Audebert : "Cette saison sera celle de la consolidation"

  • L'ancien troisième ligne de Clermont, Alexandre Audebert, en 2011
    L'ancien troisième ligne de Clermont, Alexandre Audebert, en 2011
  • Top 14 - L'équipe de Clermont
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  • Challenge Cup - Greig Laidlaw (Clermont) avec la Coupe
    Challenge Cup - Greig Laidlaw (Clermont) avec la Coupe
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TOP 14 - Deux semaines après avoir clos une très belle saison, il est déjà intéressant de se tourner vers la prochaine pour les Clermontois. Alexandre Audebert, ancien flanker international de l’ASM, se projette sur la future campagne des Jaune et Bleu.

Rugbyrama : Avant de se projeter sur la saison 2019-2020, quel bilan faîtes-vous de celle qui vient de se terminer ?

Alexandre Audebert : C’est une bonne saison avec une finale de Top 14 et un titre européen, il ne faut pas chipoter. Tout au long de la saison, l’ASM a livré des prestations de bonne facture à domicile comme à l’extérieur. Il n’y a pas eu de couac. On peut bien sûr revenir sur cette finale perdue mais après deux victoires dans la dernière étape en 2017 et cette saison en Challenge Cup, le vieux démon réside plus sur cet échec contre Toulouse, encore. Clermont n’est pas paru moins frais car en finale tu joues tout à fond mais il ne faut pas oublier ce qu’il s’est passé avant avec cette victoire en Challenge Cup. Les Clermontois ont eu du mal à repartir derrière avec une défaite à Toulon et au Michelin contre Montpellier. Malgré une demi-finale maîtrisée et cadenassée par les Clermontois face au LOU où il y avait une différence de niveau. La dynamique de l’ASM était bonne mais celle de Toulouse était encore plus sereine.

Qu’est-ce qui vous a plu chez les Clermontois ?

A.A. : J’ai aimé l’attitude du collectif avec un vrai bon groupe de joueurs et des jeunes qui ont pris leurs responsabilités. C’est un gage de sérénité pour le futur. J’ai aimé revoir Alexandre Lapandry à son meilleur niveau en fin de saison. Et aussi une équipe clermontoise forte sur les fondamentaux.

Top 14 - L'équipe de Clermont
Top 14 - L'équipe de Clermont

Comment voyez-vous la saison qui arrive pour l’ASM ?

A.A. : Les saisons qui suivent une année avec une ou deux finales sont toujours particulières et même périlleuses. On l’a vu plusieurs fois depuis 2010 et pas seulement à Clermont. L’intersaison est plus courte, la reprise de l’entraînement est décalée par rapport à certains clubs... Mais l’ASM va aussi avoir un objectif européen d’une autre dimension et une dynamique va s’installer autour de ça. En 2018, les Clermontois ont été chahutés mais cette saison ils ont retrouvé leurs bases, leurs structures. La saison qui arrive sera celle de la consolidation. En plus, un gros travail a été fait et le groupe de joueurs comme le staff sont inscrits dans la stabilité.

Mais il va falloir gérer une saison qui peut être marathon avec la Coupe du monde…

A.A. : Oui car en plus de sortir d’une saison longue, Clermont va attaquer une saison de Coupe du monde. C’est toujours complexe à manager pour des clubs comme l’ASM, grand pourvoyeur d’internationaux. Il y aura beaucoup de travail pour les joueurs qui restent à Clermont pendant que les copains batailleront au Japon. Certains leaders, certains joueurs clés ne sont pas là et tu perds aussi des bases et des repères dans le jeu. Je me méfie de ce début de saison. Car après cette saison à deux finales plus le Mondial, c’est la double peine pour l’ASM. C’est éprouvant, tu peux moins faire tourner et tu récupères tes internationaux avec une compétition dans les jambes et avec du bon ou du moins bon dans la tête. Ton groupe de joueurs n’a pas le même état de forme, le même temps de jeu… Mais le staff de Franck Azéma est rodé à ce genre de situation.

Cela va être une année éprouvante avec un Mondial. Mais il y a un bel avenir pour ce groupe avec de nombreux talents émergents

Comme en 2011, des jeunes peuvent-ils exploser ?

A.A. : C’est l’avantage de cette Coupe du monde qui peut révéler des jeunes joueurs ou des anciens moins utilisés. A eux de saisir cette opportunité. En 2011, on a vu exploser Fofana ou Nakaitaci. En 1999, j’ai pu me montrer aussi quand Arnaud Costes et Olivier Magne étaient à la Coupe du monde. Je suis arrivé par la petite porte à l’ASM. Mais il y a différents éléments qui rentrent en compte pour saisir cette chance.

Qu’est ce qui peut manquer à l’ASM dans son effectif ?

A.A. : On peut penser que cela sera un peu juste au talonnage. A la mêlée, l’ASM va manquer de leaders en attendant le retour au premier plan de Morgan (Parra) puis de Greig Laidlaw. Et il faudra voir si à l’ouverture, Camille Lopez possède une réelle doublure.

Challenge Cup - Greig Laidlaw (Clermont) avec la Coupe
Challenge Cup - Greig Laidlaw (Clermont) avec la Coupe

L’ASM va retrouver la Champions Cup. Peut-elle se hisser au niveau des géants européens comme le Leinster et les Saracens ?

A.A. : L’année dernière a été un accident car jouer la Champions Cup, se qualifier en quart ou en demi-finale, c’est un standard pour l’ASM. Je ne dis pas que Clermont va être champion d’Europe dès cette saison mais l’ASM va se positionner pour rester invaincue à la maison et réaliser des coups à l’extérieur. Et voir après pour d’éventuelles phases finales. Leur poule est ouverte. Il faudra se remettre dans ce rythme, reprendre pied dans cette compétition où le Leinster et les Saracens dominent. Même si les phases finales de la Challenge Cup ont été d’un très haut niveau face à Northampton, aux Harlequins et à La Rochelle. L’objectif sera un quart de finale, après tout est possible.

Ce groupe est-il capable de refaire une aussi belle saison ?

A.A. : Cela va être une année éprouvante avec un Mondial. Il faut réintégrer le collectif, avec plusieurs paramètres à contrôler. Mais il y a une vraie entité dans cette équipe, une force collective. La frustration de 2018 a donné faim à ces joueurs qui ont voulu montrer leur vrai niveau. Il y a un bel avenir pour ce groupe avec de nombreux talents émergents.

En tant qu’ancien spécialiste du poste, comment voyez-vous le futur de cette 3e ligne asémiste ?

A.A. : C’est pour moi une déformation professionnelle mais je m’attends à voir Alexandre Fischer grandir encore et à prendre de plus en plus de place. Son profil plaqueur-gratteur dénote parmi le groupe des troisième-ligne. Les autres flankers ont un peu des profils similaires mais Fischer a cette densité dans le jeu au sol qui faisait défaut à Clermont. C’est un poison même si il y de bons gratteurs comme Lee ou Vahaamahina. Il y aura une belle bagarre avec Cancoriet qui est revenu très fort en finale après une saison quasi blanche, Lapandry qui ne lâchera rien, Iturria qui progresse toujours, Lee le leader et Yato et son profil atypique. Tous ces joueurs là seraient titulaires ailleurs dans d’autres clubs. Il y a de l’épaisseur à tous les niveaux et ce sont des joueurs intelligents qui font passer le projet collectif avant l’individualité. Le troisième-ligne est souvent un bourreau de travail qui s’investit pour l’équipe. Cela promet de belles empoignades à l’entraînement.

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