon premier essai cette saison. Cela faisait longtemps (sept mois, NDLR) que je n’avais pas scoré. Mais j’ai aussi commis quelques erreurs. C’est normal car cela faisait trois ans que mais je n’avais pas joué numéro 15 et je pense donc que ça ne peut aller que mieux sur les prochains matchs.

Avez-vous en mémoire votre dernier match disputé en numéro quinze avant celui-ci ?

F.S : Oui, c’était au Japon avec les Toshiba Brave Lupus. J’ai joué toutes mes rencontres à l’arrière là-bas lors de la saison 2015/2016 (dix matchs, deux essais). J’ai également évolué parfois à ce poste lors de mon passage au Racing 92 (2009-2012) et au début de ma carrière chez les Sharks.

Je n’ai jamais eu le luxe de choisir un poste

Vous n’avez jamais caché vos réticences à glisser du centre vers le poste de numéro dix. Est-ce le même sentiment pour quand vous passer à l’arrière ?

F.S : Je pense qu’il est plus facile pour moi de passer arrière que numéro dix, après avoir très longtemps évolué centre. Car il est difficile de changer de position pour jouer à l’ouverture, si vous n’avez pas beaucoup d’heures d’entraînement au poste. Il faut organiser le jeu de l’équipe, beaucoup parler et bien jouer. Il y a moins de changements quand vous passez arrière.

Pour la première fois depuis votre arrivée à Montpellier, vous ne semblez plus être incontournable au centre, avec l’émergence du jeune Arthur Vincent ou l’arrivée de Johan Goosen. Comment le vivez-vous ?

F.S : Je n’ai jamais eu aucun problème avec la concurrence. Ce n’est pas à moi de décider, c’est le travail des entraîneurs de faire des choix. Je n’ai jamais eu le luxe de choisir un poste.

Avez-vous désormais récupéré tous vos moyens physiques après votre blessure ?

F.S : Il n'y a pas eu de problème après ma blessure au biceps face à Toulouse. J’ai juste du prendre le temps de travailler pour revenir en forme. Plus que celui qui était prévu. Et aujourd’hui je me sens bien.

Comment jugez-vous la situation comptable de votre équipe et son niveau de jeu ?

F.S : La victoire à Agen a fait du bien au groupe sur le plan de la confiance après trois défaites consécutives. Et aussi au classement, même si nous ne sommes pas encore dans le Top 6. Après, au niveau de notre jeu, je crois qu’on peut encore grandement s'améliorer. Nous avons traversé une période difficile et nous devons juste travailler dur pour progresser. C’est ce qu’on a fait durant la trêve et nous continuons au quotidien.

Que manque-t-il encore à Montpellier pour faire évoluer son rugby et monter en puissance ?

F.S : Je ne pense pas que quelque chose doit changer, je le répète, il faut juste travailler encore plus dur ! Nous avions de nombreux joueurs blessés, mais les mecs reprennent des forces et reviennent en forme. On enregistre de nombreux retours (Picamoles, Fall, Galletier, Nariashvili, Chilachava, Camara et Goosen face à Clermont). Alors je pense que tout ira bien désormais.

Pensez-vous l’équipe capable de passer avec succès son crash-test face à Clermont ?

F.S : Clermont est une très bonne équipe et ils vont très bien en ce moment. Ils sont leaders et sont impressionnants chaque week-end. Après, tant que l’équipe se donne à 100%, que pouvons-nous faire de plus ? Nous devons juste penser à ça : livrer le meilleur de nous-mêmes et jouer en équipe. Ce choc sera difficile à remporter mais je suis impatient de le jouer.

Ils sont probablement la seule équipe de cette année à afficher des performances constantes semaine après semaine

Votre regard sur les atouts des Clermontois ?

F.S : Ils forment une bonne équipe et ont de très belles individualités à tous les postes. Ils sont très dangereux. On dirait qu'ils ont trouvé le bon équilibre cette saison et prennent souvent de bonnes décisions sur leurs matchs. Ils sont probablement la seule équipe de cette année à afficher des performances constantes semaine après semaine.

Quelles seront les clés du match pour le MHR ?

F.S : Nous savons tous que les Clermontois commencent très bien leurs rencontres et que si vous les laissez jouer dès le début, le score vous échappera, certainement jusqu’au bout car ils finissent aussi fort. Alors si nous pouvons également bien démarrer notre rencontre, en étant de suite présent mentalement et physiquement sur l’entame, je pense que ce sera un bon match équilibré.

Personnellement, vous ne sembliez, de l’extérieur, plus très heureux à Montpellier en début de saison. Avez-vous passé des moments difficiles ou eu une remise en question ?

F.S : Non sincèrement tout allait bien. C’est juste que je hais la défaite et que je fais la tête quand je suis blessé !

Quel est votre état d’esprit aujourd’hui ? Etes-vous prêt à aller à la fin de votre contrat avec Montpellier ?

F.S : Je me sens bien et oui, j’honorerai mon contrat jusqu’à la fin (juin 2020).

Le fait que votre ami Ruan Pienaar reste l’an prochain est-il important à vos yeux ?

F.S : Je suis heureux qu’il reste. C’est aussi une très bonne chose pour Montpellier car Ruan a été très bon pour l’équipe et a joué toutes les semaines (un seul match raté toutes compétitions confondues).

Pour finir, la Coupe du monde au Japon avec les Springboks est-elle toujours dans un coin de votre tête ?

F.S : Je pense qu’ils ont de bons joueurs et je ne crois pas que je sois dans leurs plans.

Propos recueillis par Julien Louis