Kaino : "Je suis en contact avec Toulouse depuis longtemps"

  • Jerome Kaino - Nouvelle Zélande
    Jerome Kaino - Nouvelle Zélande
  • Jérome Kaino (Nouvelle-Zélande)
    Jérome Kaino (Nouvelle-Zélande)
  • Jerome Kaino, le troisième ligne des All Blacks - 8 novembre 2014
    Jerome Kaino, le troisième ligne des All Blacks - 8 novembre 2014
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L'ancien troisième ligne des All Blacks et futur joueur du Stade toulousain, Jerome Kaino s'est livré à Midi Olympique sur son lien avec le Stade Toulousain.

Rugbyrama : Depuis l’annonce de votre départ pour Toulouse, vous avez choisi de vous faire discret. Pourquoi ?

Jerome Kaino : J’ai encore des objectifs ici, avec les Auckland Blues. Je ne voulais pas me polluer l’esprit en me projetant déjà vers la suite. Il y a un boulot à faire et je veux le faire correctement, jusqu’au dernier match. Voilà pourquoi je n’avais jamais commenté mon départ.

En signant à Toulouse, vous tournerez définitivement le dos aux All Blacks…

J.K. : Il y a des nouveaux joueurs qui arrivent, plus jeunes et plus en forme que moi. Il faut l’accepter. Ce n’est pas facile. Je crois que personne n’est jamais prêt à tourner le dos aux All Blacks. Mais personne n’est éternel.

N’aviez-vous pas la tentation de rester jusqu’à la prochaine Coupe du monde ?

J.K. : Non. Mon histoire avec les All Blacks était finie. Du moins, je le pense. Je suis âgé, j’ai connu plusieurs blessures. Deux options s’offraient à moi : tenter le coup, tout de même, rester en Nouvelle-Zélande en espérant jouer la Coupe du monde mais avec la probabilité, très forte, de ne pas atteindre cet objectif. Ou couper par moi-même et partir, tenter un nouveau challenge, ailleurs. Cette deuxième option ne se présenterait qu’une seule fois, et c’était maintenant. Le choix était finalement évident, non ? Je leur ai donc dit que j’arrêtais, que je sentais bien que mon heure était venue. Que le plan B, celui de la France, me plaisait davantage.

Pourquoi Toulouse, alors que d’autres clubs français vous courtisaient ?

J.K. : Je suis en contact avec Toulouse depuis longtemps. Avant de partir au Japon (en 2012, N.D.L.R.) j’avais déjà discuté avec eux et le challenge m’intéressait. Thierry Dusautoir était leur capitaine et nous en avions parlé ensemble. De la ville, du club, de son fonctionnement et de ses ambitions. Ce que j’en ai entendu me plaisait. À cette époque, je crois que je n’étais tout simplement pas prêt pour un si long voyage. Désormais, je le suis. Je veux le faire pour ma famille.

Jérome Kaino (Nouvelle-Zélande)
Jérome Kaino (Nouvelle-Zélande)

Pourquoi ?

J.K. : Ma femme a des origines françaises. Sa grand-mère vivait à Rouen. Malheureusement, elle est décédée il y a peu. Mais j’avais envie que mes enfants connaissent cette partie de leurs racines. Ma famille a été à mes côtés et m’a soutenu, tout au long de mon parcours international. Il était temps de leur rendre tout cela. Pour la première fois de ma carrière, j’ai fait passer ma famille en priorité.

Que savez-vous du rugby français ?

J.K. : Depuis un an que j’ai décidé de partir en France, je regarde beaucoup le Top 14 et la Coupe d’Europe. C’est physique, hein ! Ça me plaît. Vous avez quelques mecs, physiquement, ce sont des monstres. Mais je ne trouve pas votre rugby aussi lent que vous voulez bien le dire. J’ai aussi vu que Toulouse joue un rugby plutôt plaisant.

Qu’attendent-ils de vous ?

J.K. : Ils ont une équipe talentueuse, mais jeune. J’ai d’ailleurs vu que le recrutement était encore une fois très jeune. Et puis, il y a Dupont. Il est toujours là ?

Oui.

J.K. : Celui-là, c’est un phénomène. Son match contre les All Blacks, en novembre dernier, c’était incroyable. Il est costaud, c’est un taureau ! Il faut qu’il regarde un peu plus autour de lui, qu’il prenne un plus son temps, mais c’est un super jeune.

Jerome Kaino, le troisième ligne des All Blacks - 8 novembre 2014
Jerome Kaino, le troisième ligne des All Blacks - 8 novembre 2014

Vous parlez presque comme un entraîneur, plus qu’un joueur…

J.K. : Je crois que le club attend de moi cette part de leadership, sur et en dehors du terrain, sur tout ce qui touche à la préparation. Une sorte de papa (il sourit). Mais je ne vais pas arriver et dire : "regardez comment on fait en Nouvelle-Zélande." Ce serait la pire des choses. C’est à moi à m’adapter, à apprendre de la culture française. C’est la raison de ma venue. Naturellement, il y a des choses qu’ils prendront dans mes méthodes de travail. Mais je ne veux rien imposer.

Aimeriez-vous entraîner, après vos deux années de contrat ?

J.K. : Bien sûr. Si Toulouse me propose une reconversion d’entraîneur, ça me plairait beaucoup ! Pour l’instant, je n’ai pas planifié mon retour en Nouvelle-Zélande. Mais la priorité, c’est d’apprendre le français. Je prends ça très au sérieux. Avec ma famille, nous prenons déjà des cours. Bon, c’est une jolie langue, mais vraiment dure à apprendre ! Cette histoire de masculin et féminin, quelle galère… Mais c’est une étape impérative. Je veux vivre pleinement l’expérience française, pas seulement sur le terrain. On verra, ensuite, ce que me réserve l’avenir.

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