Perpignan, à jeun de certitudes ?

  • Sadek Deghmache (Perpignan) contre le Stade français
    Sadek Deghmache (Perpignan) contre le Stade français
  • Mathieu Acébès (Perpignan) contre le Stade français
    Mathieu Acébès (Perpignan) contre le Stade français
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TOP 14 - Surclassée par le Stade Français en ouverture du championnat, l’Usap a surpris par ses carences le week-end dernier. Alors qu’ils plaident l’erreur de parcours et le manque de combat, les Catalans ont l’occasion de rebondir, dimanche à Agen. Mais ont-ils les moyens d’oublier une telle déconvenue et de réagir chez un concurrent direct au maintien ?

Et soudain, samedi 25 août 2018, l’Usap redevint une équipe de bas de tableau. La transition fut rude, presque surprenante, mais surtout matérialisée par le cinglant succès d’un Stade Français impitoyable à Aimé-Giral. Bienvenue en Top 14. Perpignan avait pourtant bien négocié le sas de décompression lors de deux matchs amicaux victorieux, en vain. Les Parisiens sont venus rappeler à la formation catalane, non sans fracas, l’ampleur de la tâche qui l’attendait cette saison. Une semaine après leur retard à l’allumage, les sang et or se doivent de réagir. Mais à Agen, concurrent direct pour le maintien, l’Usap ne devra plus se mentir.

La thèse de l’accident

Pour expliquer leur déroute face au Stade Français, les Catalans ont admis avoir été très en deçà de leur potentiel. "Je pense qu’on a oublié les bases du rugby que sont le combat et l’agressivité avant tout. On avait tendance à faire des câlins plutôt que de tuer les mecs. Il faut vite remettre ça en ordre", concède l’entraîneur des avants Perry Freshwater. "On a pris une bonne bouffe dans la tête, ça fait du bien. La beauté de ce sport, c’est qu’il te remet en place de suite quand tu te prends à rêver. À nous de la fermer et de s’y filer", poursuit l’ailier Mathieu Acébès, particulièrement secoué contre le Stade Français. Un point de vue également partagé par le manager Christian Lanta, qui s’est lui exprimé sans détour : "La déception n’était pas tant la défaite, mais le fait de ne pas avoir joué à notre niveau. A-t-on le niveau du Top 14 ? Je ne sais pas. Mais au moins que nous soyons à notre niveau, car samedi dernier, il était inférieur à nos quinze meilleurs matchs de Pro D2 l’an dernier." Le message est clair, et a semble-t-il fait le tour du vestiaire catalan, cette semaine.

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— USAP (@usap_officiel) August 30, 2018

Agen, le révélateur

Simple accident ou réels motifs d’inquiétude ? Si les Perpignanais semblent plutôt sûrs d’eux, conscients d’avoir le niveau pour rivaliser avec les écuries du Top 14, sont-ils en capacité de mettre en application leurs discours, dès dimanche à Agen ? "Il y a tout ce qu’on peut théoriser, tout ce qu’on peut dire. Mais ça doit être concrétisé sur le terrain", confirme l’expérimenté Christian Lanta. "Rendez-vous dimanche, où j’espère, et j’en suis convaincu, on va rentrer de plain-pied dans ce Top 14 et faire un match digne de ce nom." Les promesses sont lancées du côté de l’Usap, où ce déplacement en Lot-et-Garonne s’annonce comme "un vrai révélateur pour les joueurs, le staff, pour tout le monde. Nous voulons retrouver les bases qui font l’Usap depuis des années", prévient Perry Freshwater. "Je peux vous assurer que la semaine dernière en entrant sur la pelouse, c’était pour faire le match de notre vie. On ne l’a pas fait. On s’est trompé. Ça arrive à tout le monde. Et il n’y a rien de mieux qu’un déplacement pour se retrouver. Nous voulons montrer le visage d’une vraie équipe, qui a envie de se maintenir", espère Mathieu Acébès.

Mathieu Acébès (Perpignan) contre le Stade français
Mathieu Acébès (Perpignan) contre le Stade français

Un match à huit points ?

Au-delà des prérogatives de rachat dans les rangs perpignanais, cette affiche dominicale entre les deux plus petits budgets de l’élite est le premier choc frontal entre concurrents au maintien. Au cours d’un mois de septembre rythmé par les voyages à Agen puis Grenoble, les sang et or n’ont plus une marge de manoeuvre illimitée. Quand bien même Perry Freshwater assure ne pas vouloir "faire des mathématiques dès le deuxième match", Catalans et Agenais vont s’affronter pour un match à huit points. Ancien manager du SUA, Christian Lanta dédramatise à son tour : "Le maintien ne se gagne pas lors des rencontres face aux petits, mais dans la capacité à battre les grosses formations". Certes, mais l’Usap a failli à cette dernière possibilité. Il lui reste, pour l’heure, l’opportunité de frapper sur plus petit que soi… Mais en terres agenaises, où les Catalans créèrent l’exploit au soir de la trentième journée de Pro D2, en 2015, la tâche ne sera pas aisée. "Je connais assez bien Reggiardo. Ils vont être prêts. Agen a une année de plus en Top 14. Ils se sont sauvés par le combat et l’agressivité. Je suis sûr qu'ils vont s’envoyer. Il faudra répondre dans tous ces secteurs-là", conclut Perry Freshwater. La clé du match semble déjà toute trouvée.

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