Setiano : "Nous avons les capacités pour battre beaucoup d'équipes"

  • Emerick Setiano (Toulon) contre le Racing
    Emerick Setiano (Toulon) contre le Racing
  • Donnacha Ryan (Racing 92) contre Toulon
    Donnacha Ryan (Racing 92) contre Toulon
  • Emerick Setiano - Toulon
    Emerick Setiano - Toulon
  • Emerick Setiano (Toulon)
    Emerick Setiano (Toulon)
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TOP 14 - Après la défaite face au Racing, la séance vidéo de ce lundi a duré plus longtemps que prévu au centre d’entraînement du RCT, décalant d'une heure les rendez-vous hebdomadaires avec la presse. Souriant et disponible, le pilier droit Emerick Setiano a accepté de se livrer sur le début de saison et son ascension au haut niveau.

Rugbyrama : La vidéo a duré. Il y avait beaucoup à redire sur cette défaite face au Racing ?

Emerick Setiano : Nous avons repris toutes les actions clés du match. Nous avons relevé ce qui avait pu fonctionner mais également ce qui n'a pas été. Nous nous sommes troués sur de petites erreurs qui accumulées font beaucoup. Ils étaient bons, costauds, mais si nous jouons bien, nous avions la possibilité de nous imposer. Nous avons passé 5-6 minutes à cinq mètres de leur ligne sans parvenir à marquer. On prend la touche à plusieurs reprises, mais on repart avec trois points. Mais ce n'est pas grave.

Après match, Patrice Collazo a loué l'état d'esprit du groupe. Partagez-vous son sentiment ?

E. S. : Dans l'état d'esprit, nous étions là. Mais on n'a pas ressenti sur le terrain ce que nous avions pu travailler. Nous avons fait de mauvais choix, comme un ballon perdu ou le fait de monter seul en défense, et cela a entraîné notre défaite. Ce sont beaucoup de facteurs contraires face à une équipe comme le Racing. Je pense que globalement, nous avons été trop timides pour notre première à Mayol.

Donnacha Ryan (Racing 92) contre Toulon
Donnacha Ryan (Racing 92) contre Toulon

Avec une première défaite à domicile, l'heure n'est pas encore à l'urgence mais il va falloir prendre des points et ce dès ce week-end.

E. S. : On espère revenir au minimum avec un point, mais nous avons la victoire en ligne de mire. Pour cela, nous devons appliquer en match ce que nous travaillons à l’entraînement ou ce que l'on se dit à la mi-temps. Ce que nous n'avons pas fait face au Racing. Après ce que l'on a vu à la vidéo, on se dit que nous avons les capacités pour battre beaucoup d'équipes en corrigeant nos erreurs.

J'avais beaucoup de mal à gérer le stress

Sur le plan personnel, vous êtes entré à la 50e minute de jeu. Comment avez-vous vécu cette fin de match ?

E. S. : J'ai été bien 15 minutes, mais les deux essais font mal à la tête. On sent que les gars sont affectés, même si j'ai également perçu du progrès par rapport à l'an passé, sur ces matchs que l'on perd et où tout le monde baissait les bras.

Généralement, comment vous sentez-vous après cette préparation ?

E. S. : Par rapport au même moment la saison passée, j'ai pris 5 kg. Et j'espère que c'est du muscle (rires). Je me sens bien maintenant. Mais au début de la préparation, je suis arrivé hors de forme, j'ai eu du mal. La reprise est souvent difficile et la première séance sur le terrain a été horrible pour moi. J'avais bien coupé cet été, et quand on mange comme je mange ici, sans le sport c'est pas pareil (rires) ! C'est un peu ça le problème. J'ai eu du mal les deux premières semaines, mais je me sens bien maintenant.

Emerick Setiano - Toulon
Emerick Setiano - Toulon

La saison passée a été celle de votre éclosion avec une vingtaine d'apparitions. Que retirez-vous de cette année de haut niveau ?

E. S. : Je sors de cette première saison beaucoup plus fort mentalement. Avant cela, j'avais beaucoup de mal à gérer mon stress. Je n'avais fait que deux matchs la saison précédente et j'ai multiplié ce total par dix au final. J'ai joué avec des joueurs incroyables comme Nonu, Vermeulen ou des Suta, Clerc... je ne les compte même plus. J'ai beaucoup appris. J'espère que cela va se retranscrire cette année et gagner encore du temps de jeu.

Toulon a changé

A tout juste 21 ans, vous avez déjà été appelé en stage avec l'équipe de France au printemps dernier. Vous attendiez-vous à cela ?

E. S. : Je n'y croyais pas trop quand je l'ai appris. En tout cas, ce n'est que du positif dans ma jeune carrière. Le stage s'était bien passé, même si les gars étaient en période de décharge. Mais c'était une très bonne expérience et c'est bénéfique de travailler avec ce staff-là que je connaissais pas et l'élite du rugby français. Ça ouvre l'appétit, on a envie d'y retourner ! Même si mon objectif premier est de jouer un maximum avec Toulon et de rendre au club ce qu'il m'a donné.

En tant que joueur formé au club, est-ce une fierté particulière d'être aujourd'hui un membre de l'équipe première du RCT ?

E. S. : Nous sommes quelques uns à avoir la chance de pouvoir jouer dans notre club formateur. Mais il faut continuer de travailler, je ne suis pas encore arrivé... J'aimerai que l'on gagne un titre. Là, on pourra dire qu'il y a quelque chose et on pourra construire beaucoup plus derrière. Ça motivera encore plus les jeunes à venir ici ou ceux du club à rester et non plus, après les Crabos, de partir car ils se disent que c'est barré en première pour eux.

#RCTR92 : A l’issue d’un match difficile pour les Rouge et Noir à Mayol, le Racing 92 s'est imposé sur le terrain toulonnais. pic.twitter.com/SM5Hq1gLRF

— RCT - RC Toulon (@RCTofficiel) August 25, 2018

D'autant plus que le club s'oriente de plus en plus vers la formation...

E. S. : Ça a changé à Toulon maintenant. C'est ma troisième année avec les pros, mais la première saison, je savais que je n'allais pas jouer. Je suis entré 15 et 20 minutes sur mes deux matchs. Attention, c'était déjà énorme. Alors là, je n'imagine même pas ce que c'est pour Louis Carbonel, Jean-Baptiste Gros aujourd'hui...

Patrice sait nous parler et nous exciter un peu avant le match

Quelle relation entretenez-vous avec Marcel Van der Merwe avec qui vous partagez le poste de pilier droit ?

E. S. : Marcel est un modèle. Pour moi, c'est le meilleur pilier droit du Top 14. Il arrive à tenir tous les matchs sans se blesser. Il se remet perpétuellement en question pour rester en forme. C'est une source d'inspiration pour son hygiène de vie également. J'essaie de me nourrir de ce qu'il fait. J'ai encore beaucoup à apprendre mais il ne faut pas se mettre plus de pression que ça. Je sais qu'il y a des choses à ne pas faire comme perdre trop de poids, sinon tu n'assureras pas en mêlée et tu te feras envoyé en tribune, et surtout garder toute sa concentration afin d'éviter les blessures.

En tant qu'ancien pilier, Patrice Collazo vous porte-t-il une attention particulière ?

E. S. : Je ne sais pas s'il me considère comme un jeune joueur. En tout cas, il ne me parle pas plus qu'à un autre. Mais c'est lui qui prend la mêlée en l'absence de Marc Dal Maso. Il aime bien ça. C'est assez cool d'avoir l’entraîneur en chef qui s'occupe de ce secteur. Qu'il soit un ancien pilier fait qu'il sait nous parler et nous exciter un peu avant match (sourire) ! Si tu as mal dormi ou quoi que ce soit, tu ne penses plus à rien après ça !

Emerick Setiano (Toulon)
Emerick Setiano (Toulon)
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