Couilloud : "Ça me démange d’être sur le terrain"

  • Top 14 - Baptiste Couilloud (Lyon)
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TOP 14 - Victime d’une fracture de la malléole externe gauche avec rupture ligamentaire le 29 septembre dernier, Baptiste Couilloud a pu participer à ses premiers entraînements collectifs. Le retour à la compétition se précise pour le demi de mêlée du LOU et des Bleus.

Rugbyrama : Rien que de retrouver le chemin de l’entraînement collectif, ça doit être un soulagement ?

Baptiste Couilloud : Oui c’est un soulagement. Je suis déjà très content de retrouver de bonnes sensations. Après je n’ai pas fait d’entrainements complets avec le collectif, jamais avec beaucoup d’intensité en tant que numéro neuf. Aujourd’hui, je ne suis pas non plus prêt pour jouer un match de Top 14. Je ne suis donc pas encore totalement rétabli.

Avez-vous un match en tête en guise de date de retour ?

B. C. : Honnêtement, non. Il faut faire en fonction de mon état de santé et de mon ressenti. Je sais ô combien j’ai galéré pour me remettre sur pied donc maintenant je prends le temps. Bien sûr que j’ai envie de revenir le plus rapidement possible mais c’est un choix et une décision qui se prendra en concertation avec le staff pour que ce ne soit pas négligé. J’ai eu quelques complications mais je pense que je suis dans les clous de ce qui était annoncé. J’aurais pu revenir plus rapidement mais on est quand même dans les temps.

Comment avez-vous vécu ces mois écoulés ?

B. C. : Pour ne rien vous cacher, cela faisait trois ans que je ne coupais pas vraiment avec le rugby et que j’étais vraiment à fond, que je jouais presque tous les week-ends. Forcément au bout d’un moment, on sent que ça nous pend au nez. Très clairement, j’étais préparé à ce que ce genre de blessure arrive donc dans un premier, je n’étais pas non plus abattu. Je sais que ça allait être une période difficile mais j’ai pris ça dans le sens où j’allais pouvoir en profiter pour consacrer du temps sur autre chose. Bien sûr qu’après, la frustration prend vite le dessus parce que l’on a envie de retourner sur le terrain et on ne peut pas se contenter de regarder le match dans les tribunes. Ça a été difficile parce que j’ai eu une période d’immobilisation qui a été longue. J’ai passé plus de trois mois dans le plâtre.

Pour Baptiste Couilloud : "Jouer une demi-finale de TOP 14 devant ma famille, il y avait rien de plus beau".

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Être éloigné des terrains, on s’en relève mais quand tu es privé de ton autonomie, c’est ce qui est le plus difficile, d’autant plus pour un sportif. J’ai une personnalité qui fait que je suis assez actif, qui nécessite de bouger tout le temps. Quand on voit le parcours de mes coéquipiers et les matches qu’ils ont eu la chance de jouer, forcément qu’en tribune ça me démangeait. Depuis de longs mois, je n’ai qu’une envie, retrouver le pré avec eux. C’est une période qui m’a aidé à me construire mentalement. J’ai vu les choses différemment, je me suis remis en question sur ma façon d’aborder certaines situations. Maintenant il faut que je remette le pied sur le terrain et j’ai vraiment envie d’y aller.

Depuis le début de votre carrière, votre ascension a été rapide. On peut donc penser que cette période était une forme d’apprentissage ?

B. C. : Oui, aussi mais ça ne m’a jamais chamboulé que ce soit allé vite. Je me rendais tout de même bien compte que, physiquement, je commençais à saturer. J’enchainais les blessures, je ne revenais jamais à 100% donc on se rend compte que, physiquement, on n’est pas au top et que ça va péter à un moment ou un autre. Cette période m’a fait du bien pour me ressourcer et me régénérer que ce soit physiquement ou mentalement.

On vous a vu vivre les matches de manière très intense depuis les tribunes, vous êtes resté proche de l’équipe pendant cette période ?

B. C. : Ça a été difficile au début. J’ai regardé pas mal de matches de loin parce que cela m’attristait presque de ne pas pouvoir contribuer et participer. Après, il y a eu un moment où il fallait que je retrouve un peu l’odeur de l’herbe. Ça me laisse toujours un sentiment d’excitation. Ça me démange d’être sur le terrain en ce moment, très clairement.

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Vous "retrouvez" une équipe classée troisième et qui a fait un super parcours pendant votre absence. Comment vous voyez cela ?

B. C. : Ce qu’ils ont fait, c’est très costaud. Ils ont enchainé des matches de très haut niveau et c’est pour ça que nous, les blessés, on a envie d’y participer pour prendre part à la joie qu’ils ressentent après les victoires.

Comment évaluez-vous justement le potentiel de cette équipe ?

B. C. : Je pense qu’aujourd’hui on a vraiment des joueurs de qualité. Après, je pense que l’on est capable de tout mais le championnat, sous sa forme, ne laisse pas la possibilité de prédire quoi que ce soit. On a les capacités et les armes pour rivaliser avec n’importe qui.

La "chance" de cette équipe, c’est de justement pouvoir enregistrer des retours comme le vôtre à ce stade de la saison ?

B. C. : Ce qui est important de dire, c’est qu’ils n’ont pas eu besoin de nous pour faire de bons résultats. La difficulté va être de retrouver notre place pour s’insérer dans le collectif. Ça va être très intéressant pour la dynamique de groupe parce que l’on va amener de la fraicheur et beaucoup de sourires. Mais il va falloir que l’on soit en capacité de refaire notre trou.

Top 14 - Baptiste Couilloud (Lyon) contre Toulouse
Top 14 - Baptiste Couilloud (Lyon) contre Toulouse

Ce qui peut prendre du temps…

B. C. : Oui, et je m’en rends compte aujourd’hui. Je vois l’équipe qui tourne et si je veux pouvoir intégrer le groupe, je n’ai pas le choix que d’être au niveau tout de suite. Il faut que je me refasse ma place et très clairement je repars de loin. Tant mieux, je suis obligé d’être exigeant avec moi-même. Ceux qui jouent à mon poste aujourd’hui ne vont pas me laisser la place facilement. Si j’ai l’opportunité de jouer, à moi d’être le plus performant possible pour montrer que je suis en capacité de rivaliser avec eux, et au moins d’avoir le même niveau qu’eux. J’ai confiance en moi mais je sais que ce ne sera pas une chose facile.

Des discussions ont été entamées avec le club mais c’est au stade de projections

Vous comptez 3 sélections avec les Bleus, et l’on est à quelques mois de l’annonce de la liste pour la Coupe du Monde. Y pensez-vous ?

B. C. : Aujourd’hui je suis vraiment focalisé sur mon état de santé et ma reprise avec le club. Soyons lucides, j’ai énormément reculé dans la hiérarchie des demis de mêlée en France. C’est normal. Ceux qui ont joué ont été plutôt performants. Il faut que je refasse de bonnes performances en club et que je fasse les choses dans l’ordre. Aujourd’hui, mes chances sont infimes de retrouver l’équipe de France rapidement. Ce n’est pas la peine de se prendre la tête avec ça. Il faut que je fasse les choses dans l’ordre en accordant beaucoup d’importance au club et puis si quelque chose doit arriver, je prendrais ça avec beaucoup de plaisir et de détermination. Pour l’instant ce n’est pas à l’ordre du jour.

Vous serez en fin de contrat en juin 2020 avec le LOU, tandis que plusieurs de vos coéquipiers issus de la formation ont déjà prolongé. Quel est votre état d’esprit ?

B. C. : Aujourd’hui, c’est exactement la même chose que pour la sélection. Ce n’est pas la priorité pour moi. Mon état de santé est plus important, comme mon retour sur les terrains. Il y a eu bien sûr des discussions qui ont été entamées avec le club de Lyon mais c’est au stade de projections. On n’est pas allé très en profondeur. Tout se déroule normalement. Il n’y a pas d’urgence et puis à moi aussi de prendre le temps de voir toutes les possibilités qui s’offrent à moi. D’abord, c’est mon retour sur les terrains et on en discutera après.

Voir Félix Lambey ou encore Dylan Cretin prolonger, c’est un signe du club...

B. C. : Je trouve qu’en tout cas, pour le club de Lyon, c’est une très bonne chose que les jeunes joueurs formés au club et à potentiel poursuivent l’aventure. Après, à moi, en temps voulu, de prendre la bonne décision pour moi, tout simplement.

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