Pienaar, c'est le maître du temps

Par Rugbyrama
  • Ruan Pienaar (Montpellier)
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Publié le Mis à jour
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Large vainqueurs du Lou au Groupama Stadium hier (40-14), les Héraultais remportent la deuxième demi-finale de Top14 de leur histoire et se qualifient ainsi pour la finale au stade de France samedi prochain. Une démonstration de force, d’expérience et de maîtrise, incarnée par un joueur hors-norme. Ruan Pienaar, un génie au sommet de sa forme et de son art.

Il joue à son rythme, contrôle le tempo offensif de Montpellier et rien ne semble pouvoir le perturber. Décisif sur les deux premiers essais de son équipe et auteur de dix-sept points au pied (100% de réussite), Ruan Pienaar a brillé de mille feux vendredi : "Il faut s’assoir, le regarder jouer et prendre du plaisir", s’amuse Fulgence Ouedraogo.

Ruan Pienaar (Montpellier)
Ruan Pienaar (Montpellier)

Cet homme orchestre est un spectacle à lui seul. Un tacticien hors-normes doublé d’un technicien de génie, qui a martyrisé le Lou en plongeant constamment sa défense dans l’incertitude puis le doute : "Il n’y a pas que lui car le MHR a un dix (Cruden, NDLR) et un quinze (Mogg) qui mettent le ballon où ils veulent sur le terrain. Dès qu’il y a un temps de jeu où ils n’avancent pas trop, derrière ils nous ramènent dans notre camps à cinq mètres de notre ligne par du jeu au pied. C’est dur, car on ne souffle jamais. Pienaar est hors-normes car il joue toujours là où on n’est pas. Nous avons eu l’impression de passer à côté des mecs à chaque fois. Nous passons dans le sens et il joue de l’autre côté… Franchement, il est vraiment impressionnant", explique le Lyonnais Félix Lambey.

Ruan Pienaar (Montpellier)
Ruan Pienaar (Montpellier)

L’œil du lynx sud-africain bénéficie d’une vision à 360 degrés qui lui permet d’observer tout en temps réel et d’adapter en fonction ses choix de jeu. A l’image de ce coup de pied à suivre pour son complice qu’il trouve toujours les yeux fermés, Jesse Mogg, qui amena le premier essai de Nemani Nadolo. Ou encore, cette pénalité vite jouée pour Aaron Cruden à cinq mètres de l’en-but du Lou, entraînant la réalisation d’un Alexandre Dumoulin de gala sur le premier acte. Le jeu en lecture de Pienaar n’a pas d’égal dans le championnat. Stratège d’exception, le numéro neuf est également un leader d’hommes né qui ne s’affole jamais.

Leader de jeu et chef de meute

Pas de cris ou de gestes d’énervements superflus, il dégage une sérénité communicative et lève toujours le bras à bon escient, pour replacer ses coéquipiers où les encourager : "C’est vrai qu’il existe deux Ruan Pienaar. Dans la vie, je n’aime pas parler de moi, je préfère rester discret. Mais le rugby déchaîne les passions et c’est ma passion qui change mon tempérament. Je parle donc beaucoup sur le terrain, gueule sur mes avants et m’impose plus. Je discute souvent stratégie avec Jessie Mogg, Aaron Cruden et François Steyn par exemples. Et j’essaye aussi de me connecter avec mes coéquipiers pour comprendre leur ressenti et les aider au mieux à se libérer", précise-t-il.

Souriez, vous êtes en finale ?? pic.twitter.com/3lhDXQ6X0y

— Montpellier Rugby (@MHR_officiel) May 25, 2018

Cerveau du MHR et chef de meute de l’ombre, le Springbok aux 88 sélections et aux trois coupes du monde disputées (dont une gagnée en 2007) est devenu le maillon essentiel héraultais. Kélian Galletier confirme : "Il a un très bon jeu au pied, la maîtrise et la concentration nécessaires pour nous soulager dans les temps où nous sommes sous pression." L’apanage des très grands selon "Fufu" : "Juan Pienaar doit véritablement être notre meilleure recrue cette saison. Il apporte énormément à l’équipe par sa vision du jeu et sa communication. On sait pourquoi il est à ce niveau-là et pourquoi il a eu une telle carrière, ça se voit au quotidien où il se donne toujours à 100%, en étant toujours irréprochable."

Ruan Pienaar (Montpellier)
Ruan Pienaar (Montpellier)

A 34 ans, Ruan Pienaar est au sommet de sa forme et de son art. Un compétiteur d’exception qui n’est jamais rassasié. Animé par son désir de remporter enfin un titre en championnat, auquel il n’a jamais goûté avec les Sharks et l’Ulster : "Ce serait le plus beau des accomplissements de terminer sur un titre de champion de France."

Aux côtés de Bismarck du Plessis, son ami de vingt-deux ans qu’il a connu sur les bancs de l’école à 12 ans. Deux internationaux de classe mondial qui font partie des meilleurs spécialistes à leur poste et qui apportent une expérience cruciale à Montpellier dixit Benjamin Fall : "Jouer avec eux et partager avec eux des moments comme ça… Ces mecs attirent les titres ! Ce sont des conquérants et nous avons envie d’être comme eux. Gagner des titres, les gens ne retiennent que ça. Participer, perdre en demie ou en quart, jusqu’à présent on n’avait fait que ça. Et maintenant nous avons envie de franchir cette étape, pour que nous soyons vraiment reconnus." Suivez le guide Ruan Pienaar samedi prochain, dont le dernier passage au Stade de France date de 2007… Le jour où les Springboks sont devenus les rois du monde (victoire 15-6 face à l’Angleterre). Un signe du destin ?

Par Julien LOUIS

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