L’antisèche : La Rochelle s’est réveillée trop tard

Le match : Toulon s’est fait peur

20-6 pour Toulon en première période, 14-6 en faveur des Rochelais lors du second acte. L’évidence revient donc à constater que les deux formations se sont partagées les périodes de domination au point d’inscrire deux essais chacune, les Varois prenant finalement le dessus grâce à leur meilleure discipline – une fois n’est pas coutume – face à des Maritimes sanctionnés à deux reprises d’un carton jaune, celui d’Atonio coûtant même un essai de pénalité. La belle réaction des Rochelais en deuxième mi-temps, impulsée par un excellent Vito et un bon coaching de Patrice Collazo, n’auront finalement pas suffi, à l’image d’un Jason Eaton à qui il n’aura pas manqué grand-chose pour inscrire l’essai de la gagne à la 78e, la faute à un grattage "limite" de Tuisova. D’autant plus cruel que les Rochelais repartent de Mayol sans même le point de bonus…

L’action : l’essai de Bonneval

Difficile de ne pas mentionner ici la superbe action d’entame des Toulonnais qui aboutit à l’essai de Hugo Bonneval, après une séquence longue d’une minute et 48 secondes dans les 22 mètres rochelais. Une action bien lancée par un maul (que Tillous-Borde fut d’ailleurs tout proche de faire fructifier dans un premier temps) et parfaitement bonifiée par Mathieu Bastareaud, tout en puissance, jusqu’à son service gagnant pour son arrière.

Le facteur X : le 100% de Belleau

Dans un match très chargé émotionnellement pour lui (ses retrouvailles avec La Rochelle, face à qui il avait inscrit son fameux drop en demi-finale la saison dernière, ne pouvaient être anodines), le jeune ouvreur varois Anthony Belleau a parfaitement assuré l’essentiel, à l’image de ce plaquage salvateur sur Jason Eaton en fin de match. Ce dernier a en effet présenté une remarquable réussite dans les tirs au but, avec 14 points à son actif qui ont amplement participé à la victoire des siens. Son ultime réussite permettant même aux varois de priver leurs adversaires de bonus défensif…

La stat : 20 minutes à quatorze pour La Rochelle

Les Rochelais pourront pester contre leur indiscipline, qui leur a coûté cher. La faute grossière de Uini Atonio sur un ballon porté fut ainsi synonyme de double sanction, essai de pénalité et carton jaune, quand Kini Murimurivalu passa très près de la même sanction pour un en-avant volontaire… Et même si cette donnée peut être relativisée par le fait que les Maritimes n’ont encaissé que six points durant leurs vingt minutes à quatorze, une autre analyse reviendrait à dire que ces six points constituent l’écart final au score…

La question : le grattage de Tuisova était-il légal ?

C’est avec un immense ouf de soulagement que les spectateurs de Mayol ont accueilli la pénalité accordée par M. Poite, récompensant un grattage de Tuisova sur Jason Eaton. Mais ce contest était-il justement légal ? On pourrait longuement épiloguer sur le sujet, étant donné que l’ailier fidjien du RCT semblait bien assistant plaqueur et n’a pas franchement relâché le deuxième ligne rochelais… Une décision lourde de conséquences, à l’évidence, puisqu’elle a privé La Rochelle à la fois de la victoire et du bonus défensif. Toutefois, la sagesse consiste à se ranger derrière la décision de l’arbitre, qui a agi en son âme et conscience dans un contexte forcément étouffant.