Picamoles : "Cotter a été déterminant dans ma décision de rejouer en Top 14"

Pourquoi avez-vous choisi de revenir si vite en Top 14 ?

Louis Picamoles : Cela s’est fait assez naturellement. Montpellier a manifesté l’intérêt de me faire revenir par le biais de Vern Cotter qui a été déterminant dans ma décision de rejouer en Top 14. La nouvelle convention a aussi compté. L’an dernier, j’étais hors convention, et même si cela s’est bien fait, c’était toujours des négociations sur le tas et ce n’était pas tout le temps évident. On essaie de mettre en place des choses du côté de la FFR et de la LNR pour faire progresser l’équipe de France et je voulais faire entièrement partie de ce projet. Tous ces éléments m’ont convaincu de signer à Montpellier.

Pourtant, il y a tout juste un an, vous parliez de l’Angleterre comme d’un projet de vie pour vous et votre famille…

L.P. : Il y a des éléments dans une carrière qui font que les choses peuvent évoluer plus rapidement que ce qu’on imaginait. Quand j’ai signé à Northampton, je ne pensais évidemment pas revenir aussi vite en Top 14. Rien ne m’a forcé à le faire, seulement cette envie de vivre les évolutions du rugby français de l’intérieur, car je faisais partie de ceux qui réclamaient du changement. Cela nécessitait un retour en Top 14.

Quelles différences avez-vous eu le temps de noter entre la Premiership et le Top 14 ?

L.P. : Le fait d’avoir deux clubs de moins dans le championnat, une seule équipe qui descend et seulement quatre qualifiés et non six incite les équipes à mettre un maximum de volume de jeu. J’ai senti là-bas moins de pression du résultat et plus d’ambition de jouer pour gagner, plus que de volonté de jouer pour ne pas perdre. C’est un état d’esprit et on sait que cela peut être délicat à changer.

Montpellier n’est plus du tout le club que j’ai quitté, énormément de choses ont changé

En quoi Vern Cotter a-t-il été si important dans votre décision de retrouver votre club formateur ?

L.P. : Il est réputé pour sa qualité d’entraîneur mais aussi d’homme. Le côté relationnel avec les coachs a une grande importance pour moi. Nous avons beaucoup échangé lui et moi avant que je prenne ma décision. C’est quelqu’un qui peut me faire progresser individuellement et qui peut aussi faire progresser le club de Montpellier et lui permettre d’aller chercher des titres le plus rapidement possible. Il est très axé sur le travail et on est tous conscient que sans travail, il y a peu de chances d’arriver à quoi que ce soit.

Il vous a aussi directement promu capitaine…

L.P. : Je n’ai rien réclamé en arrivant. Vern m’a demandé de l’être et la première chose que j’ai faite a été d’en discuter avec Fulgence Ouedraogo. C’est mon ami et il été capitaine du MHR depuis de nombreuses années donc il était très important pour moi d’en parler avec lui. On l’a fait très naturellement et il m’a appuyé pour cela.

Guy Novès a-t-il eu une influence sur votre choix de carrière ?

L.P. : On en a discuté avant que je signe, c’est vrai, mais nous n’en avons pas reparlé depuis.

Il faudrait peut-être voir la force que peut représenter la richesse de culture au MHR et non la faiblesse qu’elle peut engendrer

Quels changements avez-vous constaté au MHR depuis votre départ de Montpellier en 2009 ?

L.P. : Ce n’est plus du tout le club que j’ai quitté, énormément de choses ont changé. J’essaie donc de me réimprégner de tout ça. Même si c’est un club que je connais bien, je repars quand même un peu de zéro et c’est le style de challenge que j’aime relever.

Des tensions ont été évoquées au sein du vestiaire montpelliérain entre les Français et les Sud-Africains. Qu’en est-il exactement ?

L.P. : J’ai entendu dire ça mais je n’ai pas remarqué de cassure depuis que je suis arrivé. Montpellier est effectivement un club ou beaucoup de joueurs viennent d’une autre culture. Il faudrait peut-être voir la force que peut représenter cette richesse de culture pour le club et non la faiblesse qu’elle peut engendrer. Si chacun amène son envie pour le bien de l’équipe, cela ne peut être que positif.

La tournée d’été a été difficile à digérer et accepter

Le MHR a chuté en barrages la saison dernière. Quels sont ses objectifs cette année ?

L.P. : On va jouer à fond le Top 14 et la Champions Cup et nous souhaitons nous qualifier dans les deux compétitions. À moyen et long terme, il est évident que l’objectif du club est de gagner des titres. Les joueurs qui viennent à Montpellier ont cette ambition. Maintenant, il ne s’agit pas uniquement de le vouloir mais aussi de se donner les moyens d’y arriver et on a encore du boulot pour prétendre gagner immédiatement.

Tout comme en équipe de France, où les derniers résultats ne plaident pas à l’optimisme alors que se profile une très difficile tournée de novembre…

L.P. : On a l’habitude de connaître de fortes remises en question après les tournées d’été et de sentir beaucoup d’attentes avant les tournées d’automne. On commence à être rôdé de ce point de vue. Honnêtement, on va essayer de ne pas se mettre trop de pression. À titre personnel, la tournée d’été a été difficile à digérer et accepter. Maintenant, j’ai appris quelque chose en Angleterre que j’applique sur ce sujet. Cette tournée, on ne peut pas la rejouer. Les trois tests sont perdus avec le contenu que l’on sait et je ne suis pas sûr que ressasser tout cela nous aidera à être plus performant en novembre.