Heem : "L'Europe est une porte d'entrée vers le monde"

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TOP 14 - Arrivé de Worcester, Bryce Heem (30 ans) a joué six matchs avec le RCT cette saison, et reste surtout sur quatre titularisations depuis son retour de blessure. Jusqu'alors méconnu du grand public, l'international à VII néo-zélandais, qui n'a découvert le XV qu'en 2014, est l'une des très bonnes surprises de cette première moitié de saison, à Toulon, où il s'est engagé pour deux saisons.

Rugbyrama : Bryce, vous jouiez à VII jusqu'en 2014, avant de rejoindre les Chiefs de Waikato puis Worcester. Pourriez-vous brièvement nous raconter votre parcours ?

Bryce Heem : Tout d'abord, je suis originaire de Nouvelle-Zélande : j'ai donc commencé par découvrir le rugby à XV, comme de nombreux enfants (sourire). Mais arrivé à l'âge adulte j'ai démarré le VII. Là tout est allé assez vite, et je suis devenu international néo-zélandais. J'ai alors joué deux saisons et demi avec la sélection. Mais une blessure à l'épaule m'a freiné. Je me suis soigné, mais je n'ai redisputé qu'une seule étape du circuit mondial, puis les jeux du Commonwealth en 2014. Ensuite j'ai choisi de me projeter à 100% dans ma carrière de XV. C'était difficile, mais c'était une bonne décision. Je pense que j'avais fait mon temps à VII et je voulais vivre mon rêve de joueur de rugby à XV.

Vous rejoignez alors les Chiefs, en Super Rugby...

B.H. : En effet, les Chiefs me proposent un contrat, et je découvre le Super Rugby, en 2014/2015. Finalement, au terme de la saison j'ai eu l'opportunité de signer à Worcester et j'ai foncé. Avec ma femme nous avons toujours voulu voyager. Et être joueur de rugby m'offrait l'opportunité de le faire, non pas simplement en vacances, mais de manière durable. L'Europe est une porte d'entrée vers le monde, alors que la Nouvelle-Zélande, même si c'est un magnifique pays, est à 20 heures de tout autre pays. C'était donc une occasion à ne pas manquer. Et cet été Toulon m'a contacté, et me voici en France (sourire).

Justement, pourquoi être venu à Toulon, plus qu'ailleurs ?

B.H. : J'ai joué quatre saisons en Angleterre et j'étais prêt pour du changement. Avec ma femme nous venions d'avoir une fille, qui a 8 mois désormais, et nous voulions vivre une nouvelle aventure. Nous adorons voyager, et nous voulions découvrir la France. Nous n'étions venus qu'en week-end en amoureux et on avait beaucoup apprécié. Alors j'ai dit à mon agent que j'aimerais signer en France. Il m'a dit que Toulon pourrait être intéressé. Je n'ai pas hésité. C'est une partie du monde tellement belle... Puis après quatre ans en Angleterre où il fait si froid, vivre à Toulon est incroyable. Ç'a été un gros argument pour moi (sourire) !

Et finalement, la vie française ?

B.H. : Je suis très heureux à Toulon. L'été était incroyable évidemment, mais l'hiver est également agréable. J'apprécie chaque jour un peu plus ma vie française. Maintenant, il me tarde de rapidement parler votre langue, ça me permettra de m'intégrer encore davantage. Ça m'aidera notamment à comprendre plus précisément la culture. Malheureusement, quand tu ne parles qu'Anglais, apprendre le français est un vrai casse-tête. J'ai toujours entendu que passer du français à l'anglais était accessible, mais que passer de l'anglais au français pouvait être une vraie corvée... je comprends pourquoi depuis cet été (rires) !

Avant de rejoindre Toulon, que représentait le RCT à vos yeux ?

B.H. : La réputation de Toulon n'est plus à faire : c'est un gros club, connu dans le monde entier. Le RCT a tout gagné, donc c'est forcément une petite pression de signer ici mais également une immense fierté. Personnellement je voulais à tout prix jouer dans une top division européenne. C'est désormais chose faite avec le Top 14, et j'espère avoir l'opportunité de découvrir la Champions Cup, la saison prochaine, avec Toulon.

Top 14 - Bryce Heem (Toulon)
Top 14 - Bryce Heem (Toulon)

Depuis quatre matchs vous évoluez à l'arrière, alors que l'on vous savait davantage ailier avec Worcester. Est-ce un poste que vous connaissiez ?

B.H. : J'ai joué arrière quand j'étais très jeune, mais ça n'était pas arrivé depuis des années. Je joue ailier depuis longtemps, mais finalement ce n'est pas si différent que ça. On nous demande une couverture du terrain, des relances, un sens du placement en attaque, de la précision dans les aires... Ce sont des skills qu'on partage, arrières et ailiers, donc je ne suis pas complètement perdu. Puis j'apprécie de jouer en quinze et le rugby reste le rugby (rires). La seule véritable différence concerne le jeu au pied. J'aimerais progresser sur ce point et je travaille beaucoup.

Quels objectifs vous êtes-vous fixés en rejoignant Toulon ?

B.H. : J'ai un parcours atypique, je ne me fixe pas d'objectif chiffré ou de "but ultime" à atteindre dans une carrière. Ce qui m'importe c'est de continuer à m'éclater sur le terrain, à apprendre des choses à chaque entraînement, à me faire plaisir avec les mecs et être performant pour l'équipe.

Vous ne rêvez donc même pas d'une éventuelle sélection à XV ? On sait que vous avez un passeport samoan...

B.H. : Je suis né et j'ai grandi en Nouvelle-Zélande, pour autant j'ai également un passeport samoan, en effet, d'où mon papa est originaire. Mais ayant joué avec la sélection néo-zélandaise à VII, la question ne se pose pas (sourire). Puis il faut être lucide, à 30 ans, je pense que les Blacks ça va être difficile (rires). Plus sérieusement j'ai certainement manqué l'opportunité de découvrir le rugby à XV international, mais c'est ainsi, ce n'est pas grave. Je suis heureux d'être à Toulon. Le rugby à XV, s'il ne m'a pas offert de carrière internationale, m'a malgré tout permis de voyager à travers le monde. C'est déjà magnifique.

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