Farnoux : "Si le collectif s’effrite, l’Usap sera en danger"

Par Rugbyrama
  • Julien Farnoux (Perpignan)
    Julien Farnoux (Perpignan)
Publié le Mis à jour
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TOP 14 - À quarante-huit heures de la réception inaugurale du Stade Français, Julien Farnoux livre un tableau très lucide sur sa formation. L’arrière de Perpignan, qui va découvrir le Top 14, revient également sur son début de carrière en sang et or.

Rugbyrama : Julien, quel est votre sentiment à l’aube de ce premier rendez-vous de la saison ?

Julien Farnoux : Je suis très excité à l’idée de me lancer dans cette nouvelle aventure. J’ai hâte d’y être. Nous avons bien préparé la saison, on sait que nous avons un gros début de championnat. Personnellement, je ne me mets pas plus de pression que ça, mais il va falloir rester concentré et élever le niveau de jeu pour se mettre à la hauteur de ce qui nous attend.

Vous n’avez jamais joué en Top 14. Que connaissez-vous de ce championnat ?

J.F. : Déjà, ce que je vois à la télé. J’ai l’habitude de le regarder depuis que je suis tout petit, je connais pratiquement tous les joueurs. Je sais qu’il y a des gros talents dans chaque équipe. C’est très costaud. Mais nous, je veux dire par là l’ensemble des mecs qui n’ont pas connu ce niveau, nous ne sommes pas apeurés par cette situation. On a juste très envie de s’y confronter, et de collectivement vivre une belle aventure.

"Ce qui me questionne, c’est de savoir comment va se comporter l’équipe dans les moments difficiles"

Après une saison quasi-parfaite en Pro D2, êtes-vous conscients que cet opus 2018-2019 sera beaucoup plus dur ?

J.F. : On le sait oui. Le titre a été bien fêté, le groupe a savouré. C’était une aventure très longue en Pro D2, mais très vite, chacun s’est plongé dans ce qui nous attendait. Nous avons conscience d’être les petits, qu’il faudra se battre chaque week-end pour se sauver. Ce qui me questionne un peu, bien que je ne sois pas pessimiste, c’est de savoir comment va se comporter l’équipe dans les moments difficiles, car il va y en avoir cette saison. Je sais que, collectivement, on va s’accrocher. Je ne sais pas si on y arrivera, mais on fera honneur au maillot.

Quel sera l’atout numéro un de Perpignan cette saison ?

J.F. : C’est le collectif, vraiment. Nous sommes un noyau de joueurs ayant connu la Pro D2 pendant quatre ans, et ça nous a vraiment resserrés. Peut-être qu’individuellement, l’Usap sera moins forte que les grosses écuries. Mais j’espère que collectivement, on sera au niveau. Si le collectif s’effrite, on sera en danger. Des moments difficiles, il y a en aussi eu la saison dernière. Au final, le groupe s’est soudé et on en a fait une force. Mais aujourd’hui, on se plonge dans l’inconnu. C’est tout aussi excitant que perturbant.

"On ne peut pas changer de mentalité. Le jeu, c’est dans nos gênes et notre ADN. L’équipe s’est construite là-dessus"

Quels seront d’après vous vos concurrents directs pour le maintien ?

J.F. : Sincèrement, je ne vois que des grosses équipes face à nous. Sur le papier, on pourrait dire les petits budgets comme nous, Agen et Grenoble. Mais là encore, c’est très costaud. Le SUA a aussi un fort collectif, et les Grenoblois se sont bien renforcés. Je pourrais peut-être répondre après quelques matchs…

Patrick Arlettaz le confiait il y a quelques semaines : l’Usap n’est pas prête à changer sa philosophie offensive…

J.F. : On ne peut pas changer de mentalité. Le jeu, c’est dans nos gênes et notre ADN. L’équipe s’est construite là-dessus, a réussi comme ça la saison dernière et il est impossible de tout changer en deux mois. Nous avons nos convictions et nos croyances, et nous sommes bien là-dedans. Alors peut-être qu’en cours de saison, on ajustera quelques détails, mais on aime ce rugby-là et on va prendre du plaisir. En y ajoutant encore plus de combat, d’agressivité.

"Être en Top 14 et se faire concasser tous les week-ends, ça ne sert à rien"

Personnellement, cette arrivée en Top 14 conforte-t-il certains de vos choix de carrière ?

J.F. : Il y a des choses que j’ai plus ou moins décidées que d’autres. À un moment donné, je devais quitter le club, mais au final je suis resté. Et en fin de compte, ça s’est très bien passé. Je suis très heureux. L’aventure que je vis depuis quatre ans ne me laisse que des bons souvenirs en tête. Je me suis fait des amis, j’ai vécu des moments extraordinaires et d’autres plus durs. Mais tout ça m’a construit, et je ne regrette rien. Ce n’est pas dans ma mentalité.

À 25 ans, connaître le Top 14 est une belle récompense…

J.F. : Oui, mais mon objectif maintenant, c’est de savoir comment vivre encore des beaux moments dans ce club. Ce n’est pas une fin en soi pour moi. C’était un objectif très fort, un rêve de gamin. Mais être en Top 14 et se faire concasser tous les week-ends, ça ne sert à rien. Je ne veux pas que l’on serve uniquement de sparring-partner. L’Usap va jouer sa carte à fond. L’objectif suprême, pour moi, c’est de se maintenir, de faire perdurer Perpignan au plus haut niveau.

Par Emilien Vicens.

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