De Cromières : "Les phases finales en août étaient impensables"

  • Top 14 - Eric De Cromieres (Président de l'ASM Clermont Auvergne)
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TOP 14 - Auditeur attentif du discours du Premier ministre, le président clermontois s'interroge déjà sur la suite.

Que retenez-vous du discours du Premier ministre, en ce qui concerne le rugby ?

Eric de Cromières : Qu'on y voit un petit peu plus clair, mais pas beaucoup. Ce que je comprends, c'est qu'il n'y aura donc pas de phases finales en août.

Est-ce une bonne ou une mauvaise nouvelle ?

E.D.C. : Elle n'est ni bonne, ni mauvaise. Elle a simplement le mérite de nous donne un peu de visibilité. Jusqu'ici, on travaille sur une situation de crise et sans visibilité. Désormais, il y a encore beaucoup d'incertitudes, presque uniquement des incertitudes, mais ce petit peu de visibilité. A date, et sachant qu'il faudra aux secteurs médicaux puis sportifs entre 13 et 15 semaines pour remettre les joueurs individuellement, dans un premier temps, puis les équipes en état de jouer, les phases finales en août étaient impensables. Désormais, nous allons faire un peu de rétropédalage et réfléchir comment nous pourrons démarrer début septembre.

En septembre, faut-il jouer des phases finales et finir cette saison ou basculer tout de suite sur la saison prochaine ?

E.D.C. : Nous en discuterons mercredi, avec les autres présidents, lors de nos habituelles réunions. Il faut arrêter de repousser indéfiniment la reprise de la saison en cours. Parce qu'on ne fait que repousser l'incertitude. C'est impensable. Par ailleurs, il y a déjà suffisamment d'inconnues qui pèsent sur la saison prochaine sans en rajouter en le différant, ce qui le compliquerait encore.

Début septembre est une échéance a minima, selon les propres termes du Premier Ministre. Il demeure une grosse incertitude...

E.D.C. : Je le redis : il n'y a que des incertitudes. La principale : dans quelles conditions pourra-t-on reprendre ? Avec un huis clos total, ce qui nous pourra impensable, ou un huis clos adapté ? On pourrait imaginer un huis clos partiel et qui serait admissible pour les clubs. 5000 ou 6000 personnes dans les stades, par exemple, ce qui permettrait de respecter toutes les règles de distanciation. Quitte à imposer le port d'un masque. Cela me paraît envisageable.

Plusieurs présidents militent pour le maintien à l'arrêt des compétitions tant que le huis clos est déclaré, s'il le faut jusqu'à la trêve de noël. Et vous ?

E.D.C. : Je suis d'accord avec cette position. Des huis clos seraient inconcevables. Ils engendreraient des coûts sans aucune recette. C'est niet. Et je vais même plus loin : l’État, à terme, coupera les aides. S'il le faisait à partir du premier juin et que notre économie ne reprenait pas en suivant, donc sans compétition ou à huis clos, la plupart des clubs sans mécènes seraient en faillite entre septembre et octobre. Ce serait donc la fin du rugby professionnel. C'est aussi simple et brutal que cela.

C'est le cas pour l'ensemble des sports, dont le football...

E.D.C. : (il coupe) Rassurez-vous pour le foot, ils n'ont pas du tout les mêmes problématiques. Si on était, comme eux, assis sur des budgets constitués à 75 % de droits tv, on ne se poserait même pas ces questions !

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