Daubagna : "Nous n’arrivons pas à jouer notre rugby"

Rugbyrama : Comment vit le groupe ? Notamment après la sortie médiatique de votre président, on imagine un peu de tensions au sein du club…

Thibault Daubagna : Nous traversons une phase un peu compliquée mais nous restons soudés. Avec les résultats difficiles, nous avons conscience que le Président soit remonté contre nous.

Mais est-ce que vous comprenez les mots qu’il a eu à l’encontre des joueurs ?

T.D. : Oui. Enfin moi je les comprends. Il n’est pas énervé pour rien. Après, pour tout vous dire, personnellement, je n’ai même pas lu l’article en entier. Je n’ai lu et entendu que des passages. Mais c’est justifié. C’est à cause de nos contre-performances à répétition. Donc c’est plutôt logique. Après il est venu nous en parler aussi directement dans le vestiaire.

Est-ce que cela vous touche ?

T.D. : Oui. Après, comment dire, c’est décevant de ne pas être au niveau des performances attendues. Et le président est venu nous faire comprendre que nous (les joueurs) n’étions pas à la hauteur. C’est pour cela qu’il est important de mieux faire et de montrer un autre visage.

Du coup, interdiction de perdre contre Agen …

T.D. : Voilà, exactement. Après, la pression c’est plus dans le sens où on a besoin de points. On sait qu’Agen est juste dernière nous au classement. Il n’y a que quatre points d’écart. Nous sommes allés gagner à Armandie au match aller et ils seront motivés par cet élément. Ils restent aussi sur une bonne dynamique et une spirale positive. Ils viennent chez nous, devant notre public, donc il faudra être à la hauteur.

Et puis, ils vous avaient privé de la qualification la saison dernière. Un motif de revanche supplémentaire …

T.D. : Oui, c’est vrai. Mais la saison dernière c’était différent. Cette année c’est une nouvelle saison et nous avons plus besoin de points que l’an dernier. Après je le répète mais pour nous, c’est difficile. Pour le groupe, mais pour notre public aussi. Il faut réagir et il faut rassurer tout le monde. A nous d’être le plus performant possible samedi au Hameau.

Avez-vous préparé ce match d’une manière différente ?

T.D. : Non, comme d’Habitude quand une équipe vient chez nous au Hameau. Après, avec ce qu’il se dit autour, c’est sûr que ça rajoute un petit quelque chose. Mais nous restons concentrés sur notre échéance à venir et sur notre performance.

Pau cette année, ça marche moins bien… Pour quelles raisons ? Un manque de confiance ?

T.D. : Pour plusieurs raisons. D’abord le fait que nous avons perdu plusieurs fois à la maison en début de saison. Nous avons également eu pas mal de joueurs importants blessés durant les deux premiers mois. Mais avec l’accumulation de défaites, il est évidant qu’il y a un cruel manque de confiance. Nous n’arrivons pas à jouer notre jeu et le rugby qui fait notre identité depuis le début de saison. On se contente de jouer sur du petit périmètre et ça ne nous correspond pas. Ce n’est ni dans notre de schéma de jeu, ni dans notre ADN. Et ça nous a coûté cher, notamment sur des matches importants. Nous sommes dans le ventre mou du championnat et nous ne méritons pas mieux vu le jeu produit.

Il y a quelques semaines, on avait écho de tensions dans le vestiaire … Avez-vous toujours confiance en vos entraîneurs ?

T.D. : Absolument. Mais c’est derrière nous tout ça. Nous avons toujours fait confiance au staff et il n’y a pas de raison que ça change. Même dans les moments les plus difficiles, le groupe reste soudé. Que ce soit entre le staff, le président et les joueurs, tout le monde garde confiance.

Qu’est-ce qu’on souhaite à la Section pour la fin de saison ?

T.D. : De meilleurs résultats et surtout de retrouver le chemin de la victoire. Et si possible, en pratiquant un beau rugby.

Et à titre personnel ?

T.D. : D’être le capitaine de la Section avec un peu plus de victoire.

L’équipe de France est peut-être dans un coin de votre tête ?

T.D. : C’est compliqué (rires). Je les regarde à la télé comme tout le monde et je m’intéresse forcément. Après, j’ai pas mal de boulot avec le club, donc il faut retrouver le chemin de la victoire avant tout.

Propos recueillis par Lény-Huayna TIBLE