Collazo à La Rochelle, un bilan qui ne laisse personne indifférent

  • La Rochelle coach Patrice Collazo
    La Rochelle coach Patrice Collazo
Publié le Mis à jour
Partager :

TOP 14 - Le match entre La Rochelle et Toulon, samedi, sera le théâtre du retour de Patrice Collazo dans un stade où il a évolué sept ans. L'occasion de s'intéresser à ce qu'il aura construit et laissé. Des résultats, une exigence, des internationaux ainsi qu'une dynamique de croissance. Tout en gardant des relations fortes avec certains joueurs.

Entre son dernier match avec La Rochelle à Marcel-Deflandre et son retour dans cette même enceinte avec Toulon, samedi, il se sera écoulé 365 jours dans la vie de Patrice Collazo, mais aussi dans celles des joueurs du Stade rochelais et des 16 000 personnes du stade. Hasard du calendrier que la date de ce retour ? Clin d’oeil à l’histoire ? Peu importe en fait. Les retrouvailles entre Patrice Collazo et les fidèles des Jaune et Noir, chacun le voit à sa façon. Important ou anecdotique. L’accueil, lui, risque d’être unanime. "Le public a de la mémoire et sait ce qu’il lui doit. Je pense que Patrice Collazo sera applaudi quand il fera son entrée sur la pelouse", pense Laurent Leplomb, l’un des présidents d’un des groupes de supporters, Agir avec le XV. Seul l’avenir le dira.

Ce que l’on peut d’ores et déjà dresser du passage du Varois en Charente-Maritime, c’est le rapport de proximité particulier créé entre lui-même et l’institution, toujours défendue et prioritaire dans son esprit. "Les hommes passent, l’institution reste", disait-il. Arrivé du Racing 92 à l’intersaison 2011, où il venait de remporter le titre de champion de France avec les Espoirs, Patrice Collazo posait ses valises dans un club tout juste relégué de Top 14. Avec Fabrice Ribeyrolles, parti en 2014 - peu après l’arrivée de Xavier Garbajosa -, il a, durant trois saisons de Pro D2, cimenté les pierres d’un travail d’exigence.

La montée en Top 14, obtenue en mai 2014, sera suivie du maintien du club dans l’élite la saison suivante (9e). Les performances se sont accumulées, telles les demi-finales de Top 14 et Challenge Cup en 2017, ou le quart de finale de Champions Cup de mars 2018.

Elément moteur

La notoriété croissante du travail du natif de la Seyne-sur-Mer est allée de pair avec celle du club, au sens large. Celle d’un entraîneur des avants devenu manager d’une formation reconnue en Top 14. Celle d’un club disposant de deux nouvelles tribunes, portant la capacité à 16 000 places, et d’un centre de performance abritant toutes les composantes sportives. Il a agi comme un élément moteur dans la croissance du club. Ce n’est pas son fruit personnel mais sa contribution y est sans aucun doute déterminante. "Nous sommes au maximum dans l’optimisation des espaces, nous ne pouvons pas pousser les murs", justifiait-il, début 2017, pour expliquer la nécessité de quitter Deflandre et de construire un centre de performance, non loin du stade.

Ce que Patrice Collazo laisse aussi, ce sont des internationaux. Uini Atonio, repéré lors d’un tournoi à Hong Kong et finalement arrivé à La Rochelle selon sa volonté en 2011, a été le premier sous son ère, le 8 novembre 2014, à porter la tunique bleue. Loann Goujon, Kevin Gourdon, Vincent Pelo, Mohamed Boughanmi, Dany Priso et Pierre Bourgarit l’ont imité ces dernières années parmi les avants. Pas mal. Le technicien s’en défendait d’ailleurs la semaine dernière sur Rugbyrama : "On me parle de spécialiste de la mêlée, mais excusez-moi, je pense avoir joué pilier. J'ai entraîné huit ans, parvenant à faire monter de jeunes joueurs dont certains sont devenus internationaux".

Ce furent des années exceptionnelles et d’émotions

Enfin, qu’est-ce qu’il retient, lui, le principal intéressé de sa vie rochelaise ? Il y a quelques semaines, pour l’émission Les Tontons sur Eurosport, Christian Califano le lui avait demandé. "Ce furent des années exceptionnelles et d’émotions avec des joueurs à potentiel qui sont arrivés en Top 14 et ont été internationaux dans la foulée, a répondu Patrice Collazo. Ce qu’il me reste aujourd’hui, ce sont des relations fortes avec les joueurs, liées à un affectif très fort (...). Ce qu’il me reste, ce sont les relations d’hommes. Il y a des choses qui sont sans intérêt et d’autres qui sont primordiales". Le sens de la formule qui fait mouche, Patrice Collazo l’aura aussi cultivé tout au long de ses sept ans à La Rochelle. Souvent drôle, juste et fin.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?