Szarzewski, le maudit des phases finales

  • Dimitri Szarzewski (Racing 92)
    Dimitri Szarzewski (Racing 92)
  • Leonardo Ghiraldini (Toulouse) plaqué par Dimitri Szarzewski (Racing)
    Leonardo Ghiraldini (Toulouse) plaqué par Dimitri Szarzewski (Racing)
  • Dimitri Szarzewski - Racing
    Dimitri Szarzewski - Racing
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Touché au biceps gauche contre le Munster (27-22), Dimitri Szarzewski souffre d’une rupture du tendon synonyme de fin de saison. Pour la troisième fois en cinq ans, le Racing 92 disputera les phases finales du Top 14 sans son capitaine.

Dimitri Szarzewski nous confiait juste avant son retour à la compétition, à Toulouse, sa joie et son soulagement : "En 2016, je m’étais blessé au genou en quart de finale de Champions Cup contre Toulon, j’avais réussi à revenir pour les phases finales et nous avions vécu une belle fin de saison (auréolé du Bouclier de Brennus, ndlr). J’espère donc que c’est bon signe". Mais le karma n’est pas vraiment du côté de l’ancien talonneur des Bleus (83 sélections).

Dix jours plus tard, l’espoir a fait place au désespoir. Quinze minutes après être entré en jeu face au Munster, un changement d’appui de Conor Murray l’a obligé à plaquer avec le bras en hyper-extension. Et le résultat, implacable : rupture du tendon du biceps gauche et saison terminée.

Leonardo Ghiraldini (Toulouse) plaqué par Dimitri Szarzewski (Racing)
Leonardo Ghiraldini (Toulouse) plaqué par Dimitri Szarzewski (Racing)

Année noire ? Vieille rengaine plutôt. Car depuis son arrivée au Racing 92 en 2012, c’est la troisième fois qu’il doit renoncer aux phases finales du Top 14 - que les Ciel et Blanc ont disputé chaque année - à cause d’une blessure dans la dernière ligne droite. La cheville en 2014, les cervicales en 2017 et le biceps cette année : "Je n’ai pas été épargné ces dernières années et notamment à ce moment-là de la saison, qui est le plus important. On fait des sacrifices toute l’année, on s’entraîne pour vivre ce genre de matchs et quand cela arrive, c’est d’autant plus difficile. Je crois au destin et si je me suis blessé, c’est qu’il y a une raison". Certainement ces seize ans de rugby professionnel et ce corps qui peine à boucler la boucle après avoir été poussé dans ses limites chaque saison.

J’aimerais participer à l’aventure d’une autre façon, en aidant les entraîneurs par exemple

Cette malheureuse force de l’habitude, c’est peut-être aussi la raison pour laquelle le Tzar n’a pas bronché au moment de la blessure, terminant son action avec dignité : "J’ai entendu craquer et j’ai senti mon biceps remonter. L’action a continué et j’ai essayé moi-même de continuer. On commence à être habitué aux douleurs et sur le coup, c’est un peu douloureux mais c’est supportable ! Mais à la fin de l’action, je comprends bien que ce ne sera pas possible".

Dimitri Szarzewski - Racing
Dimitri Szarzewski - Racing

La douleur psychologique, elle, est vive et durable. À 35 ans, Dimitri Szarzewski sait que le temps lui est compté et qu’il ne se rattrapera pas. Il raccrochera les crampons en juin 2019 : "C’est frustrant et difficile, même si on se dit qu’il y a des choses beaucoup plus graves dans la vie et que cela fait partie de notre métier. Le moral en prend en coup, surtout qu’il y a des belles échéances qui arrivent avec notamment la finale de coupe d’Europe. Je vivrai ce moment différemment. J’aimerais participer à l’aventure d’une autre façon, en aidant les entraîneurs par exemple. Je ferai tout ce qui est encore possible pour moi pour aider mon équipe à remporter la Champions Cup, à ce que nous ayons cette étoile sur le maillot".

Un match auquel il assistera en costume, comme tous les autres d’ici la fin de saison. Puis, après les vacances, viendra le temps d’entamer d’un énième retour. Un ultime tour de piste qui, souhaitons-lui, ne s’arrêtera pas brutalement au mois d’avril.

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