Enivrez-nous pour la finale !

  • Top 14 - Toulouse - Clermont
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  • Top 14 - Pierre Mignoni (Lyon)
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Publié le Mis à jour
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TOP 14 - Point d’orgue d’une saison plus que pénible pour le rugby français, cette "finale de rêve" entre Toulouse et Clermont semble l’occasion rêvée par tout un peuple pour oublier tous ses problèmes, le temps d’une nuit magique à Saint-Denis. Messieurs, faites-nous rêver !

Toulouse-Clermont, c’est le vrai classique de ces vingt-cinq dernières années, et il ne sera faire affront aucun club que de l’affirmer. Pour la cinquième fois en effet dans ce quart de siècle, Haut-Garonnais et Auvergnats se retrouveront pour le dernier acte de la saison. Une régularité au plus haut niveau qui force le respect, bien sûr (les deux clubs demeurent les seuls du rugby français à n’avoir jamais connu la descente en deuxième division, faut-il le rappeler...), et récompense surtout les deux meilleures équipes de la saison, les deux seules à avoir occupé le fauteuil de leader au long de l’exercice 2018-2019 (Clermont lors de la phase aller et Toulouse pendant la phase retour, à une journée près). De quoi s’enthousiasmer, enfin ? Eh oui, pardi, avant que le pain quotidien du rugby français, ses incessantes luttes de pouvoir, ses faits divers et le chemin de croix attendu pour les Bleus au Japon ne vienne sous ramener à la triste réalité.

#FinaleTOp14 Aucun changement pour affronter les Toulousains #STASM #YellowArmy
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— ASM Rugby (@ASMOfficiel) June 14, 2019

Il n’est certainement pas un hasard si Pierre Mignoni, encore sous le coup de l’émotion après la défaite de son Lou contre Clermont, nous lâchait un vœu qui allait bien au-delà de la simple sportivité. "Sur l’ensemble de la saison, il n’y a rien à dire, c’est l’affiche qu’il fallait. Toulouse et Clermont sont deux équipes joueuses, et je pense pas qu’ils dénaturent leur système pour ce match, au contraire. J’attends un match spectaculaire, avec beaucoup d’intensité. Le rugby français a besoin d’une belle finale, d’une belle fête, et j’espère que ce sera le cas." Alors, tant pis pour la bienséance et plongeons à pieds joints dans ce shoot d’adrénaline, ce rail de bonheur, ce paradis artificiel que nous promet une finale dite "de rêve" entre les deux meilleures attaques du championnat, qui ont affolé tous les compteurs cette année. Oui, enivrez-vous, et surtout enivrez-nous...

Oppositions de styles

Cette affiche ? Elle est d’autant plus rêvée qu’elle aura le mérite d’une opposition totale de styles, entre le jeu plus posé de Clermontois qui raffolent de marquer sur des séquences courts, et des Toulousains jamais plus à l’aise que dans "le bordel", pour reprendre l’expression d’Ugo Mola. Deux styles de jeu symbolique de cultures de club foncièrement différentes, sur lesquelles on ne digressera pas plus avant, sous peine de réveiller les souverains poncifs. Reste que les joueurs des deux camps, qu’ils soient Jiff ou étrangers, comprennent et incarnent parfaitement l’histoire et la culture profonde de leurs institutions.

Top 14 - Pierre Mignoni (Lyon)
Top 14 - Pierre Mignoni (Lyon)

Alors, qui sera vainqueur ? Au vrai, peu importe. La balle au centre, et que le meilleur gagne, en espérant que le facteur fraîcheur ne sera pas aussi important que le redoutait Pierre Mignoni après la demi-finale. "Le fait que les Clermontois aient un jour de récupération de moins va peut-être peser, soufflait le manager du Lou. Pour tout dire, je ne trouve pas cela très normal. D’expérience, cette saison, je sais qu’il nous a toujours été beaucoup plus difficile de préparer les matchs avec une semaine de six jours que lors des semaines à sept jours. C’est le calendrier, on le connaît, mais c’est un peu dommage quant à l’égalité des chances. En décalant la finale d’une journée, avec 7 et 8 jours de récupération pour les finalistes, ça n’aurait pas été la même chose."

Fraîcheur : avantage Toulouse ?

Alors, faut-il comme Mignoni craindre que ce jour de récupération supplémentaire favorise les Toulousains qui semblent, en outre, bénéficier d’une profondeur de banc supplémentaire ? On peut en douter sachant que dans une finale, l’esprit est bien souvent supérieur à la matière… N’empêche que ce facteur aura fatalement son importance, tout autant que la mêlée fermée où les Toulousains devront résoudre le problème Slimani, le jeu au pied où les Clermontois devront rivaliser d’ingéniosité pour éviter la menace Kolbe, les lancements de jeu auvergnats, les contre-attaques toulousains, ainsi que les éventuelles maladresses et autres fautes d’indiscipline sur lesquelles basculent si souvent les finales, dont M. Garcès sera un juge d’autant plus impartial qu’il dirigera le dernier match de sa carrière en Top 14…

? C'est l'heure de la grande #FinaleTOP14 !
Découvrez sans tarder le XV de départ désigné par le staff toulousain pour affronter l'équipe de l'@ASMOfficiel, samedi à 20h45 au @StadeFrance ! #STASM
Tous derrière les Stadistes ! #GoST ?⚫️ pic.twitter.com/GxcxM1BsEz

— Stade Toulousain (@StadeToulousain) June 14, 2019

Alors, haut-les-coeurs et en route pour ce grand voyage, cette nuit d’ivresse, cette dramaturgie à quitte ou double qui fait le sel et la grandeur de notre rugby. Cette finale dont on ose espérer que ce Clermont-Toulouse sera la plus mémorable d’entre toutes, jusqu’à la prochaine. Mais pour l’heure, définitivement, il est celle de s'enivrer. De vin, de poésie ou de rugby, à votre guise...

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