Guillamon : "Au lieu de se mettre le doute, on va repartir sur autre chose et reconstruire"

  • Champions Cup - Antoine Guillamon (Montpellier)
    Champions Cup - Antoine Guillamon (Montpellier)
  • Top 14 - Paul Willemse, Antoine Guillamon et Gregory Fitchen (Montpellier)
    Top 14 - Paul Willemse, Antoine Guillamon et Gregory Fitchen (Montpellier)
  • Champions Cup - Antoine Guillamon (Montpellier) contre Toulon
    Champions Cup - Antoine Guillamon (Montpellier) contre Toulon
Publié le
Partager :

TOP 14 - Eliminés de la coupe d’Europe après leur défaite à Edimbourg (19-10) vendredi, les Héraultais retrouveront le championnat samedi (18h) avec un déplacement périlleux à La Rochelle.

Neuvièmes et relégués à huit longueurs du Racing92 (6e), ils ont déjà grillé tous leurs jokers (quatre défaites à domicile) et doivent dont impérativement faire des coups à l’extérieur pour garder un espoir de qualification. De retour de blessure cette semaine, le pilier Antoine Guillamon se livre sur la situation de son équipe.

Rugbyrama : Vous avez subi plusieurs blessures qui vous ont empêché de vous installer dans le groupe cette saison. Comment allez-vous aujourd'hui ?

Antoine Guillamon : Ca va. J'avais fait une commotion cérébrale contre Lyon, mais je n'ai aucune séquelle. Donc si tout va bien je devrais pouvoir postuler pour affronter La Rochelle. J'ai profité de cet arrêt pour travailler le foncier, la "caisse", la musculation, tous les "à côté".

Comment le groupe encaisse-t-il cette élimination européenne ?

A.G : Comme un échec. On est tous déçus d'être éliminés, car on se dit qu'il y avait mieux à faire. L'essence même du rugby, c'est de ne rien regretter quand on est sur le terrain. Et là on a des regrets. Notamment sur le match à Newcastle, qu'on ne doit jamais perdre, et qu'on perd connement. Je pense que c'est ce qui fait que notre campagne européenne est décevante, car on se dit qu’il y avait de la place.

Sans faire injure aux autres équipes, c'est effectivement rare d'avoir une poule aussi "faible" en Champions Cup...

A.G : C’est rare peut-être oui, mais nous n'avons pas su en profiter et c'est d'autant plus rageant. Nous savons que nous ne sommes pas sur une bonne dynamique en ce moment. Ce qui est bête, c'est que paradoxalement, j'ai l'impression que nous progressons sur l'état d'esprit, sur les entames de matchs où nous mettons davantage d'agressivité. C’est mon point de vue personnel. Maintenant on va faire un focus sur des choses plus simples, sur ce qui faisait notre force avant, les duels, l'engagement physique...

Le groupe vit-il toujours bien ensemble ?

Paradoxalement oui il vit bien, alors que pourtant les résultats ne vont pas dans notre sens. L'année dernière, on roulait sur tout le monde à domicile, on surfait sur une vague sensationnelle. Cette année, on n'a pas les résultats, du coup on se rend compte qu'il y a des choses qui ne vont pas, mais qui n'allaient déjà pas l'année dernière, sauf qu'on n'y faisait pas attention. Comme la mêlée. On n'a pas été bon dans ce secteur le weekend dernier, et globalement nous avons un rendement en dents de scie. Je pense que c'était pareil l'an dernier, sauf qu'on gagnait les matchs.

Top 14 - Paul Willemse, Antoine Guillamon et Gregory Fitchen (Montpellier)
Top 14 - Paul Willemse, Antoine Guillamon et Gregory Fitchen (Montpellier)

Est-ce une question de confiance ?

A.G. : Je ne crois pas. Je crois que c'est une question d'état d'esprit, dans le sens où nous voulons faire trop rapidement la transition entre les phases statiques et le jeu. Comme nous avons un pack lourd, nos adversaires veulent souvent nous déplacer, et c'est peut-être trop présent dans nos têtes. On se dit qu'on doit "switcher" le plus vite possible entre mêlée-jeu ou touche-jeu. Tout cela dessert notre mêlée, même nos mauls. Notre mêlée n'est plus un point fort. Je ne sais plus qui a dit ça (Einstein, NDLR) : "la folie c'est de répéter toujours la même chose en espérant des résultats différents". Le groupe va donc travailler autrement et on verra si ça marche.

Qu'est ce qui a changé ?

A.G : La prise de conscience de tout le monde de notre situation inconfortable. On ne peut pas s'empêcher de faire la comparaison avec l'année dernière, de voir ce qui fonctionnait et qui ne fonctionne plus. Au lieu de se mettre le doute, on va repartir sur autre chose, et reconstruire.

Y-a-il urgence de résultat dès samedi à La Rochelle?

A.G : Oui, mais elle est valable pour tout le monde. Clermont veut rester premier, Toulouse veut rattraper Clermont et nous voulons rentrer dans les places qualificatives. Donc oui, il y a une obligation de résultat, nous voulons gagner. On n'a plus de joker.. Si on le gagne, ce sera la même chose. On ne peut pas faire de calculs, il faut jouer tous les matchs à fond.

Parvenez-vous à expliquer les problèmes d'indiscipline de Montpellier ?

A.G : Quand on est dans l'action et qu'on a envie de bien faire... Il n'y a que ceux qui ne foutent rien qui ne font pas de faute. Ce n'est pas mon rôle de taper sur les mecs qui font des fautes ou qui n'en font pas. (…) On ne fait pas d'omelette sans casser des œufs, maintenant ce serait bien d'en casser le moins possible.

Champions Cup - Antoine Guillamon (Montpellier) contre Toulon
Champions Cup - Antoine Guillamon (Montpellier) contre Toulon

Peut-on expliquer cette indiscipline par le fait que Montpellier est bien plus souvent sous pression, sans ballon, qu'il ne l'était l'an passé par exemple ?

A.G : Je ne sais pas. Si je prends l'exemple du dernier match, je trouve que nous étions plutôt à l'aise en défense. Si nous avons fait des fautes, c'était moins dû à la pression mise par nos adversaires que par un excès d'engagement de notre part. Parfois on est monté un peu fort en défense et il y a pu y avoir un plaquage un peu haut ou une main qui ralentit un ballon.

Ce weekend on a vu des joueurs s'isoler avec le ballon, avec des soutiens dans les rucks tardifs, alors que vous ciblez ce secteur toute la semaine...

A.G : Oui, oui... oui. Comme vous le disiez plus tôt, on défend beaucoup. Donc le peu de ballons qu'on a, on veut peut-être trop les jouer et on en oublie de venir déblayer. On doit être plus intelligent, d'abord garder le ballon et poser le jeu. Je ne sais pas si c’est de l'affolement, mais tout le monde veut créer du jeu et on en oublie les bases.

Votre avis sur les forces de La Rochelle ?

A.G : On sait qu'on va avoir droit à une grosse ambiance, que ce sera un contexte hostile, que c'est une grosse équipe, avec un pack qui joue bien... On sait tout ça. A nous de nous préparer à relever le défi, pour arriver prêts tous ensemble.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?