Taofifenua : "Ici tout est différent, on ne peut pas se cacher"

Rugbyrama : Après deux semaines de coupure, vous en avez profité pour recharger les batteries ?

Romain Taofifenua : Ça fait vraiment du bien. Nous avions tous besoin de couper après un début de saison compliqué. Une nécessité tant sur le plan physique que mental, avec les mauvais résultats que nous avons connu. C'était dur dans la tête d’enchaîner les défaites et de se retrouver au fond du classement. La victoire face à Perpignan nous a fait du bien. Nous nous devions de partir en vacances plus tranquilles et de reprendre avec moins de pression. Le doute s'était installé avec les défaites. Nous manquions de sérénité. Mais nous avons su être soudés. Nous n'étions pas loin, il ne manquait pas grand chose. On ne lâchera pas jusqu'à la fin de la saison.

En effet, malgré des résultats compliqués, cette équipe a su rester solidaire. Comment cela s'est traduit ?

R. T. : Par exemple, durant le week-end qui vient de passer, nous nous sommes tous rejoints à Monaco. Nous avions besoin de nous retrouver et de passer du temps ensemble. C'est une initiative des joueurs. Cela nous permet de rester soudés et de créer ensuite le lien sur le terrain. On sait comment ça marche, une équipe ne fonctionne pas par ses individualités mais par le groupe, nous devons aller vers cette cohésion.

Nous avons perdu assez de temps

Comme à Perpignan, votre ancien club, le contexte toulonnais rend-il les choses plus compliquées ?

R. T. : C'est vrai que c'est assez similaire avec Perpignan. Je ne sais pas vraiment comment cela se passe ailleurs, mais oui on ressent cette pression. Nous le savons, nous sommes des grands garçons, que ce soit en bien ou en mal, nous sommes sous le feu des projecteurs. À nous de répondre sur le terrain. Mais cela permet également de dépasser ses limites... Ici tout est différent, on ne peut pas se cacher.

Après le succès face à Perpignan et avant la réception de Grenoble, c'est le moment de signer enfin une série positive avec ce déplacement à Bordeaux ?

R. T. : Il est temps pour nous de déclencher quelque chose et de basculer du bon côté. A Bordeaux, nous savons que ce sera un gros combat, ce sera dur physiquement. Ils ont une grosse défense. Nous avons vu leur match face à Clermont, on sait à quoi s'attendre. Mais on ne lâchera pas. Nous avons perdu assez de temps, il nous faut enchaîner.

Je pense m'être affirmé

Sur le plan personnel, vous avez beaucoup joué (723 minutes toutes compétitions confondues) avec de bonnes performances. Quel regard portez-vous sur votre saison ?

R. T. : Je pense que c'était un de mes défauts ces dernières saisons, de manquer de régularité dans mes performances. Je pense que cela s'est amélioré pour moi cette année. En début de saison, Patrice avait insisté auprès de moi sur ce manque de constance. En gagnant sa confiance, j'ai compris que le staff était content de moi. J'ai récemment prolongé de trois saisons ici. C'était important, cela montre mon attachement à ce club. Désormais, mon frère m'a rejoint en plus, je me sens très bien ici.

Est-ce que vous avez dû forcer votre nature plutôt timide pour vous faire une place ?

R. T. : Nous avons encore connu beaucoup de changements, nous avons perdu pas mal de leaders, il fallait que d'autres joueurs s'affirment à ce niveau-là. Je pense, au moins sur ce début de saison, m'être affirmé.

En pleine période internationale, regrettez-vous de ne pas être dans le groupe France ?

R. T. : Je pense toujours un peu à l'équipe de France. J’aurais forcément aimé être dans le groupe, mais je sais que je dois continuer de travailler, être performant avec Toulon. Mais la concurrence est dure à ce poste.