Serin : "Ma dernière saison ? Nulle"

  • Baptiste Serin (Bordeaux)
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  • Top 14 - Baptiste Serin (Bordeaux) contre le LOU
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  • Xv de France -Baptiste Serin pendant le Test Match contre la Nouvelle-Zélande
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  • Top 14 - Baptiste Serin (Bordeaux) contre Clermont
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TOP 14 - Étincelant de spontanéité et de fraîcheur lors de son éclosion en 2016, Baptiste Serin a vécu l'an passé une saison cauchemardesque. Lui, avec beaucoup de lucidité et d'honnêteté la qualifie de "nulle". Aujourd'hui, il a retrouvé le chemin de la performance et choisi de s'engager avec le RC Toulon dès la saison prochaine. Entretien.

Rugbyrama : Comment avez-vous vécu la saison dernière ?

Baptiste Serin : Elle a été longue, particulièrement longue. Je n'ai pas pu enchaîner les matchs durant les six premiers mois avec mon club. J'ai commencé à vraiment jouer régulièrement à la sortie du Tournoi des 6 Nations car Yann Lesgourgues s'était fait les croisés. Ça m'a permis de jouer sur toute la fin de saison, de retrouver un peu de sensation, de me vider la tête. Par chance, j'ai pu faire la tournée d'été où je me suis posé beaucoup moins de question. Et j'ai entamé cette saison complètement différemment. J'ai souhaité attaquer tambour battant, sans trop réfléchir.

Comment expliquez-vous la perte de votre spontanéité la saison dernière ?

B.S. : A force de me taper la tête contre le mur pour essayer de bien faire, j'ai perdu ce qui faisait ma force : c'est à dire jouer et ne pas me poser de question. C'est ce que j'ai tenté de refaire en début de saison et je vois que ça marche. J'ai le sentiment d' être sur le bon chemin.

Votre spontanéité sur le terrain, ne l'aviez-vous pas également perdue en dehors ?

B.S. : Oui, un peu. J'avais une sorte de mal-être. Vous voyez bien que je suis un peu différent avec vous aujourd'hui que lorsque qu'on s'est vu durant le dernier Tournoi des 6 Nations. Aujourd'hui, je sens que je suis maître de ce que je peux maîtriser. L'an passé, je n'avais aucune maîtrise ? J'étais focalisé sur cette préparation physique qui ne m'allait pas du tout. Je ne me sentais pas en forme et j'étais dans l'incapacité d'enchaîner. Je faisais trois actions, j'étais mort. Ça ne m'était jamais arrivé avant. Aujourd'hui, j'ai remis les compteurs à zéro et fait une vidange mentale. J'avais quand même un bon seau de vinaigre à purger.

Top 14 - Baptiste Serin (Bordeaux) contre le LOU
Top 14 - Baptiste Serin (Bordeaux) contre le LOU

Comment jugez-vous votre saison dernière ?

B.S. : Nulle ! J'avais été habitué à jouer presque 35 matchs sur mes deux premières saisons. L'an passé, j'en ai disputé 18, donc cinq ou six comme remplaçant.

Mais 35 matchs, même pour un jeune joueur, n'est-ce pas trop ?

B.S. : C'était à mes débuts, je ne me posais pas la question. Et puis, cela m'a permis d'aller en Argentine pour la tournée en 2016. Je ne connaissais même pas le projet et ça reste encore aujourd'hui mes meilleurs matchs en équipe de France. C'était peut-être la fraîcheur de la première fois mais quand même...

Xv de France -Baptiste Serin pendant le Test Match contre la Nouvelle-Zélande
Xv de France -Baptiste Serin pendant le Test Match contre la Nouvelle-Zélande

Mais qu'est ce qui a changé par rapport à l'an passé puisque tout le monde s'accorde à souligner votre excellent début de saison ?

B.S. : La saison dernière m'a beaucoup servi. Si je ne vis pas cette situation l'an dernier, je ne fais peut-être pas le même début de saison. C'est un mal pour un bien. Mentalement, c'était compliqué. Je voyais tout le monde me passer devant. Surtout, je les voyais passer devant sans que je puisse jouer, c'est ce qui m'agaçait le plus. Si au moins, j'avais pu jouer... J'avais l'impression d'être impuissant. Je me suis donc remis en question.

C'est à dire ?

B.S. : Je me suis beaucoup plus investi dans la stratégie avant les matchs pour prendre un peu plus les choses en main. Je pense avoir beaucoup progressé dans le leadership à Bordeaux car on m'a donné un peu les clés avec Jeff Poirot. Le rôle de buteur m'a apporté plus de responsabilité.

Et en quoi la tournée en Nouvelle-Zélande vous a-t-elle aidé à retrouver aussi votre niveau ?

B.S. : J'y suis allé sans me poser de question, encore une fois. Je n'ai rien calculé, j'ai foncé. Jacques (Brunel) m'avait dit : "retrouve ta spontanéité, mets de la vitesse partout". J'ai donc joué libéré. Certes, on a pris trois claques mais on a montré des bonnes choses. Je suis sorti de cette tournée un peu énervé, notamment parce qu'on avait été bon en défense durant le Tournoi et là on s'est fait transpercer trop facilement.

Le fait de clarifier votre avenir vous a-t-il également aidé à retrouver votre niveau ?

B.S. : Je me suis posé des questions durant les vacances. Je savais que je devais prendre une décision. J'avais ciblé trois clubs (Montpellier, Stade français et Toulon, ndlr) que j'ai rencontrés. Je voulais absolument prendre ma décision avant le début de cette tournée.

Top 14 - Baptiste Serin (Bordeaux) contre Clermont
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Mais votre décision de quitter l'UBB date-t-elle de votre période de réflexion durant l'été ?

B.S. : Oui, mais cela s'est fait un peu plus tard finalement. Après certains matchs comme contre Montpellier, c'était clair dans ma tête : il fallait que je parte. Je me disais mais ce n'est pas possible, on y arrivera jamais. Ce match contre Montpellier, c'était une purge. Je n'ai pas peur de le dire. J'en avais parlé avec Laurent Marty. Et puis après certaines performances abouties, le doute revenait. Finalement, j'ai décidé de signer à Toulon, j'en suis ravi. Mais je ne suis pas encore parti de l'UBB, j'ai envie de faire partie de cette génération de joueurs ayant réussi à qualifier le club en phase finale, ce qui n'est encore jamais arrivé.

Pourquoi aviez-vous envie de changer ?

B.S. : Ça fait dix ans que je suis à l'UBB, j'ai envie de me mettre en danger. J'ai choisi un club où il y a pas mal de concurrence. J'avais besoin de me confronter à ce qui se fait de bien, de très bien. Toulon est aussi un peu en danger actuellement et ça me plaît de me lancer dans cette aventure.

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