Lopez : "Ne pas jouer la Champions Cup, ça fait mal"

  • Camille Lopez - Clermont
    Camille Lopez - Clermont
  • Camille Lopez (Clermont), touché face à Northampton - 21 octobre 2017
    Camille Lopez (Clermont), touché face à Northampton - 21 octobre 2017
  • Aurelien Rougerie (Clermont) contre Racing 92
    Aurelien Rougerie (Clermont) contre Racing 92
Publié le Mis à jour
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Gravement blessé la saison dernière et absent de la dernière tournée de l'équipe de France en Nouvelle-Zélande, l'ouvreur clermontois reprend cette nouvelle saison sur de meilleurs bases. L'occasion de faire le point sur son actualité.

Rugbyrama : Où en êtes-vous, physiquement ?

Camille Lopez : Nous en sommes à la quatrième semaine de préparation. Forcément, je commence à me sentir bien ! Ma dernière opération remonte à mi-mai, pour enlever les plaques de mon pied. Ensuite, j'ai observé un mois de repos complet mais les délais m'ont permis de reprendre à 100%, avec tout le groupe. Je me sens bien.

La saison qui vient de s'écouler est-elle la plus dure de votre carrière ?

C.L. : Oui, clairement. A l'UBB, j'avais aussi connu deux saisons à jouer le maintien mais c'était dans la logique du club, qui venait alors de monter en Top 14. Ensuite, j'avais déjà connu une saison galère à Perpignan, avec une rupture d'un ligament croisé suivie de la descente du club. Mais c'était ma première saison à l'Usap. Ici, c'était ma quatrième saison. Le ressenti est forcément différent. Nous avions de grandes ambitions. Si on cumule ma grave blessure avec la très mauvaise saison du club, ça fait beaucoup...

Camille Lopez (Clermont), touché face à Northampton - 21 octobre 2017
Camille Lopez (Clermont), touché face à Northampton - 21 octobre 2017

Loin des terrains, vous ne relativisiez pas ?

C.L. : Non. Nous sommes tous dans le même bateau, blessés ou non. J'imagine que la saison a été terrible à vivre pour les mecs sur le terrain mais de l'extérieur, il y a ce sentiment d'impuissance qui s'ajoute et que j'ai mal vécu. Je voyais que la saison partait dans la mauvaise direction et je ne pouvais rien faire pour aider mon équipe. C'était très dur à vivre.

Cette dernière saison laisse-t-elle des traces dans le groupe, encore aujourd'hui ?

C.L. : Bien sûr qu'elle laisse et qu'elle laissera des traces. Dire le contraire ce serait se leurrer, mentir. En tout cas, je le ressens comme ça. Si quelqu'un me dit qu'il n'en garde rien, aucune trace, alors je n'y comprends plus rien !

Pour se relancer, le fait de ne pas avoir à disputer la grande Coupe d'Europe peut-il être un mal pour un bien ?

C.L. : Oula ! Ça, j'ai du mal à me le dire... (il pèse ses mots) Beaucoup, beaucoup de mal. Pour être poli, ça me fait mal au c** de ne pas jouer la Champions Cup. Et vraiment, je suis poli ! J'ai signé à Clermont pour jouer des phases finales et gagner des titres en Top 14 et en Coupe d'Europe. J'ai eu la chance d'être champion de France ici, il y a deux saisons. Du coup, la Coupe d'Europe a une saveur particulière. Je suis passé deux fois tout proche de la gagner, j'ai très envie d'y parvenir. Ne même pas la jouer, ça fait mal ! C'est comme ça, il faut en passer par là. On va jouer la petite Coupe d'Europe à fond, en se disant qu'il y a tout de même un titre au bout. Si on peut la gagner, on ne se gênera pas. Ça dépendra surtout de nous, de ce qu'on a envie de faire de cette saison.

N'est-ce qu'une question d'envie, de volonté ?

C.L. : Entre autres. Il y a beaucoup de facteurs qui expliquent notre dernière saison ratée, je n'ai pas envie de revenir dessus. Mais je sais que désormais, si chaque mec à une envie énorme de réussir la saison qui arrive, notre collectif sera fort. Il doit y avoir cet orgueil qui nous pousse, cet esprit de revanche. Celui qui ne ressent pas cela n'a rien à faire ici ! Enfin, c'est comme ça que je vois les choses, que je les ressens. Ce sont les mots qui animent notre préparation. Maintenant, il faut le réaliser sur le terrain.

Vous êtes actuellement en stage à l'Insep. Qu'est-ce que cela vous apporte ?

C.L. : C'est surtout l'opportunité de passer du temps et de vivre ensemble, les soirs après les entraînements. D'échanger à table, de rigoler autour d'une partie de cartes. Pour le reste, le contenu est assez classique : beaucoup de rugby et de préparation physique. Nous avons aussi fait une séance de lutte avec les meilleurs français de la discipline, qui sont aussi à l'Insep. Une initiation à la boxe, aussi, mais très basée sur le cardio. Le programme reste assez classique. C'est dur, comme tous les ans. Comme tous les clubs.

Quel rôle joue désormais Aurélien Rougerie dans le quotidien du groupe ?

C.L. : Déjà, parmi tous les joueurs de la saison dernière, il est certainement le plus marqué par notre échec. Ensuite, ça fait un peu bizarre de le voir de l'autre côté de la barrière, avec le staff. Mais le relationnel reste le même. On continue de discuter et de rigoler avec lui. Pour l'instant, il n'intervient pas trop aux entraînements, sur le sportif. Il observe. Quand il en ressentira le besoin, ne vous inquiétez pas pour lui, il ne se fera pas prier.

Aurelien Rougerie (Clermont) contre Racing 92
Aurelien Rougerie (Clermont) contre Racing 92

Avez-vous regardé les test-matchs de l'équipe de France, en juin en Nouvelle-Zélande ?

C.L. : Seulement le troisième match. Pour les deux premiers, j'étais en vacances à l'étranger et ils ne les diffusaient pas.

Qu'en avez-vous pensé ?

C.L. : Malgré la lourde défaite, j'ai vu de belles choses. La première période notamment, on a vu que malgré l'immense qualité de cette équipe All Black, les Bleus arrivaient à leur poser des problèmes en jouant, en déplaçant le ballon. J'en ai aussi discuté avec les Clermontois qui étaient présents sur place et qui me disaient que de bonnes choses se mettaient en place. Il faut poursuivre.

Alors que vous étiez revenu sur les terrains fin mars, vous avez déclaré forfait pour cette tournée. Par choix ou contraint ?

C.L. : Je vais être honnête : pour mon retour sur les terrains, nous avons tenté un pari en accélérant les choses, pour essayer d'être prêt pour le quart de finale de Coupe d'Europe. Mais tout le monde a pu voir, même devant sa télé, que je n'étais pas prêt. Je boitais. Ensuite, les sensations sont revenues doucement mais même le dernier match de la saison, face à Toulouse, je n'arrivais pas à accélérer. Je boitais encore et je ne pouvais pas tenir une rencontre complète en Top 14. Est-ce qu'il fallait aller défier les All Blacks sans rythme et sur une jambe ? Ça n'aurait pas été sérieux. En accord avec le staff du club et celui du XV de France, le choix a été fait de déclarer forfait. Mais, franchement, la décision a été facile à prendre. Il n'y avait pas d'autre option.

Avec votre blessure, vous n'avez plus joué en Bleu depuis le Tournoi des VI nations 2017. A un an de la Coupe du monde, ressentez-vous une forme d'urgence ?

C.L. : Bien sûr que je l'ai dans un coin de la tête, que j'ai envie de jouer cette Coupe du monde. Malgré tout, j'essaie de ne pas me prendre trop la tête. Il y a des étapes à respecter, je réfléchis ainsi. Si je retrouve toutes mes capacités et que je suis performant, cela viendra naturellement. Sinon, tant pis. Ce sera dur à encaisser, j'en rêve de cette Coupe du monde. Mais la vie continuera.

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