Tomas : "Dans ma tête, c’était le dernier !"

Par Rugbyrama
  • Julien Tomas - Montpellier (Crédit photo : Fabrice Chort)
    Julien Tomas - Montpellier (Crédit photo : Fabrice Chort)
  • Julien Tomas de Pau
    Julien Tomas de Pau
  • Top 14 - Vern Cotter (Montpellier)
    Top 14 - Vern Cotter (Montpellier)
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TOP 14 – Battus par le Racing 92, 27-13, pour la deuxième fois cette saison dans leur antre (après Castres), les Héraultais (8e) ne réintègrent pas le Top 6 du championnat et restent sur quatre défaites consécutives.

Un échec, qui ne doit pas effacer l’au-revoir à Julien Tomas, qui a peut-être disputé le dernier match de sa carrière dimanche (fin de son contrat de joker médical si Benoît Paillaugue revient à Agen le 24 novembre, mais ce dernier s’est blessé aujourd’hui aux ischios pour son retour avec les Espoirs Héraultais). Un moment émouvant pour cet enfant du club et ce "monument" du MHR, qui a été honoré après la rencontre (remise d’un maillot collector par le président Altrad, en présence de sa famille et de son ami Fulgence Ouedraogo, suivie d’une vidéo et d’un discours).

Rugbyrama : On imagine que vous auriez préféré une autre sortie…

Julien Tomas : C’est vrai qu’avec une défaite ça fait mal à la tête. Mais pour parler du match et de l’équipe, on n’a pas su répondre dans le combat qu’ils nous ont mis et dans l’agressivité. Nous avons cherché des solutions un peu trop tardives je pense. Du coup le Racing a joué simple mais efficace, pour livrer un match propre à l’extérieur. Devant, ils nous ont mis à mal dans ce secteur avec un gros "paquet" conquérant et on sait très bien que dès que nos avants sont un peu en difficulté… C’est peut-être une faille qu’on a. Ca fait mal à la tête car on ne s’attendait pas du tout à ça et cela nous montre que soit, il nous manque quelque chose pour rivaliser avec les équipes de haut de tableau. Soit il va falloir vite changer notre état d’esprit si on veut espérer quelque chose cette saison.

Julien Tomas de Pau
Julien Tomas de Pau

Ne pensez-vous pas qu’il y ait tout simplement aujourd’hui trop d’absents à Montpellier (Picamoles, Galletier, Fall, Ouedraogo, Nadolo, Goosen, Nagusa…) ?

J.T : Oui, il y a certes des joueurs qui sont peut-être importants, qui te créent des situations ou font la différence individuellement. Mais moi je pense que c’est le groupe qui "payera" avant les individualités. Maintenant, c’est vrai qu’elles aident l’équipe et que ce soir il manquait beaucoup de cadres. Mais pour moi dimanche, il y a quelques jeunes qui ont fait un meilleur match que certains anciens qui pourraient montrer la voie. Il faut que le groupe soit grand ensemble et qu’on ne s’attende pas à ce que nos individualités nous sauvent les matchs. C’est l’état d’esprit qu’il faut qu’on mette à Montpellier et pour l’instant, on n’a pas encore la haine de la défaite. Il faut que dans les têtes, ça rentre.

Vous parlez d’avenir mais on nous a présentés ce match comme le dernier de votre carrière… Allez-vous revenir ?

J.T : Je reste au club, mais la carrière du joueur est… Pour moi, dans ma tête, c’était mon dernier match. Je vais rester aux entraînements, proche du groupe. Après, je suis revenu au club en tant que joker et s’il y a un autre blessé, je peux rechausser les crampons. Mais bon, j’espère que personne ne se blessera…

Top 14 - Vern Cotter (Montpellier)
Top 14 - Vern Cotter (Montpellier)

Justement, Vern Cotter vient de nous annoncer après la rencontre, que Benoît Paillaugue, dont vous êtes le joker, s’est fait mal aujourd’hui à Pau avec les Espoirs. Cela peut vouloir dire que…

J.T : Je ne sais pas. C’est un chapitre qui se tourne mais le livre n’est pas fermé, pas terminé. Cela veut dire qu’il y aura peut-être un ultime chapitre qui risque de s’ouvrir, mais honnêtement, je n’ai pas du tout la tête à ça pour le moment. J’espère surtout pour Benoît, qui galère le pauvre, que ce n’est vraiment rien de grave. Je préfère qu’il reprenne et qu’il arrive avec tout ses moyens, plutôt qu’il soit blessé gravement pour que je rechausse les crampons ! Ce n’est pas du tout mon intention.

Vous aviez déclaré avoir du mal à prendre conscience que la fin était proche ces dernières semaines… Commencez-vous à accepter cette fatalité ?

J.T : Le côté un peu bizarre c’est que cela intervient en cours de saison sur la fin d’un contrat de joker médical… Quand tu termines une saison, tu as deux mois de vacances pour passer à autre chose, tu bascules plus facilement. Là du fait que je vais rester avec le groupe, c’est un sentiment bizarre. Mais il faut que je bascule et j’apporterai ce que je peux au groupe dans la semaine afin que les week-ends nous soyons bons.

Avez-vous un rôle à jouer au niveau de l’état d’esprit du groupe ?

J.T : Je pense par mon âge, mon ancienneté et mon expérience. Je veux amener un discours positif de gagnant et de compétiteur. C’est ce que Montpellier avait et a comme ADN. Je suis aussi, comme Fufu (Ouedraogo, NDLR), un des plus anciens du club et nous sommes donc un peu les garants de ça. Qu’il y ait des étrangers ou des jeunes, peu importe, il faut qu’on soit tous sur le même bateau pour engranger c’est état d’esprit là. Moi j’en suis garant et bien entendu, même si je ne suis pas sur le terrain le week-end, c’est aussi à moi d’amener cet état d’esprit.

Cet ADN a-t-il disparu ?

J.T : Non ! Mais il faut qu’on soit tous sur la même "page" et pas en alternance, tout simplement.

Face au racing92, n’auriez-vous dû pas jouer d’entrée pour espérer les déstabiliser ?

J.T : C’est surtout dans les duels que nous n’avons pas réussi à mettre à mal cette défense hermétique et agressive. A aucun moment, on a réussi à avancer, même dans un jeu à une passe. On s’est fait contrer et derrière je pense qu’il y a eu une perte de confiance pour déplacer le ballon et jouer un peu plus. Ensuite il y a cette interception qui met la tête au fond du seau. C’est là où l’équipe doit grandir. Dans ces situations, elle doit se resserrer et ne pas accepter ce qui se passe. Attaquer, remettre immédiatement des points et avoir cette haine de la défaite. Être compétiteurs pour aller chercher le match. On a à travailler sur ça.

Quelques choix nous ont surpris en tribunes, notamment en début de match où vous refusez les points au pied au profit de mauls impuissants…

J.T : Je suis d’accord mais je ne suis pas sur le terrain. C’est peut-être un choix du capitaine (Liebenberg), je ne sais pas… Après, je ne pense pas que le match se joue sur ça. Forcément, cela peut te mettre dedans. Masi on ne perd pas la rencontre là-dessus. Je crois que tout le monde a mal à la tête ce soir et va se remettre au boulot et en question, j’espère.

Montpellier est huitième à la trêve…

J.T : (Il coupe) Oui mais la saison est longue. Je préfère être aujourd’hui huitième, rentrer dans les six après et gagner le titre. Plutôt que d’être premier tout le long pour perdre en finale. Mais c’est vrai que nous sommes en retard. Il va donc falloir aller chercher des points de partout et être plus des compétiteurs pour rentrer dans les six. Car le train et les wagons de devant ne nous attendront pas.

Comment va se dérouler votre après carrière ?

J.T : Pour l’instant je reste avec le groupe et on verra après avec le président (Altrad), Vern (Cotter) et le staff comment ça se passe. Si je peux apporter mon expérience, même chez les jeunes pour que cette "pépinière" grandisse et que le maximum d’entre eux explose, je le ferais. Tout ce que je peux apporter à mon club, je le ferai avec grand plaisir et avec le cœur, comme je l’ai toujours fait jusqu’à aujourd’hui.

Propos recueillis par Julien LOUIS

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