Wisniewski : "Je me suis posé la question d'arrêter"

Par Rugbyrama
  • Jonathan Wisniewski (Toulon)
    Jonathan Wisniewski (Toulon)
  • Jonathan Wisniewski (Toulon) - juillet 2017
    Jonathan Wisniewski (Toulon) - juillet 2017
  • Jonathan Wisniewski et Fabien Galthié
    Jonathan Wisniewski et Fabien Galthié
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Avec un seul match au compteur depuis le début de la saison, Jonathan Wisniewski imaginait autre chose pour sa première saison au RCT. Mais l'ouvreur de 32 ans a été freiné par les blessures. De retour à 100 %, il devrait figurer dans le groupe pour la réception de l'UBB, samedi. L'ancien grenoblois revient sur cette année compliquée.

Rugbyrama : Comment vous sentez-vous après ces longues semaines d’absence ?

Jonathan Wisniewski : Depuis quelques semaines, j’enchaîne les entraînements. Ça fait du bien au moral de retrouver le terrain et le groupe. Je travaille en attendant que l'on me donne ma chance.

Votre saison commence maintenant finalement...

J. W. : Exactement, ma débute en 2018 ! En 2017, j'ai joué douze minutes en Argentine avant de me fracturer le bras. Après, ça a été compliqué. Je suis revenu vite, à vouloir travailler comme un jeune de 20ans. Mais quand on n'a plus vingt ans justement, c'est plus compliqué. Je me suis fait mal au mollet le matin du match face au Racing. J'en ai repris pour quatre semaines, j'ai rechuté en voulant encore revenir trop vite, mais là ça va ! Depuis début janvier, je suis à la disposition des coachs. Je travaille et ça fait du bien à la tête.

Jonathan Wisniewski (Toulon) - juillet 2017
Jonathan Wisniewski (Toulon) - juillet 2017

Justement, moralement comment avez-vous vécu ces blessures à répétition ?

J. W. : Il y a eu des moments très durs, jusqu'à me poser la question de savoir si je devais arrêter ma carrière. Parce que lorsque tu reviens et que tu te fais à nouveau mal et ainsi de suite... tu te dis qu'il y a un truc. Quand tu arrives dans un club et que tu enchaînes les blessures, tu sors un peu du groupe et pour y revenir, c'est difficile car tu as raté le train. Les coachs ne savent pas où tu en es, ce que tu peux faire. Ça m'a appris à fonctionner différemment. En particulier sur la gestion des semaines. J'ai beaucoup travaillé avec les préparateurs physiques. En revenant, j'avais envie de tout faire à fond mais à mon âge faut apprendre à se modérer ! Durant cette période, j'ai aussi appris à découvrir le club. Je n'avais peut-être pas appréhendé tous les changements. Mais désormais, je suis bien je n'ai qu'une hâte : retrouver les terrains.

Je n'ai jamais connu un club comme Toulon, tout est différent

Vous parler de l'adaptation à ce club. Qu'est-ce qui est si différent à Toulon ?

J. W. : C'est un club atypique sur de nombreux aspects. Avec, notamment, un public chaud, très enthousiasmant, parfois débordant. Je n'ai jamais connu un club comme ça. Le slogan "ici tout est différent" se vérifie (sourire). Avant de venir ici, j'avais connu le Racing et Grenoble. Des clubs qui ne font pas beaucoup de bruits. Avec, par exemple, le président Lorenzetti qui parle très peu. Ce sont des clubs qui restent dans l'ombre. Quand on arrive à Toulon, il y a une autre exposition, que ce soit avec les médias, le public, les sponsors... Il y a un vrai engouement. Il faut s'adapter à ça. Moi j'étais habitué à ma tranquillité, ici beaucoup de choses changent. Il faut appréhender cela et tout mettre en œuvre pour s'adapter. C'est vrai que j'ai eu un peu de mal au début.

Et l'adaptation dans un vestiaire avec de nombreux internationaux, des champions du monde... Il faut forcer sa nature pour se faire une place ?

J. W. : A 32 ans, je ne vais pas changer. Je suis comme je suis. Il y a certains joueurs avec qui j'ai plus d'affinités, mais ça se passe bien avec tout le vestiaire. Après, c'est toujours pareil. Dans un groupe comme ça, avec beaucoup d'internationaux, la seule vérité c'est le terrain. C'est là que tout peut s'enclencher. J'espère le mettre en place rapidement et montrer ce que je sais faire en m'appuyant sur mes points forts.

On vous a vu travailler face aux poteaux. Les sensations reviennent rapidement ?

J. W. : Ah, il faut en refaire un peu quand même ! En ayant repris depuis quelques semaines, j'ai quelques repères, mais rien ne vaut la compétition. Quand tu mets une pénalité, même moyennement tapée en match, ça donne une base de confiance qui permet de travailler derrière. L’entraînement c'est intéressant, mais la compétition permet de s'étalonner.

Il y a eu des contacts avec Clermont

Quel a été le discours du staff à votre égard durant et après la blessure ?

J. W. : Fabien a été clair avec moi, me disant que j'avais manqué les cinq premiers mois de la saison et qu'il était parti sur une rotation à deux (ndlr : avec François Trinh-Duc et Anthony Belleau) et que tant qu'il n'y aurait pas de blessure ou d'appelé en sélection, il allait continuer comme ça, car François et Anthony ont répondu présents à chaque fois. Mais il m'a dit de me tenir prêt, car en cas d'absence je devrais entrer dans la rotation et ce serait alors à moi d'être bon. Pour ça, il a été clair avec moi. Alors, je me focalise sur le moment où je serai appelé.

Ça devrait être pour ce week-end puisque Anthony Belleau est avec le groupe France...

J. W. : Le staff n'a pas encore donné le groupe. Je ne sais pas. Mais c'est vrai qu'avec Anthony absent, j'espère entrer dans le groupe. Tout ce que l'on me donnera, je le prendrai avec plaisir et à moi de tout faire pour bouleverser les cartes.

Jonathan Wisniewski et Fabien Galthié
Jonathan Wisniewski et Fabien Galthié

Comment fonctionnez-vous justement avec François et Anthony et quelles sont vos différences dans le jeu ?

J. W. : On a chacun nos façons de fonctionner dans les routines ou le jeu au pied. Après, le staff implique beaucoup les ouvreurs sur la préparation des matchs. Depuis quelques semaines, Manny (Edmonds) m'a demandé d'assister à pas mal de réunions, d'être là en permanence. Je m'implique, je prends tout ce que je peux en restant un peu en retrait. Mais quand je serai sur le terrain, je vais essayer de tout lâcher. Concernant la question du profil, je suis peut-être un peu plus gestionnaire. Anthony et François sont plus puncheurs, ils portent plus le ballon. Après je ne suis pas le mieux placé pour répondre à ça, demandez aux coaches (rires).

En fin d'année, votre nom a circulé pour un départ éventuel vers Clermont. Que pouvez-vous nous dire à ce propos ?

J. W. : Il y a eu des contacts avec Clermont. J'ai été appelé, les club ont également un peu discuté. Après le président a tranché, en disant qu'il voulait que je reste car l'équipe aurait besoin de moi, on en a discuté.

PROPOS RECUEILLIS PAR FABRICE MICHELIER

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