Les trois surprises de la saison de Montpellier

Par Rugbyrama
  • Fulgence Ouedraogo (Montpellier) contre Pau
    Fulgence Ouedraogo (Montpellier) contre Pau
  • Nicolaas Janse Van Rensburg - Montpellier
    Nicolaas Janse Van Rensburg - Montpellier
  • Ruan Pienaar (Montpellier) contre La Rochelle
    Ruan Pienaar (Montpellier) contre La Rochelle
  • Fulgence Ouedraogo
    Fulgence Ouedraogo
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Nicolaas van Rensburg, Ruan Pienaar et Fulgence Ouedraogo ont atteint un niveau de performances où on ne les attendait pas forcément cette saison. Retour sur une année riche pour eux avec Montpellier.

Nicolaas Janse van Rensburg, oscar de la révélation et du premier rôle

Personne n’aurait misé un euro sur lui cet été. Et pourtant, Nicolaas van Rensburg, qui a failli quitter l’Hérault à l’intersaison à cause de son statut de Non-JIFF, s’est imposé dix mois plus tard comme un cadre incontournable du pack des Cistes (27 matchs, 23 titularisations et quatre essais). "Nous sommes agréablement surpris et très contents de ce qu’il amène au groupe. C’est un homme qui a beaucoup d’humilité et une grande capacité à se remettre en question. Il est curieux, a une envie constante de s’améliorer et ne veut pas se contenter de jouer quelques matchs… Il veut faire avancer son équipe", explique Vern Cotter.

Nicolaas Janse Van Rensburg - Montpellier
Nicolaas Janse Van Rensburg - Montpellier

Son profil (1,99m et 112kg), opposé à celui des trois colosses présents au poste, reste sa meilleure arme selon le manager du MHR : "Nicolaas a un profil différent de nos autres deuxième ligne (Willemse, Jac. Du Plessis, Mikautadze et Delannoy). Par exemple, Paul Willemse travaille et joue beaucoup avec sa masse physique, sa puissance. Van Rensburg nous aide lui beaucoup au niveau de la circulation de jeu courant, car il se place bien. Mais surtout, il est très précieux en touche."

Rarement blessé, contrairement à ses trois coéquipiers, le Sud-Africain de 24 ans est devenu le capitaine de touche de Montpellier et son meilleur sauteur. Cotter confirme : "Il est très vif et annonce nos touches. L’équipe base donc son jeu défensif et offensif dans ce secteur en fonction de lui. Au départ, nous (le staff) ne connaissions pas ce garçon, mais quand on a demandé en début de saison qui pourrait prendre en charge la touche, c’est lui qui a levé la main en premier". Prêt à prendre ses responsabilités malgré son jeune âge, Van Rensburg forme une paire complémentaire avec son compatriote Willemse. Leur duel en "demie" face aux impressionnants lyonnais, Félix Lambey et Hendrik Roodt, promet d’être passionnant et déterminant…

Ruan Pienaar, très loin d’être "cramé"

Le Springbok aux 88 sélections et trois coupes du monde jouées (une gagnée en 2007), n’est pas une surprise au sens littéral du terme. L’immense talent de Ruan Pienaar, ancien joueur des Sharks et de l’Ulster, était reconnu depuis longtemps. Mais sa capacité à évoluer au meilleur de sa forme à 34 ans et après un départ forcé d’Irlande où il venait de passer sept saisons, restait une interrogation. Et le numéro neuf a rapidement mis tout le monde d’accord. Seul taulier du poste après la grave blessure de Benoit Paillaugue, le Sud-Africain s’est imposé comme le cerveau et le maître à jouer du MHR (21 matchs et 17 titularisations). "Juan Pienaar doit véritablement être notre meilleure recrue cette saison. Il apporte énormément à l’équipe par sa vision du jeu et sa communication. On sait pourquoi il est à ce niveau-là et pourquoi il a eu une telle carrière, ça se voit au quotidien où il se donne toujours à 100%, en étant toujours irréprochable", analyse Fulgence Ouedraogo.

Ruan Pienaar (Montpellier) contre La Rochelle
Ruan Pienaar (Montpellier) contre La Rochelle

Pienaar contrôle le rythme offensif de son équipe, trie les ballons, sélectionne les intervalles à exploiter et apporte sa sérénité aux Héraultais. Buteur numéro un (178 points inscrits), il soulage Aaron Cruden de cette fonction et vient compléter l’armada des pieds d’or héraultais (Steyn, Mogg, Cruden, Nadolo…). Un talent combiné à sa vision et son intelligence de jeu, qui lui permettent de combiner parfaitement avec ses trois-quarts pour scorer après ses jeux au pied. Ruan Pienaar, un leader de jeu au sommet de son art et un meneur d’hommes caché, comme il l’explique : "C’est vrai qu’il existe deux Ruan Pienaar. Dans la vie, je n’aime pas parler de moi, je préfère rester discret. Mais le rugby déchaîne les passions et c’est ma passion qui change mon tempérament. Je parle donc beaucoup sur le terrain, gueule sur mes avants et m’impose plus. Je discute souvent stratégie avec Jessie Mogg, Aaron Cruden et François Steyn par exemples. Et j’essaye aussi de me connecter avec mes coéquipiers pour comprendre leur ressenti et les aider au mieux à se libérer."

Fulgence Ouedraogo, de retour à son meilleur niveau

Tous les éléments étaient réunis cette saison pour le déstabiliser : la perte de son capitanat historique (au profit de son ami Louis Picamoles) démarrée l’an passée et entérinée cet été ; un statut de titulaire remis en question avec l’arrivée de Yacouba Camara et la montée en puissance de Kélian Galletier, ainsi qu’un début de championnat passé dans l’ombre… Mais Fulgence Ouedraogo a un mental de fer. Et l’international tricolore a su patienter en se montrant performant dès qu’on faisait appel à lui, avant que sa saison bascule avec la blessure au genou de Camara. Dès lors, "Fufu" a affiché une régularité impressionnante dans ses performances pour doubler Julien Bardy dans la hiérarchie des flankers.

Fulgence Ouedraogo
Fulgence Ouedraogo

Meilleur plaqueur de son équipe (263 plaquages effectués en phase régulière), troisième du Top14 dans ce secteur, le sur actif Ouedraogo est de retour à son meilleur niveau. La saison où on l’attendait peut-être le moins… Retrouvé au sein d’une troisième ligne 100% héraultaise (avec Picamoles et Galletier), il s’apprête à disputer vendredi face au Lou, sa quatrième demi-finale de Top14 avec le MHR (une gagnée en 2011, deux perdues en 2014 et 2016). Et reste, selon ses mots, très enthousiaste malgré son changement de rôle au sein de son équipe: "Cela ne change pas mon approche. Je suis toujours aussi excité à l’idée de jouer un tel match. On sent de la passion, de l’envie et de l’engouement autour de cette rencontre. Nous avons hâte d’y être et d’en découdre. C’est quelque chose de fort de jouer une demi-finale. Ça n’arrive pas chaque année et on se bat toute la saison pour arriver à ce moment-là. J’ai toujours la même passion et la même envie."

Par Julien Louis.

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