Clermont - Toulon : un Classico et ça repart ?

C’est le nouveau derby ! Clermont-Ferrand contre Toulon, deux villes séparées par 540 kilomètres. On joue sur les mots et la LNR a voulu l’annoncer comme tel. En l’absence des voisins brivistes et cantaliens, il n’y avait plus que cela en stock. En tout cas c’est un classique de ces dernières années. Les deux finales européennes, la finale du Top 14 2017, les multiples faits de jeu et les déclarations d’après matches ont fait le sel de ce duel. Et ce sont souvent de très gros matches même si le "fanny" d’avril dernier à Mayol (49-0 !) a fait tâche…

Mais c’est déjà bien loin… "Ce qui est particulier c’est le passé, cela a été notre bête noire pendant des années, déclarait Morgan Parra. On a eu du mal mais on est passé contre eux en finale. Cela a été très dur. Cela reste un gros match pour nous et les supporters. Mais le risque c’est ça : affronter une équipe dans la difficulté qui cherche un match référence à l’extérieur. Ils n’ont rien à perdre en plus après avoir retrouvé le chemin de l’en-but contre Agen."

Il y a toujours un passif entre Clermont et Toulon

Samedi soir, le Michelin sera plein et la Yellow Army attend une réaction après la défaite à Bordeaux. Contre le rival toulonnais, les supporters veulent la gagne. Les joueurs le sentent aussi, ce n’est pas un match comme les autres. "Retrouver ce stade avec son ambiance, c’est une joie, expliquait Rémy Grosso. Là face à Toulon, cela va être encore un cran au-dessus. On ne va pas dire que c’est un derby mais il y a toujours un petit passif entre Clermont et Toulon. Pouvoir basculer directement sur une grosse affiche après la défaite à Bordeaux c’est sûr que l’on se remet directement dans le bain. Si tous les week-ends ce sont de grosses affiches, là, cela va être une atmosphère au-dessus."

Un leader qui n'est plus invaincu

Ce choc doit permettre aux Clermontois de se retrouver collectivement et de gagner en maîtrise. Et en patience… "C’était un accident, oui et non, car on savait que l’UBB nous attendait, rappelle Rémy Grosso. Cela nous a montré que l’on n’était pas imbattable même si on le savait… On a basculé sur Toulon, on connaît les qualités de cette formation et il faut se méfier des équipes qui "dorment" un peu à l’image de Montpellier ou autre qui ont des ambitions et qui ont de grands joueurs capables de sortir de gros matches."

Face à Savea, Fekitoa ou Tuisova, l’ancien Castrais sait qu’il faudra contrer cette puissance physique pour exister. "C’est une équipe dense dans toutes les lignes. Toulon c’est une grande équipe. Elle n’est pas dans les clous au classement mais si on n’est pas attentif elle peut nous jouer un mauvais tour. Que ce soit sur les ailes, au milieu ou même devant on sait que ça va taper."

Après avoir battu Paris et le Racing 92, c’est un autre gros qui se présente au Michelin. Mais Toulon a quelque chose que les autres n’ont pas… "C’est un gros test pour nous car Toulon monte en régime et a capitalisé de la confiance contre Agen, expliquait Franck Azéma, l’entraîneur des Jaune et Bleu. C’est particulier, il y a pas mal de joutes dans le passé qui font qu’il y a une histoire particulière avec le RCT. C’est bon et c’est bien de s’appuyer sur cette ferveur populaire. Mais ce qui va compter c’est ce que l’on va faire sur le terrain. Je sens qu’il y a une certaine tension chez les joueurs mais elle est bonne, c’est de l’énergie. Et il faudra la lâcher samedi soir au coup d’envoi et pas avant." Le volcan auvergnat n’a plus qu’à se réveiller pour accueillir Toulon, son meilleur ennemi.