UBB, une pénible saison en bleu

Qui aurait pu imaginer une saison aussi spéciale pour l'UBB, en début de saison, après la victoire convaincante du club face à Clermont, champion de France en titre ? Pas grand monde. Le scénario assez machiavélique imaginé par les dieux du rugby a mis cet exercice sous le signe du bleu ou plutôt des bleus. Car dans le premier épisode, l'équipe girondine a payé un lourd tribut à l'équipe de France et à son programme de préparation.

Poirot, Maynadier, Goujon, Serin, Ducuing privés de premier match, à cours de rythme pour les suivants. La tournée de novembre enlevait aussi Lesgourgues, Taofifenua, Tauleigne. Et le tournoi achevait l'effectif de l'Union avec les départs de Pélissié et de la révélation de la saison, Matthieu Jalibert. Ce bleu, qui n'avait débuté qu'en septembre, constitue la grosse satisfaction de la saison pour l'UBB avec 172 points inscrits en seulement 15 matchs et une vista rarement vue à cet âge.

D'ailleurs les autres bleusailles ont donné pleinement satisfaction. On pense à Cameron Woki, à peine 20 ans, Alexandre Roumat solide, Jules Gimbert culotté, et cela, sans compter les Cros, Uberti, Lamothe,, Dufour, Paiva, Kamicamika, et Etcheverry, soit 10 jeunots régulièrement utilisés qui valident le plan "jeunes" initié par Laurent Marti.

Des bleus et encore des bleus

Le second épisode de l'Union est né d'une première dans le rugby français, l'éviction du sélectionneur de l'équipe de France Guy Novès et de l'étonnant et inédit départ du manager Jacques Brunel pour coacher les bleus. Car c'est bien à cette période que l'UBB va faiblir. Pour remplacer le madré moustachu, Laurent Marti a préféré un "bleu", l'entraîneur des arrières, Rory Teague, aucune expérience antérieure en club à ce poste, à Jérémy Davidson qui avait déjà officié à Aurillac en Pro D2. Le jeune coach anglais va amorcer durant l'hiver et le printemps, son plan de 3 ans pour transformer l'UBB dans bien des domaines.

Jérémy Davidson prendra la direction de Brive, Ludovic Loustau certainement celle de Bayonne. Des joueurs, Loann Goujon, Clément Maynadier et Julien Rey sont priés de trouver une nouvelle destination. À ce jour seul le 3e ligne international a trouvé preneur. Pour caractériser cette saison, on peut aussi souligner les "bleus" au corps de l'UBB. Car les blessures coïncident avec la baisse de niveau du club. Celles de Yann Lesgourgues en décembre et de Matthieu Jalibert en février ont privé l'Union de deux éléments majeurs de son jeu. Et cela sans compter, le genou pété de Simon Hickey durant l'automne alors qu'il caracolait en tête du classement des buteurs, les K.O. à répétition du très généreux Marco Tauleigne, l'opération de Clément Maynadier. Le président Laurent Marti qui en a marre du bleu, a réagi bien en amont.

Le choix du rigoureux Rory Teague s'est accompagné d'un recrutement international de gros tonnage avec l'affolant Semi Radradra, l'ancien Black Seta Tamanivalu, de l'Australien Nabuli de l'ailier agenais Georges Tisley et de l'ouvreur expérimenté Brock James pour les lignes arrières. Chez les gros, le 2e ligne Kane Douglas, lui aussi international australien, le pilier droit Kaulashvili, le gaucher revenant Laurent Delboubes et le puissant 3e ligne rochelais Afa Amosa donneront une autre couleur à l'UBB. Et ne sont pas sélectionnables par l'équipe de France.

Pour en finir avec les bleus, l'Union a aussi trouvé cette année deux "bleus" en Top 14. Le pilier Peni Ravaï est ainsi le meilleur marqueur du club en compagnie de Jean-Baptiste Dubié, avec 4 essais. L'autre bleu, Adrien Pélissié, aucun match de Top 14, a eu droit à sa première cape contre l'Irlande. Pour la nouvelle saison, on peut espérer que l'équipe soit moins "bleue". On préférerait saignant ou à point, si possible.