Urios : "On ne gagne jamais les titres sur le jeu"

  • Top 14 - Christophe Urios (Castres)
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TOP 14 - Ex-boss de Castres, champion de France sortant et futur manager de Bordeaux-Bègles où se joueront les demies finales, Christophe Urios nous livre les clés de ces deux chocs du Top 14 en passant au crible chacun des prétendants au titre. Il nous livre dans le même temps les enseignements qu’il a récolté au gré de sa riche carrière.

Midi Olympique : Quelles sont les forces du Stade rochelais ?

Christophe Urios : Ils sont très solides en conquête et en défense, comme ils l’ont montré le week-end dernier. Ensuite, ils ont des joueurs décisifs : Atonio, Alldritt ou Gourdon qui revient à un très bon niveau. Derrière, leur champ profond est très dangereux. C’est une équipe de possession, qui a besoin de porter le ballon même si je trouve qu’ils ont beaucoup gagné en alternance cette année avec Ihaia West à l’ouverture et Jono Gibbes à la tête du staff. Les Rochelais me semblent mieux armés que les années précédentes.

Passons à Toulouse. Par le passé, on avait l’impression que cette équipe déjouait quand on lui imposait un combat intense. Mais leur victoire à Castres, au terme d’un match fermé, montre que les choses ont changé…

C.U. : Bien sûr. La grande force de Toulouse ce n’est pas que le jeu puisqu’ils ont toujours bien joué. Mais la grande différence aujourd’hui, et ce que j’admire, ce qui me plaît dans le rugby, c’est l’état d’esprit. Les Toulousains ont gagné à la Rochelle au terme d’un match très défensif, en étant très rudes sur leurs plaquages. Ils sont devenus durs. Surtout devant. Ils ont mis la priorité sur le combat et je crois qu’un garçon comme Jerome Kaino leur apporte sa culture du combat, du travail, de la précision… On les sent comme ça. On sent ce très bon esprit qui fait la différence avec les années passées.

Dans l’autre demi-finale, le fait de retrouver Lyon en demie prouve que cette équipe continue à grandir ?

C.U. : Je suis assez d’accord avec Franck Azéma qui pense qu’il faut arrêter de dire que Lyon grandit. Lyon est déjà un grand. Quand on voit leur recrutement, le travail effectué, leur profondeur d’effectif… Ce n’est pas une équipe de jeunes mecs ! C’est vrai, cette équipe est jeune dans sa construction mais elle dispose de moyens colossaux. Bien sûr, ce n’est pas facile de se qualifier. Ni de retourner en demie l’année d’après. Mais pour moi, ce n’est pas une surprise de voir Lyon à ce niveau. Je trouve même que Lyon ressemble à Clermont, de la même façon que Toulouse ressemble à La Rochelle. Cette année, il n’y aura pas d’opposition de style en demie.

Qu’avez-vous appris au cours de toutes les phases finales que vous avez disputées en tant qu’entraîneur ?

C.U. : Dans des contextes aussi anxiogènes, il ne faut surtout pas essayer de réinventer le rugby. Il faut mettre en place le rugby que l’on pratique toute la saison. Quand on invente des trucs, on perd souvent les joueurs. On peut imaginer un lancement spécial, parce que l’on a vu quelque chose à la vidéo. Mais par expérience, je peux vous dire que ce n’est pas celui-là qui te fait gagner le match. En revanche, tu gagnes si tes joueurs ont les idées claires, que ta conquête est solide, ta défense agressive, ton équipe disciplinée, que ton banc apporte… Les choses simples. Je crois même que l’on ne gagne jamais les titres sur le jeu…

Retrouvez l'intégralité de l'entretien sur www.midi-olympique.fr

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